Metalorgie Monthly #18 Mars 2017

Un an et demi de Metalorgie Monthly ! Pour ce numéro 18, découvrez ce qu'on a écouté lors de ce mois de mars. Si on publie quotidiennement des chroniques globalement axées Metal, Punk et Rock, en marge de ces écoutes nous avons aussi su apprécier des choses très diverses et pas forcément d'actualité. Retour sur un mois particulièrement éclectique à la rédac'.

Le mois de mars  de...

... Euka (ses chroniques) :

My Chemical RomanceThree Cheers For Sweet Revenge (2004)
MCR a toujours eu cette apparence du groupe pour / de teenagers qui s’était engouffré dans la vague Emo surmédiatisée dans les années 2000. Et pourtant, cet opus, tout comme The Black Parade, ont ce qu’il faut de qualités pour aller outre cette première sensation ultra-calibrée. Titres catchys, envolées (The Ghost Of You) et surtout un frontman qui insuffle dans ses morceaux un truc particulier (Thank You For The Venom ou You Know What They Do To Guys Like Us In Prison). N’ayez pas honte de l’écouter.

Mon Autre GroupeLe Déclin (2010)
Je parlais il y a peu de leur dernière livraison Omega, mais c’est oublier Le Déclin. Un titre, 10 minutes, diverses ambiances mais toujours cette hargne qui se situe à mi-chemin entre Omega et Tumeur. Décomposable en divers fragment, le disque, Hardcore enragé ou l’on retrouve en quelques riffs quelques sonorités proches de Guerilla Poubelle, n’oublie pourtant pas de créer son monde. J’ai personnellement une petite préférence pour Décadence, mais vous pouvez prendre le temps d’y jeter une oreille.
« Je suis la corde de mon voisin, le plus violent des déclins, le plus sincère des déclins »

125, rue Montmartre - 125, rue Montmartre (2000)
Pentacle avait parfaitement décrit ce disque, ces trois compositions, cette oeuvre intemporelle d’une formation éphémère qui confirmera que l’Allemagne a pu apporter une opposition à la fougue d’un Danse Macabre au travers d’un Emo tout aussi intense. Classique. Unique. Époustouflant.

Indian SummerScience 1994 (2002)
Une brûlure de l’esprit de par sa sincérité débordante. La vague Emo originelle est définitivement marquée de l’empreinte d’Indian Summer, qui prend la musique comme vecteur d’une émotion fragile et mise à nu. Si la musique pouvait toujours créer ces sensations, je serais le premier à m’y perdre jamais.



... Zbrlah (ses chroniques) :

Sonny Rollins - Without A Song : The 9/11 Concert (2005)
11 septembre 2001, New-York. Les attaques terroristes les plus médiatisées et les plus dramatiques du siècle s'abattent sur le World Trade Center. Sonny Rollins a soixante-et-onze ans, et vit a six immeubles de là. Il est forcé d'évacuer son domicile au plus vite, et a comme réflexe de n'emporter dans sa fuite qu'une seule chose : son saxophone, comme s'il s'agissait d'une part de lui. Ayant prévu un concert le 15 septembre à Boston, le géant du Jazz s'interroge : annuler, ou maintenir ? Le concert aura lieu grâce à l'insistance de son épouse et productrice, Lucille Rollins. Elle quitte ce monde en novembre 2004. Son époux décide alors de publier en sa mémoire un album live de ce concert qu'elle avait tant souhaité. Le résultat est cathartique, le jeu de Sonny Rollins est plus chargé d'émotion que jamais. La puissance de la prestation, liée le choc des attentats, se voit alors doublée d'un message d'amour intense envers la disparue. A écouter pour redéfinir votre notion de "poignant".

Savant - Overworld (2012)
Savant est un artiste hyperactif, vous le savez peut-être déjà si vous avez été attentifs à mes précédentes contributions dans nos Monthly. En vérifiant s'il n'avait pas sorti un nouveau disque depuis le quadruple (!) album Outcasts en octobre 2016, je suis tombé sur Overworld, un de ses quatre (!) albums sortis en 2012, que je n'avais en fait jamais écouté. Comme de bien entendu, en terme d'Electro créative et musicale (on parle même de Complextro), ça défonce tout. On est sur un Savant période Drumstep / Chiptune, avant sa transition vers des éléments plus Drum And Bass et ses influences de musique symphonique, et malgré la fin de la mode Dubstep and co, l'ensemble se laisse toujours très bien écouter grâce a un sens aigu des mélodies et de l'efficacité. Diamond Blush doit être dans vos playlists Electro.

HakenAffinity (2016)
Je sais que j'ai chroniqué ce disque moi-même, et que du coup mon avis sur ce monument est déjà connu. Mais que voulez-vous, ces dossiers représentent ce qu'on a écouté dans le mois, et j'ai écouté ce disque. Encore. Une 1279127ème fois. Et puis, il faut aussi dire que quand on chronique l'actualité, on ne peut pas prendre en compte la tenue de l'album sur la distance. Or, Affinity est toujours autant agréable à écouter. Certains titres se bonifient même avec le temps : 1985 se démarquait déjà il y a un an, c'est devenu un incontournable à mes yeux. Comme les précédents albums de Haken, ce quatrième effort s'inscrit sur le long terme dans le panthéon du Prog moderne.



