20 groupes à voir au Motocultor
par Pentacle (14/08/2023)
Au-delà du Hellfest que tout le monde connait, le Motocultor en Bretagne est devenu, au fur et à mesure des années comme l’un des festivals Metal le plus important en France, mais toujours à taille humaine et on se concentrant vraiment sur la musique. La programmation 2023, sur quatre jours est sans doute l’une des plus importantes, qualitatives et variées depuis sa création. Vous y trouverez des têtes d’affiche telles que Wardruna, Bullet For My Valentine, Avatar, Sodom, Watain ou encore Hatebreed et bon nombre de groupes allant du Black Metal à la Folk en passant par le Metalcore, le Heavy Rock, le Grindcore ou le Stoner / Doom. Il y a vraiment de quoi faire et il faut être vraiment difficile pour ne pas au moins trouver quelques groupes qui vous plaisent. Cette sélection de vingt groupe se concentre sur des groupes un peu moins connus (encore que) que l’on vous conseille d’aller voir ou d’écouter (si vous n’avez pas prévu de vous y rendre). Ca donne toujours une bonne opportunité pour faire de belles découvertes et comme d’habitude une playlist Spotify se trouve à la fin de l'article, comprenant un titre pour chaque artiste de ce dossier.
Cet article est rendu possible grâce à vos dons sur Paypal. Sans financement, ce genre d'article n'existerait pas. Merci à toutes celles et ceux qui donnent pour que l'on continue à écrire ce type de contenu.Ce que proposait A.A Williams en 2020 avec Forever Blue était déjà magnifique dans un registre de Folk / Post-Rock / Dream-Pop feutré dans la lignée de Chelsea Wolfe ou Emma Ruth Rundle. Son second album, As The Moon Rests est du même acabit, mais avec d’avantage de saturations et d’espace ouvert vers les musiques Doom / Goth et davantage de choses tristes, sinistres et plombantes. Dans ces entre deux teinté de mélancolie et de lourdeur, A.A Williams contourne le gris, apaise, déprime, rassure, décourage. On a d’autant plus hâte de contempler ces différentes nuances de chagrin, avec peut-être la chance d’écouter ses reprises de Radiohead, Deftones, Placebo ou encore The Cure. Dans tous les cas, ça sera au mieux touchant, au pire on risque de pleurer à chaude larmes.
Hällas c’est le kitsch à la suédoise, du Abba avec des guitares. En deux disques (en 2017 et 2020), le groupe s’est imposé dans la grande fournée de ceux qui jouent la carte du revival Hard Rock / Prog / Heavy Psyché, mais beaucoup plus ancré dans des références à Yes, Genesis, Emerson, Lake And Palmer, voire à la Pop, que ses congénères qui lorgnent tous vers Black Sabbath. Et puis ils ont un talent d’écriture hors du commun, qui leur confèrent une poignée de tubes imparables tels que l’odyssée Star Rider, tel un Daft Punk retro, Carry On langoureux et épique à la fois tout comme The Astral Seer avec ses claviers Jethro Tulliens qui donnent envie de combattre des dragons et sauver une princesse. C’est sûr ça va être génial, en plus ils portent des capes sur scène.
Psychonaut est un groupe belge de Post / Metal Progressif et dans lequel on retrouve deux membres de l’excellent Hippotraktor, mais aussi Stefanie Mannaerts de Brutus et Chve d'Amenra qui sont également présents sur cette édition du Motocultor. La boucle est bouclée, vous avez donc la crème de la scène Belge présente en Bretagne. Concernant Psychonaut, et c’est pourquoi on met l’accent sur eux, c’est que leur Metal Progressif atmosphérique est franchement savoureux, aux confluents de groupes tels que Tool, Mastodon ou The Ocean. En gros, ça riff, c’est super efficace, mais ça n’oublie jamais de t’emporter dans des contrées lumineuses et bouleversantes. Parce qu’il y a ça dans la musique de Psychonaut, faire vibrer ton petit cœur et malmener tes cervicales, et nous, on aime bien cette alliance des deux.
