Metalorgie Monthly : Janvier 2025
par Metalorgie Team (01/02/2025)

Qu'est-ce que l'équipe a écouté ces derniers temps ? Du neuf et des vieilleries, du Metal, du Punk, ou tout autre chose. C'est à découvrir dans ce nouveau numéro de Metalorgie Monthly.
Le mois de janvier de...
… Wohosheni
Petit tour des sorties de ce premier mois de l’année :
Hjort - Evolve IV-VIII (2025)
La sortie coup de coeur du mois de janvier, c’est du Post-Metal instrumental qui nous vient de Mannheim et qui nous propose un album sérieusement blackisant, d’une lenteur sombre avec des respirations mélancolique et des bonnes échappées mélodiques, le tout soigné par une production vivante et très bien équilibrée. Assez cinématographique dans certaines ambiances, Evolve pourrait évoquer du Cult of Luna période Vertikal qui aurait bouffé du black metal au petit-déjeuner.
Mogwai - God Gets You Back (2025)
Je n’ai jamais accroché à Mogwai du temps où je découvrais la scène Post-Rock. Alors quand l’album est sorti la semaine dernière, j’y suis allée sans rien en attendre et sans aucune idée de l’évolution stylistique des Écossais. Bien m’en a pris car leur dernier album, sans receler aucune surprise, est tout de même étonnamment agréable à écouter : on sent la maîtrise de la composition, une aisance certaine à sculpter le propos et le résultat m’évoque une forme de fraîcheur dans la musique qui est délivrée. De quoi me donner envie de redonner une chance au reste de leur discographie (mieux vaut tard que jamais).
Pale - Our Hearts In Your Heaven (2025)
Du Post-Black/Blackgaze qui nous arrive de Tokyo, avec un souffle glacial qui nous screame sévère dans les oreilles. Amateurices de noise, ça va vous apporter votre dose de sensations, savamment servies sur des blasts black et des breaks post, parsemés de soli de guitares pour réchauffer le tout par petites touches - pas trop quand même, on reste sur un climat black/noise qu’il ne s’agirait pas faire fondre. Bref, Pale propose un mélange des styles qui a été bien maturé et qui apporte une touche d’originalité et de nouveauté qui est fort bienvenue.
… Euka
Touccan - Full Sentimental (2022)
En attendant une future sortie (on l’espère), Touccan c’est le groupe que tu aimes voir en concert. Un sort de Math / Emo / Rock, duo de Lyon, qui aime les jeux de mots (“Commandant Costaud”) et livre un disque à 95% instrumental. C’est frais pour le printemps qui arrive (“Ça va aller Jacques”), ca envoie en concert et en plus c’est jamais trop technique, ni trop pompeux. On a envie d’une suite, de tressauter sur “Ningen”. Voila, vous pouvez écouter maintenant.
Cohésion - Plagued By A Cancer Called Greed (2024)
Paris Hardcore, après la déferlante Worst Doubt, Sorcerer, … on a droit à un nouvel EP de Cohésion. Sur le papier plus proche de xNomadx ou xDeliverancex à mes oreilles (notamment par le chant), le combo tape pile dans ce qui fait mouche. A base de mosh parts, d’un brin de virulence dans le chant (“Dominion”) et d’une forte envie d’en découdre, on ne sera pas surpris par le succès rencontré par le combo, qui passe un gros palier depuis A Hill To Die On.
Daïtro - S/T (2002)
Je viens de prendre plus de 20 ans d’un coup avec cet EP. J’ai déjà clamé mon amour pour ce groupe un nombre incalculable de fois, même pour ses sorties les plus anciennes. Ici, ca tape dans le Screamo écorché comme le disait Senti, avec déjà les ingrédients disséminés ici et là (les parties plus Post que l’on retrouvera dans Baton Rouge, le côté hurlé qui prendra vie sur Des Cendres, Je me Consume, …) de ce qui sera la suite. Certes, la production a pris un petit coup de vieux, mais rien n’entamera l’urgence de “Redrum”. Pas mal non ? C’est Français.
... Zbrlah
Obverse - Obverse (2025)
Je suis un homme simple : on m'évoque un EP qui réunit le batteur de Plini et le bassiste de Between The Buried And Me, je clique. Qu'importe qui complète le line-up. Mais ce coup-ci, c'est justement le reste du line-up qui fait une différence. Chris Allison et Dan Briggs sont rejoint dans Obverse par... une harpiste, Emily Hopkins. Et c'est tout. Pas de guitare, pas de chant, juste de la batterie, de la harpe, de la basse, et toute une brouette d'effet sur les deux derniers. Ça sonne exactement comme on se l'imagine : des mélodies éthérées posées sur des turbo-grooves qui tuent. C'est sûrement un peu "ovni" mais pour moi ça fonctionne.
