Metalorgie Monthly : Juin 2025

Qu'est-ce que l'équipe a écouté ces derniers temps ? Du neuf et des vieilleries, du Metal, du Punk, ou tout autre chose. C'est à découvrir dans ce nouveau numéro de Metalorgie Monthly. 

Le mois de juin de…

… Rillettes

Jade - Mysteries Of A Flowery Dream (2025)

Déjà en 2022 le trio m’avait bien retourné la tronche avec The Pacification Of Death, un premier album extrêmement mature dans la composition et blindé de riffs qui restent dans la tête pendant plusieurs jours après l’écoute. Paré d’un artwork splendide (et Mysteries n’a pas à rougir sur cet aspect-là d’ailleurs), The Pacification Of Death offrait déjà un Death metal assez mid tempo et quasi-contemplatif, sans que le groove ne s’invite dans les refrains. Mysteries Of A Flowery Dream a gardé la même direction : des racines Death bien présentes mais qui ont donné naissance à des compositions très atmosphériques, où les chœurs et les growls cohabitent. A savoir que deux des trois membres de Jade sont également dans Foscor, formidable formation catalane de Black très post/prog. Donc, ce paragraphe est là pour vous recommander à la fois Jade avec ses deux albums, et aussi Foscor. De rien !

Vulvectomy - Aberrant Vaginal Gestation (2025)

Bon, tout est dans le titre (et dans le nom du groupe) : le retour des darons du slam death italien avec dix titres qui respirent l’intelligence (non) et le groove (ça, oui). Rien de très nouveau sous le soleil du slam death, mais Vulvectomy rappelle qu’on peut écrire de bons morceaux avec de bonnes mosh parts sans abuser de bassdrops, et sans avoir besoin d’une prod en béton armé. Simple et efficace comme un coup de morgernstern dans les parties génitales.

… Euka

xWeaponx - Demo 2 (2025)

Ca vous parle Knocked Loose ? Et bien pour vous donner l’eau à la bouche, on retrouve dans xWeaponx une partie de KL, a savoir Bryan Garris qui passe du chant à la basse et Isaac Hale qui reste au poste de guitariste. En dehors de cela, xWeaponx c’est du pur Hardcore Straight Edge : une bande son parfaite pour le moshpit, qui évoquera un brin Inclination, quelques refrains assez mémorables (“B.N.E.”) et la présence de deux feats (Human Garbage et Earth Crisis). Le rendu est assez lourd, encore un cran au-dessus de la Demo précédente, avec du cassage de nuques au menu au travers de pas mal de breaks assez cools (“Everybody Breaks”).

Malvä - Éclore Dans Les Cendres (2025)

Nouveau venu dans la scène musicale Screamo, Malvä parlera forcément aux adorateurs de Jarod : déjà parce qu’on y retrouve Mélanie, qui ajoute la batterie à son arc, mais aussi parce que les thématiques des musicien.ne.s s’en approchent aussi. A la manière de Lorsque Les Volcans Dorment, Malvä parle de traumas, de difficultés humaines, mais troque principalement les spoken-words pour trois lignes vocales assez complémentaires. Les titres sont dans une orientation assez Post, comme le montre assez facilement “Ricine”, s’orientant vers les parties plus posées du Screamo. J’en attendais pas mal à l’annonce de cette sortie, et j’avoue que je suis complètement adepte. J’y retrouve ce qui m’avait envouté dans Jarod, et qui s’est en partie transposé dans Rosa. Mais heureusement, Malvä n’est pas une redite et on voit pleinement l’ajout des deux autres membres dans la composition, avec des sons plus raw et un rythme plus posé. 

Vivement les concerts ! 

Médine - Stentor, Act I (2025)

Encore besoin de présenter le MC du Havre ? 

