Les Dossiers De Metalorgie #17
par Metalorgie Team (31/03/2019)
En novembre 2017, nous avions inauguré la nouvelle formule des "Dossiers" par un étrange mélange d'influences entre membres de la rédac', qu'on avait baptisé "Challenge Accepted !" (et que vous pouvez toujours relire ici). Les possibilités de dossiers funs et humainement réalisables n'étant pas illimitées (mais on attend vos propositions auxquelles on aurait pas songé !), eh bien la même recette est cuisinée à nouveau ce mois-ci. Cette fois, ce sont Skalkulo, Skaldmax, Maxwell, V.N.A., et Zbrlah qui se sont portés volontaires pour écouter ce que d'autres membres de l'équipe leur ont conseillé. Voici leur mini-profil afin de mieux cerner quel défi les attend...
* Zbrlah
- CATEGORIE "TROP FACILE" (styles préférés) : Prog, Mélo/Sympho, Power, Death Mélo...
- CATEGORIE "ENVIE D'APPROFONDIR" (styles un peu écoutés mais pas trop) : Pop, Rock, Folk, Death Old School, Deathcore, Thrash, Metalcore, Black Metal, Jazz, Classique...
- CATEGORIE "FAITES-MOI MAL" (styles très peu écoutés voire pas écoutés du tout) : Sludge, Doom, Drone, Post-Rock, Hardcore, Shoegaze, Screamo, Emo...
* SkaldMax
- CATEGORIE "TROP FACILE" (styles préférés) : Black Metal, Death Metal, Thrash Metal, Heavy...
- CATEGORIE "ENVIE D'APPROFONDIR" (styles un peu écoutés mais pas trop) : Grindcore, Hardcore (moderne), Power, Emo/Screamo
- CATEGORIE "FAITES-MOI MAL" (styles très peu écoutés voire pas écoutés du tout) : Prog, Sympho, Slam Death, Deathcore, Folk, Hardcore old school, Indus Metal
* V.N.A.
- CATEGORIE "TROP FACILE" (styles préférés) : Heavy, Power, Sympho, Death Mélo, Metal Prog, Thrash, Black moderne/sympho...
- CATEGORIE "ENVIE D'APPROFONDIR" (styles un peu écoutés mais pas trop) : Death, Black Old School, Folk, Doom, Deathcore, Metalcore...
- CATEGORIE "FAITES-MOI MAL" (styles très peu écoutés voire pas écoutés du tout) : Sludge, Drone, Post-Rock, Hardcore, Shoegaze, Screamo, Emo, Jazz, Grind, Noise... [EDIT] et les chants de Noël.
* Maxwell
- CATEGORIE "TROP FACILE" (styles préférés) : Hardcore Deathcore, Postcore, Stoner, Sludge, Southern metal, Groove metal, metal
- CATEGORIE "ENVIE D'APPROFONDIR" (styles un peu écoutés mais pas trop) : Black, Death, Djent, Blues, Rock, Punk, Indus, Thrash
- CATEGORIE "FAITES-MOI MAL" (styles très peu écoutés voire pas écoutés du tout) : Heavy, prog, drone, doom, hip hop, rap, et de maniere générale tout ce qui est atmo/ambiant/symphonic
* Pascal
- CATEGORIE "TROP FACILE" (styles préférés) : Post*, expérimental, sludge, noise, electro, doom, noiserock, indus, ambient, grindcore, drone, harsh, neo-classical, jazz...
- CATEGORIE "ENVIE D'APPROFONDIR" (styles un peu écoutés mais pas trop) : pop, dub, djent, black, death, screamo, hip hop, rock, thrash, prog metal...
- CATEGORIE "FAITES-MOI MAL" (styles très peu écoutés voire pas écoutés du tout) : power, metal sympho, R&B, néo metal
Go ? La punition de Skaldmax infligée à V.N.A. :
Masonna - Spectrum Ripper (2007)
Le mot de Skaldmax sur cet album :
Je ne peux pas me vanter d'être un énorme connaisseur en Noise, mais il est certain que cette...chose de Masonna m'a marqué. Le Metal peut rigoler dans son coin à jouer les gros durs, peu de ses acteurs ont atteint une violence gratuite comme ces trente minutes de chaos sans la moindre mélodie. Certains diront "C'est rien que du bruit", d'autres prendront un air habité du genre "Mmh, j'adore le concept', ce qui est sûr c'est que l'on ne peut rester impassible face à cette avalanche abstraite et dévorante.