En groupe français de Post Black Metal, Déluge fait office de groupe à suivre. Surtout parce qu’avec Ægo Templo de 2020, ils ont pris un tournant d’avantage Post-Hardcore / Screamo qui rend leur musique d’une part beaucoup plus viscérale, mais aussi bien plus personnelle. Ils ont quand même réussit à faire venir Tetsuya, le chanteur d'Envy (qui n’a jamais fait aucune apparition sur d’autres projets) sur le morceau Gloire Au Silence. Dans tous les cas, on a hâte d’être devant pour chanter les paroles d’Abysses, de s’arracher les tripes à l’unisson sur l’intro de Baïne ou d’écouter le poignant Digue. Ça sera beau, déchirant, ça sera le moment où il faut faire une opération à cœur ouvert et crier nos colères.
Très vite, Oi Boys est imparable pour ses morceaux efficaces, construits sur des rythmiques et des mélodies simples, mais qui te rentrent aussitôt dans le cortex. Duo guitare / claviers / boite à rythme et avec du chant, Oi Boys fait dans le minimalisme Post Punk / Coldwave, mais avec son premier album éponyme livrent une poignée de morceaux irrésistibles. Il y a toujours une ligne mélodique, un refrain, une punchline qui te reviendra en tête tel un Syndrome 81 ou un Cuir. Et puis ce côté froid, déprimant, désabusé - comme pas mal de groupes de Brest, coucou Litovsk - c’est vraiment la marque de toute la région et a d’autant plus sa place sur un festival Breton comme le Motocultor.
Découvert au Hellfest 2022, Lili Refrain est seule en scène et délivre une sorte de mélange entre Darkwave, Ambient tribal et Folk rituelle. Dans l’idée c’est un peu un croisement de Wardruna / Heilung sauf qu’elle fait tout, toute seule et quelle construit des boucles de morceaux obsédants avec divers instruments, guitare, percussions et machines, nourries de voix qui invitent au recueillement et au laisser aller de l’âme. Lili Refrain aurait pu faire la BO du jeu vidéo Hellbalde : Senua’s Sacrifice que ça serait totalement logique. Pour celles et ceux qui ont la référence, qui aiment les musiques pagan / folk avec cette touche de musique électroniques, Lili Refrain est à voir et même pour les personnes pas forcément familières à ce type de musique, la musicienne Italienne vous fascinera par sa voix et sa musique étrange et irrésistible.
Les musiciennes de Burning Witches viennent de Suisse et pratique un Heavy Metal bien typé années 80, mais avec une production moderne. Pas que leur recette soit particulièrement originale, mais Laura Guldemond au chant est très en forme vocalement avec ce côté agressif et guerrier qui apporte pas mal de force aux titres qui eux-mêmes possèdent ce côté frondeur que l’on peut retrouver chez Judas Priest par exemple. On notera une poignée de morceaux franchement sympathique sur The Dark Tower qui vient de paraître cette année, tels que Unleash The Beast bien colérique ou encore Olrd On Fire ou le titre éponyme avec une ambiance assez sombre.
En Bretagne côté sensations rétro Rock on a deux groupes : Moundrag d’une part qui joue davantage sur ses influences psychédéliques et progressives et de l’autre Komodor plus proche d’un Heavy Rock typé années 70. On pense à T-Rex, à The Who, aux The Rolling Stones forcément et leur premier album intitulé Nasty Habits de 2021 fleure bon le Boogie Rock, une pointe de Glam et une grosse dose de mélodies et de riffs endiablés. C’est inspiré, nullement passéiste et il y a dans leurs compositions ce sentiment vivifiant et de ferveur qui redonne le sourire. On a d’autant plus hâte que cela soit communicatif sur scène.