L’artiste aura marqué avec l’enchainement Grand Médine (2020) et Médine France (2022), avant ce nouvel opus, à première vue assez court : sept titres pour un peu plus de vingt minutes. Le premier extrait « QI Rap » et son instru très Klub des Loosers, avec quelques punchlines bien senties (« L'dernier bouquin, qu'ils ont lu c'est l'livre d'entretien de l'Audi A1 ») mais heureusement, Stentor ne se résume pas à quelques lyrics frontales. On y retrouve les sujets portés par le musicien, à savoir les difficultés humaines (« Reste à vivre »), certains conflits sociaux (« Thalys », qui évoque aussi les difficultés du musicien).

Stentor, Act I est un très bon album, porté par le morceau titre, mais aussi « QI Rap » ou encore « Frontaliers ». J’ai eu quelques difficultés au début, appréciant plus facile les titres un peu plus punchy, mais on apprécie aussi les ambiances de « Media Training » ou « Jemila », comme « Gaza Soccer Beach » en son temps. 

… Skaldmax

Nick Cave And The Bad Seeds - Wild God (2024)

Le live spectaculaire de Nick Cave And The Bad Seedsfilmé par Arte m'a propulsé vers le dernier album du groupe. Après avoir traversé des épreuves terribles (la mort de deux fils), on retrouve un Nick plus joyeux qu'auparavant, accompagné de chœurs célestes qui chantent avec béatitude. Les titres vont régulièrement chercher des envolées divines comme sur l'excellent "Conversion" ou "Song Of The Lake". Tous les morceaux ne sont pas inoubliables, mais étant donné son contexte funeste, Wild God sonne comme une renaissance tragique et magnifique à la fois. 

Turnstile - Never Enough (2025)

Au Hellfest, ce nom était sur toutes les lèvres. Turnstile, que je suis de loin en loin depuis des années sans avoir jamais été totalement séduit, est en ascension fulgurante. J'ai remis une pièce dans la machine : victoire pour Never Enough qui a pas mal tourné ces derniers jours. Miracle, je ne suis plus agacé par la voix du chanteur (oui, c'était l'un des obstacles), et au contraire j'en redemande. Surtout sur les titres plus Pop, comme l'éponyme ou “I Care” qui sont savamment sucrés par une production taillée pour l'été. Est-ce que c'est un simple amour de vacances ou une longue histoire d'amour qui commence ? Réponse lors des tops de fin d'année. 

… Tim.L

Shadow of Intent - Imperium Delirium (2025)

Le 5ème album (déjà !) du quartette américain et levons tout de suite le suspens: c’est une masterclass. Maintenant bien installé sur la scène Deathcore, Shadow of Intent arrive à un point charnière de leur carrière où les attentes d’un nouvel album ne sont plus aussi importantes qu’il y a 4-5 ans. On sait un peu à quoi s’attendre et l’engouement n’est plus le même tant les derniers albums étaient sur le déclin. Et pourtant, ce nouvel opus est une véritable pépite. Sans explication réelle, cet album est une concaténation de tout ce que ce Shadow of Intent sait faire de mieux : Les passages symphoniques au centre des débats, une guitare d’un niveau exceptionnel, un chanteur toujours aussi puissant et des rythmiques qui nous font transpirer, bref, un très bon cocktail pour passer un très bon moment.

Slipknot - Slipknot (1999)

Comme le suggèrent Landmvrks et Rise of the Northstar : Back 2 Basics. Le premier album de Slipknot est plus qu’un classique, c’est une référence absolue. De passage à Lyon le 25 Juin dernier (3 jours après le Hellfest, autant dire que les points de vie étaient toujours à 0), c’était un immanquable tant le groupe est un mastodonte en concert. Et pour bien se préparer, quoi de mieux que de se replonger dans leurs vieux CDs. L’album éponyme est le premier des neuf de l’Iowa, il se dévore de bout en bout, et ça tombe bien, ils ont décidé d’ouvrir le concert avec "(Sic)" et l’achever avec "Scissors", respectivement première et dernière de l’opus. Un immanquable, les retrouvailles avec "Wait and Bleed", "Spit it Out" et "Surfacing" font toujours plaisir que ce soit à fond dans les oreilles pour aller au boulot le matin ou au milieu de 15.000 personnes à s’arracher la nuque depuis les gradins et/ou les épaules dans les pogos.