L'avis de V.N.A. sur cet album :
Voilà pour l'approche classique : je suis absolument incapable de décrire cet album si ce n'est par le cliché le plus évident : la Noise ("bruit", pour les non-anglophones) porte bien son nom. Enfin, je peux toujours essayer de le décrire par ce qu'il n'est pas : aucune structure ni cohérence apparente, aucune mélodie, aucun instrument audible, pas de chant si ce n'est de vagues hurlements noyés dans la masse, aucun répit hormis quelques brèves secondes plus "calmes" en de rares occasions... Il y aurait vingt-cinq morceaux (non nommés) dans ces trente grosses minutes, je veux bien le croire mais je ne m'en suis pas rendu compte, j'aurais plutôt dit un seul amas informe.
Cela étant posé : adieu l'approche classique. Écouter Spectrum Ripper constitue une véritable expérience dans le sens où l'esprit, à défaut de trouver une cohérence, cherche une échappatoire, non pas en se fermant complètement mais en se projetant dans une situation où ce "bruit" aurait une place légitime.
Ça ne commence pas trop bien. Du genre, aïe, qu'est-ce que c'est que ce truc ? Bof, ce n'est que l'intro, la musique ne devrait plus tarder à démarrer... non ? Non. La tentation est grande d'arrêter, de reporter l'écoute à plus tard, ou à jamais. Si c'était par bête curiosité, je couperais ça vite fait, mais je me suis engagé à écouter en entier et à me forger un avis sur la chose complète. Donc je résiste, je persiste, j'oublie toute idée d'interruption, et voilà qu'une scène se dessine. Peut-être qu'un lien se crée avec un autre "traumatisme" auditif, j'en viens à imaginer mon voisin, celui qui a mis René la Taupe à fond et en boucle durant des heures en faisant ses travaux, bref, ce voisin-là est en train de s'électrocuter en essayant de régler la fréquence de son poste, qui continue d'émettre. Dans ce contexte, je dois avouer que ça en deviendrait presque agréable. Le son, à priori inaudible, est enfin accepté.
Et puis quelques minutes plus tard, la lassitude point. L'électrocution du voisin sur sa fréquence de radio, ça ne tient malheureusement pas la durée, alors je vais lui couper le jus et je l'oublie, paf, disparu. Manque de bol, de mon côté, le bruit continu, finalement assez évocateur de choses saines et joyeuses, me voilà affalé dans le fauteuil à tenter de regarder un torture-porn en version cryptée. Je ne peux pas dire que j'aime ça, mais ça a un côté fascinant, comme hypnotique. On cesse complètement d'y chercher du sens, on lâche prise.
Après cela, c'est assez vague. On s'enfonce dans une espèce de torpeur, le temps n'a plus cours. On s'oublie peu à peu dans l'entropie. Une lointaine alarme prend des allures de mélodie langoureuse, on en a à peine conscience que le chaos sonore nous enrobe de nouveau, il ne nous a pas quittés, nous a engloutis depuis une éternité.
On finit par se réveiller, l'esprit encore cotonneux. Pour quelques instants, le monde réel, le silence revenu semblent un peu étranges. Et puis cela passe.
Les expériences suivantes sont à la fois similaires et différentes. Les images viennent encore, en successions plus rapides. On accepte plus facilement cette violence irrationnelle, on accepte de ne pas y chercher de sens, de s'y soumettre. On ne résiste plus, on accompagne le déferlement. Et autour, tout cesse d'exister.
Non, je n'aime toujours pas la Noise.
Pourtant je crois que je saisis un peu son attrait, maintenant, du moins sous cette forme.
Ce n'est pas une œuvre d'art qu'on peut admirer, dont on peut analyser la technique. Ça ne se décortique pas, ça ne se comprend pas. Ce n'est pas agréable.