Venue tout droit de Russie, Ic3peak fera office d’étrangeté dans la programmation 2023 du Motocultor. En effet, le duo pratique un mélange d’Horrorcore avec une grosse louche de Trap, de Pop et même de Witch House, mais également de Metal. Les morceaux ont donc à la fois un côté ultra lourd, épais et horrifique, mais aussi parfois très planants et même angélique avec la voix presque enfantine d’Anastasia Kreslina. Alors c’est étonnant, on sait que ça ne plaira pas à tout le monde loin de là, mais c’est le genre de curiosité qu’on appréciera de voir sur scène pendant ces quatre jours de musiques extrêmes.
En parlant de musiques qui vont creuser les ténèbres, Fuoco Fatuo fait partis de ceux-là avec un Funeral Doom Metal profondément sombre à rapprocher de formations comme Tyranny ou même Spectral Voice car le groupe italien sait également riffer avec des guitares d’outre tombes venus du Death Metal. Sur l’album Obsidian Katabasis de 2021, il se dégage une atmosphère mortifère et rituelle, certaines mélodies hantées évoquant davantage le Black Metal. Fuoco Fatuo évite de tomber dans les travers parfois ennuyeux du Doom / Death et possède surtout une aura hypnotique et menaçante dans laquelle on a envie de plonger.
On vous a souvent dit beaucoup de bien de Messa dans nos pages, on les a fait jouer, on les a vu plusieurs fois sur scène et à chaque fois c’est le même ravissement. Donc on insiste encore une fois, pour que vous les voyiez sur scène, même si vous n’êtes pas particulièrement fan de Doom Metal. C’est surtout que leur manière à eux de le pratiquer sort des carcans habituels avec un Doom feutré, élégant, parfois un peu jazzy et sur leur dernier effort, Close, de 2022 ils explorent des contrées plus exotiques à l’aide d’instruments traditionnels, ce qui apporte encore une fois de nouvelles couleurs à leur musique. Précisons également que la voix de Sara, tout comme sa présence scénique est assez hallucinante et force le respect !
Aephanemer a fait sensations ces trois dernières années en devenant un groupe important de la scène Death Metal Mélodique française. Akiavel pourrait clairement les suivre dans leur sillon, tant leur album Veni Vidi Vici de 2022 est d’une solidité et qu’une qualité à toute épreuve. La mélodie est présente, mais le Death Metal en est la dominante, tels des groupes comme Hypocrisy. Bref, c’est épais, véloce, épique, avec une voix qui pourrait faire penser à Angela Gossow, ex Arch Enemy, une influence qui se ressent aussi dans le feeling des guitares. Et on est très content que des groupes français continuent de porter le flambeau du Death Metal Mélodique surtout quand c’est fait avec autant de respect et de passion pour ce style.
Gaerea commence à être de plus en plus connu et c’est mérité avec trois albums à leur actif depuis 2018 qui cristallisent à merveille le Black Metal moderne. Ce n’est pas vraiment du Post Black Metal non plus au sens où on l’entend, mais celles et ceux qui apprécient The Great Old Ones et Regarde Les Hommes Tomber devraient vraiment les écouter et les voir en live. Car c’est intelligent, fougueux, émotionnel et avec cette pointe de mysticisme, de mélancolie et de rage que l’on peut trouver dans les groupes de Post-Hardcore. Si tu connais et aimes Harakiri For The Sky, le parallèle est tout trouvé et même si tu n’es pas très fan de Black Metal, leurs atmosphères mélancoliques et spirituelles sauront te toucher au cœur et à l’âme.
Entombed, du gras et de la HM2, voilà comment on pourrait résumer succinctement Gatecreeper qui ne vient étonnamment pas de Suède, mais des Etats-Unis. Sauf que ça serait beaucoup trop réducteur tant leur musique s’est étoffée à travers les années pour arriver à un point d’orgue de variétés et d’idées avec An Unexpected Reality en 2021. On y sent toujours des influences Hardcore / Curst comme chez Power Trip couplées à la graisse des riffs façon Obituary, mais avec aussi plus de mélodies et d’élément presque Rock / Post-Hardcore plus mélancoliques et touchant. C’est assez étonnant dans le style pour le souligner, même si globalement ça reste très bagarre et parfait pour headbanger.