... theunknownskater (ses chroniques) :

The Cure - Disintegration (1989)
Entreprendre la découverte d’un groupe émérite et chevronné, ayant traversé les années en les parsemant de disques tous plus emblématiques les uns que les autres, n’est jamais chose aisée. Par où commencer ? Le mythique Disintegration des Cure incarne en tout cas une porte d’entrée séduisante dans la longue discographie du quatuor anglais. Chaque titre s’insère avec style dans un ensemble généreux de plus d’une heure, que l’on écoute d’une traite sans jamais éprouver la moindre lassitude. Ineffable perle de créativité, Disintegration se vit, plus qu’il ne se raconte.

Serge Gainsbourg - Histoire de Melody Nelson (1971)
Monsieur Gainsbourg se plaisait à distinguer les arts mineurs - la chanson qui était son propre en faisant partie - des arts majeurs, dont la supériorité supposée les élevait à un rang de noblesse privilégiée. Pourtant quelques disques, à l’instar de L’Homme à Tête de Chou ou Histoire de Melody Nelson, tendaient selon ses dires à se rapprocher des véritables œuvres d’Art avec un grand A, de celles qui vous hérissent les poils de la nuque. Et ce, à raison. A travers l’Histoire de Melody Nelson, l’enfant terrible de la musique française dépeint la rencontre fortuite d’une jeune femme fantasmée et fugace, entrevue l’espace d’un instant. Un moment subtile et délicat, rythmé par une écriture riche et un habillage instrumental épuré mais d’une splendide profondeur. 

Solstafir - Svartir Sandar (2011)
Il est de ces albums qui ne s’apprécient qu’à partir d’un certain nombre d’écoutes. Les lectures s’accumulent inlassablement sans que rien ne se passe jusqu’à ce que, brusquement, la magie opère. Passé ce déclic aussi brusque qu’inattendu, l’auditeur fraîchement éclairé s’interroge alors sur le pourquoi du comment être passé à côté si longtemps. Svartir Sandar peut s’expérimenter de la sorte. Solstafir explore à travers cet album les horizons post-rock avec une délicatesse impolie et sans artifices. La première partie se compose de sublimes pièces, sincères et à fleur de peau, et est suivie d’une seconde moitié plus expérimentale et enjouée. Solstafir délivre une musique à l’image de leur Islande natale, franche, organique et d’une beauté sauvage.



... SkaldMax (ses chroniques) :

Soviet Soviet - Endless (2016)
Le calendrier est traître, et sortir un album en décembre c'est le risque de se voir injustement boudé des tops de fin d'année. Car dans les cœurs qui ont chaviré pour Nothing, il restait sans doute une place pour Soviet Soviet. Certes moins diversifiés question brassage d'influence, les Italiens ont pourtant ce talent de mêler revival Post-Punk et Shoegaze à merveille. Endless est assez uniforme mais dévoile à chaque titre une idée marquante, une montée de la voix (mix de Placebo et Arctic Monkeys) qui tape pile où il faut (Endless Beauty), etc... Amateurs d'effets et d'échos en tout genre, Endless n'attend que vous. 

Rectal Hygienics - Even The Flies Won't Touch You (2012)
Rectal Hygienics (sic) c'est le fond des chiottes du Sludge. Le genre de groupe qui n'a retenu du Punk que les larsens et le jeu approximatif pour y greffer une couche de crasse ronronnante. "No Future ? Ah ouais ? Et si on creusait plus profond encore ?". Avec des titres comme Period Fuck (re-sic), Bad Behaviour ou Heroin Whore, le chanteur te fera oublier quelques temps ta vie de merde pour te conter de sa voix traînante des brèves de caniveau sur fond de semi-amateurisme instrumental. Du génie.

Toadliquor - The Hortator's Lament (2003)
Autre offrande Sludge bi-neuronale, mais cette fois c'est Toadliquor qui mène la danse, et là fini de rigoler. De toute façon, les Américains t'arracheront vite fait ce sourire en coin dès que leur vocaliste aura passé à tabac ta bonne humeur. Pour faire simple, le bonhomme t'offre une performance retourne-tripes digne d'un Amen Ra de mauvais poil qui aurait chopé un peu de folie destructrice chez Silencer, le tout jeté dans une marmite de riffs laids et aussi lourds qu'originaux. La B.O. parfaite pour swinguer, au bout d'une corde.



... Chris (ses chroniques) :

EarthHex; Or Printing In The Infernal Method (2005)
L’album du retour pour Dylan Carlson et Earth, qui tournent définitivement le dos au drone massif de leurs débuts et poursuivent la lente mutation de leur musique déjà entrevue sur Pentastar : In The Style Of Demons. Place à des morceaux ascétiques et hantés prenant pour cadre des étendues désertiques où subsistent seulement les restes d’une civilisation qui n’a plus rien de valable à nous offrir.

UadaDevoid Of Light (2016)
Une première sortie d’une efficacité redoutable pour le groupe américain, qui prend son Black Metal mélodique pour le tremper un peu dans le Death, un peu dans le Heavy, et beaucoup dans la rouille et la terre. Pas de révolution au programme, mais de l’énergie à revendre. En outre, ce Devoid Of Light a le bon goût d’être relativement court et d’éviter la moindre lassitude. J’attends déjà la suite avec impatience.

RadioheadOK Computer (1997)
Parce qu’il a vingt ans. Parce qu’il est un chef d’oeuvre inégalable pour certains. Parce qu'il est un album surcoté et prétentieux pour d’autres. Parce qu’il ne laisse pas indifférent. Parce que Paranoid Android. Parce que Climbing Up The Walls. Parce que Radiohead

Metalorgie Team (Mars 2017)

Partager :
Kindle
A voir sur Metalorgie

Laisser un commentaire

Pour déposer un commentaire vous devez être connecté. Vous pouvez vous connecter ou créer un compte.

Commentaires

Pas de commentaire pour le moment