Mais ça se vit, de façon presque autistique: piégé dans son propre monde, coupé du réel.La punition de V.N.A. infligée à Zbrlah :
Sorcerer - The Crowning Of The Fire King (2017)
Le mot de V.N.A. sur cet album :
J'écoute moi-même relativement peu de Doom, mais Sorcerer figure clairement parmi mes meilleures surprises de 2017. Pas de Funeral ici, on parle d'Epic Doom avec ce qu'il faut de mélodies et de dynamisme pour éviter l'ennui, et pour taper plus directement dans les références de Zbrlah, un côté Power (mais pas le Power kitch, hein) dans la voix et les ambiances Dark Fantasy. Voilà qui devrait lui être accessible...
L'avis de Zbrlah sur cet album :
Ça c’est du Doom ? Mais en fait c’est pas si pire, le Doom, alors ! Ça ressemble à du Heavy / Power, en un peu plus lent, quoi. Et encore, y a quand même du shred dans le solo, donc franchement, de quoi se plaint-on ?
Donc ça, c’était pendant Sirens, le premier titre de ce récent opus de Sorcerer. Puis l’enthousiasme s’est quelque peu calmé avec la suite. Il y a toujours des moments très bons, parce qu’épiques et grandioses, mais finalement, c’est quand même bigrement long (sensation perçue surtout sur Ship Of Doom et sur l’interlude Nattvaka, deux minutes et demi où il ne se passe riiiieeeen). Au final, les deux se compensent pas mal : je n’ai jamais vraiment complètement conquis ni tout à fait lassé, disons plutôt que j’ai oscillé entre les sentiments de bonne surprise et de début d’ennui.
Au rang des choses qui m’ont plu, citons les refrains épiques et orchestrés (Abandoned By The Gods, The Devil’s Incubus avec ses gros chœurs, Sirens, celui d’Unbearable Sorrow est vraiment poignant), les solos rapides qui dynamisent ces titres à moins de 80 BPM (Abandoned By The Gods, The Devil’s Incubus, mais surtout Sirens), quelques gros riffs dont on ne peut pas nier le caractère brise-nuque (les intros de Sirens ou de Crimson Cross), et surtout l’intensité et l’émotion du vocaliste, me faisant parfois penser à Matt Barlow (ex Iced Earth, ex Pyramaze, Ashes Of Ares), dans les refrains de Abandoned By The Gods ou de Unbearable Sorrow par exemple.La punition de Zbrlah infligée à Maxwell :
Symphony X - Underworld (2015)
Le mot de Zbrlah sur cet album :
Alors comme ça on aime le Groove Metal mais on ne pipe rien au Power ni au Sympho ? Il existe pourtant une connexion logique (aussi farfelu que ça puisse paraitre) entre ces deux mondes, et c'est le late Symphony X. Alliant la puissance de gros riffs qui tâchent avec des leads aux influences néo-classiques, le tout enrobé d'une production ultra-burnée faisant la part belle à des guitares massives, et saupoudré d'une voix catchy au possible... Tu me diras des nouvelles de cet Underworld, en particulier de la fin du titre éponyme, à qui je trouve un truc de Pantera.
L'avis de Maxwell sur cet album :
Oh boy ! Quand tu m'as opposé ce défi en me proposant Symphony X, ma méconnaissance dans ce style m'a fait confondre avec le groupe X-Japan. J'avais aussitôt appris quelques noms d'oiseaux en serbo-croate pour t'insulter dans une langue exotique, afin d'exprimer mon mécontentement le plus vif. Après quelques notes j'ai été un peu soulagé.
Je tiens à dire dans un premier temps que cet album est objectivement quelque chose de bien fait. N'étant pas un expert du style, même si, mon cher Zbrlah (putain t'as de la chance que les postillons électroniques n'existent pas) plus jeune j'ai écouté un peu de prog (les premiers In Flames, et d'autres groupes Suédois, Finlandais et surement Norvégiens dont les noms m'échappent aujourd'hui) je reconnais chez Symphony X, les codes et comprend le déroulement logique du processus de composition derrière leurs morceaux. Ils ne sombrent pas dans la facilité de traitement (dans la première partie de l'album en tout cas) et évitent les clichés ridicules du style.
En fait ce que je n'aime pas dans le Prog c'est que j'ai l'impression qu'au moment de la composition, ils se disent "Tiens, qu'est ce qu'on n'attend pas du tout après ce riff ? - Ah ouais, ça franchement je l'aurai pas mis. - Parfait je garde ! - Nan mais c'est pourri. - C'est pas grave, c'est inattendu ! Oh attend je vais enlever un temps ça sera encore plus surprenant. *le batteur (exaspéré)* - …. "
Et en l'occurrence je n'ai pas cette impression là. Surement parce qu'on est peut être plus sur une fusion de Prog, Power, Sympho ou de trucs du genre, encore une fois je ne suis pas expert, en tout cas c'est plutôt abordable et certains solos valent le coup d'oreille.