Le trio Kabbalah vient d'Espagne et délivre un Rock crépusculaire, ralenti et occulte. Les riffs se veulent funéraires, doomy forcément, mais surtout groovy en diable et la voix demeure envoutante telles des sorcières qui nous auraient jeté un sort. Ambiance noire et rituelle garantie avec un bon nombre de morceaux captivants que l'on vous conseille de découvrir sur leur dernier album, The Omen de 2021. Il y a vraiment un gout de reviens-y, de flamboyant dans leurs compositions et dans leur Rock noir et pourtant iridescent. On a hâte de découvrir comment elles rendent tout cela sur scène.
Derrière Hrafngrímr on retrouve Mattjö Haussy ex Skald et un collectif de nombreux musiciens et musiciennes performant une sorte de Néo Folk / Ambient traitant de la mythologie nordique avec un aspect onirique et rituel. Forcément, on pensera à Wardruna ou encore à Heilung dans les groupes les plus connus et dans un style similaire, mais à la différence près que les influences de Hrafngrímr sont à la fois modernes mais aussi traditionnelles avec l'utilisation d'instruments du Maghreb, de Mongolie, des pays slaves et de Scandinavie. Ca mérite le détour de les découvrir sur scène, d'autant plus que leurs prestations live sont souvent accompagnées de danses.
Un peu trop facilement comparée à Alcest dont on trouve bien évidemment des points commun dans cette musique gracieuse, subtile et parfois violente, Sylvaine développe ses propres ambiances et ses complaintes douloureuses noircies. En effet, ses compositions se révèlent plus ternes, fantomatiques même et l'obscurité réellement présente entre Post-Rock et Black Metal mélodique. La lumière est là, mais blafarde, pas aussi éclatante que chez Alcest et sur son dernier album, Nova, on sent une vraie mise à nue de la musicienne suédoise, une fragilité tout comme une force écorchée vive.
Le parcours de Gggolddd est fascinant. De leur débuts d'avantage ancrés dans une scène psychédélique, le groupe des Pays-Bas a vue sa mue s'opérer à travers les années en bifurquant dans des styles Dark Rock, Post Punk et Gothique avec beaucoup de talent et de morceaux particulièrement accrocheurs. En 2022, This Shame Should Not Be Mine étayait la discographie de Gold en appuyant son univers sombre et racé avec des instruments électroniques. La chanteuse Milena y raconte un viol qu'elle a subit plus jeune et la musique de Gggolddd se fait donc plus sinistre, glaçante, inquiétante et même parfois étonnamment accrocheuse. Telle une catharsis, le groupe continue d'exprimer des émotions violentes avec sobriété et élégance.
Cave In c'est le Punk Hardcore, le Rock Psychédélique, le Space Rock, le Post-Rock, l'Emocore et à peu près toutes variantes que l'on peut trouver entre tout ça et ça change en fonction des disques et des périodes du groupe. Le fantastique Heavy Pendulum de l'an dernier vient confirmer tout le bien que l'on pense d'eux, flanqué d'une des plus belles pochettes des sorties 2022. En gros, c'est du Alice In Chains survolté, avec les potards à 11 et douze kilo de gras qui suinte des amplis avec un groove complètement scandaleux. C'est épique, c'est beau, c'est bagarre, c'est tout simplement du Cave In à son meilleur niveau.
S'il fallait résumer brièvement Deliverance, on pourrait parler de mélanger entre Sludge et Black Metal avec les tremolos et la noirceur de celui-ci et la crasse poisseuse du second avec une ambiance beaucoup plus urbaine que celles des forêts et autres paysages enneigés auxquelles on l'associe bien plus souvent. On y décèle également des influences Krautrock, Coldwave et Post Punk (Odyssey) et électroniques (Neon Chaos) et tous ces apports font de Neon Chaos In A Junk-Sick Dawn un disque assez atypique pour le style, donc on est curieux de voir ce que ça peut donner, si toutes ces expérimentations passent le cap du live.
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