The Anchoret - It All Began With Loneliness (2023)
Il y a environ un an, le top 2023 de l'équipe Metalorgie était dévoilé, et l'unique album de The Anchoret y figurait en bonne position, chez moi comme chez quelques autres, propulsant It All Began With Loneliness au cinquième rang du classement général de la rédac'. Je persiste et signe : ce disque défonce vraiment. Il répond à tous les codes "prog" et pourtant va tellement au-delà de ça, en oubliant jamais de mettre en avant de véritables émotions et des instruments à vent. Mes réécoutes récentes ne font que renforcer mon amour pour cette sortie.
Cheeto's Magazine - Amazingous (2019)
Par où commencer ? Les noms crétins du groupe, de l'album, et des chansons ? Les thématiques des paroles (par exemple "oh non on m'a volé mon fromage") ? L'artwork réalisé par un.e stagiaire fan du design de Bob l'Éponge et de drapeau des fiertés ? Les côtés "goofy" et kitsch complètement assumés des compositions ? Certaines lignes de chant qui semblent sortir du gosier d'un disco-pirate un peu bourré ? L'ensemble est suffisamment con pour que ça tienne trop bien la route, et les cinq Espagnols pourraient paraitre largement trop doués comparés aux pitreries qu'ils jouent. Vraiment très prog, et pourtant absolument pas nerd.
... Skaldmax
Opeth - My Arms, Your Hearse (1998)
19eme siècle, Angleterre rurale et reculée. En ce moment je lis The Tenant Of Wildfell Hall d'Anne Brontë, alors Opeth sonne comme une évidence pour rythmer un récit ponctué de mystère et de romance contrariée. Rien de tel pour arpenter la lande que la mélancolie passéiste dégagée par les suédois (déjà testé et approuvé avec l'excellent Wuthering Heights commis par une autre sœur Brontë, Emily). Sur la période qui s'étale de My Arms, Your Hearse à Ghost Reveries, j'ai toujours l'impression de baigner dans ce genre d'atmosphères romanesques. J'ai cru comprendre que le dernier album sonnait un retour aux sources, il serait peut-être temps que je me penche dessus.
Charli XCX - Brat (2024)
La saison des tops aidant, j'ai relancé le dernier Charli XCX (merci Nonohate). Bon, j'ai commencé par bloquer maladivement sur "Apple", avant de découvrir que l'album recelait d'autres tubes tout aussi addictifs. Vous n'aimez pas le sucré et l'acidulé ? Tenez vous à distance de "Club Classics", "Talk Talk" ou "B2b", de vraies cochonneries : on en prend une, puis impossible de s'arrêter. Charli XCX pousse le côté Pop synthétique (ou "hyperpop") avec tout ce qu'il faut d'effets multicolores sur sa voix, tout en mobilisant des rythmiques Techno / UK Garage / House. L'album a fait beaucoup de bruit l'année dernière et à raison. Longue vie au Brat Summer.
Madvillain - Madvillainy (2004)
Alors que ce genre n'est pas franchement ma came à la base, je pense cerner de mieux en mieux mes goûts en terme de Rap : américain, plutôt old school, et coloré par le Jazz ou le Funk. En bref, l'instru est capitale pour m'accrocher, alors je ne pouvais tomber mieux avec cette collaboration culte de Madlib et MF Doom. J'ai saigné ce disque pour ses ambiances variées (22 titres en 46 minutes), son côté "collage sonore" et la voix de MF Doom. Sur "Meat Grinder", "Raid" ou "Rhinestone Cowboy", la rencontre des deux artistes est à son apogée. Le MC a en plus de quoi séduire tout fan de Metal : une dégaine de super-vilain, des références constantes à la Pop culture, et un galaxie de projets parallèles à explorer.
... Pentacle
Lambrini Girls - Who Let The Dogs Out (2025)
C'est un premier coup de cœur pour ce début d'année avec le premier album de Lambrini Girls qui déploie un tumulte d'énergie électrisante et une fronde de colère qui ressource et donne envie de défendre des valeurs d'égalité et de bienveillance envers tout le monde. Cela se fait à travers un mélange Post-Punk / Punk Hardcore / Garage hyper bien foutu, complètement immédiat dans sa construction et avec un propos politique fort ! Si vous pensez à Idles et Amyl And The Sniffers ce n'est pas pour rien et désolé de paraphraser la chronique complète du collègue Arnono.
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