Le morceau que j'ai préféré de l'album c'est Kiss Of Fire, même si j'avais l'impression étrange et déroutante d'entendre le fruit de l'inceste entre Dream Theater et Behemoth (pauvres polonais). Charon ça passe aussi, alors en revanche Without You et To Hell And Back je me suis pris la tête dans les mains une paire de fois. Les envolées lyriques épiques avec les reprises à l'octave c'est définitivement pas mon truc. Sinon pour répondre à ta question Underworld ne m'a pas fait du tout penser à du Pantera, plutôt peut être à The Human Abstract, je ne sais pas si tu connais.
Pour faire une analogie que certains comprendront quand j'étais ado je regardai le catch. Enfin la WWE, avec Undertaker, Kane, Triple H, Shawn Michaels tout ça. Un bon gros show avec du scénario, des moments chorégraphiés, des "feuds" etc. Puis avec le temps j'ai laissé ça un peu derrière et quelques années après je me suis mis à regarder l'UFC. Un sport de combat technique, brutal et non orchestré. Un jour il y a pas longtemps je suis tombé par hasard sur une retransmission de WWE, je me suis dit "boh, pourquoi pas", et je me suis ennuyé profondément. Je me suis même demandé comment j'ai pu regarder ça quand j'étais jeune. Et bien avec le Prog c'est exactement pareil. Ça me parait factice, insipide et mou.
Alors OK, c'est une musique technique et intellectuellement construite, mais si c'était le seul critère sélectif du bon gout, Yngwie Malmsteem aurait des statues dans toutes les villes et JUL serait dans le meilleur des cas un pauvre clodo en pleine tourmente sociale, existentielle et affective. C'est pour ça que je préfère, quitte à choisir écouter quelque chose d'un peu bateau comme Texas Hippie Coalition, qui me parait sincère plutôt que des méandres techniques dégoulinants de mièvrerie à la Dream Theater. Si ça peut en décomplexer certains allez-y, c'est cadeau. Ceci dit je comprends parfaitement que l'on puisse préférer l'inverse, et ça ne me pose aucun problème.
Mais pour en revenir et conclure sur cet album, Underworld de Symphony X, c'était loin d'être désagréable même si clairement pas ce que j'écouterai de mon propre chef. J'irai même jusqu'à dire que si un collègue du sud venait à passer à la maison pour un barbecue estival, il se pourrait que je mette l'album en fond sonore en complément de la dégustation d'un bol d'anchois et de quelques liqueurs houblonnées. La punition de Neredude à V.N.A. :
L'effondras - Les Flavescences (2017)
Le mot de Neredude sur cet album :
Imagine Cult of Luna période Somewhere Along The Highway et Elder, mais en instrumental. Un très beau disque "Post".
L'avis de V.N.A. sur cet album :
« Un très beau disque "Post" », dit-il, et de sortir des références qui ne me parlent pas : Cult Of Luna, j'ai essayé d'écouter une paire de fois sans accrocher, et Elder, c'est à peine si je connais le nom. Le fait est qu'en règle générale, je trouve les genres Post-Machin assez frustrants (à l'exception du Post-Black Metal, dont certains groupes passent bien) : au premier abord, j'aime bien les sonorités, je me dis que l'intro est pas mal, sauf que ce n'est pas l'intro, c'est la "vraie" musique, et parfois la chanson se termine alors que j'attends désespérément qu'elle démarre. Ça traîne en longueur, ça ne décolle pas, et ça m'ennuie. En quelque sorte, j'espère toujours que le Mogwai se transforme en Gremlin... Et comme si ça ne suffisait pas, je suis assez rarement réceptif aux disques purement instrumentaux.
Tout ça pour dire que je ne suis guère confiant au moment de lancer Les Flavescences, malgré son artwork fort sympathique. Le début ne préfigure d'ailleurs qu'une réitération de mes expériences Post : ça sonne bien, mais je crains de vite m'ennuyer. Pourtant, ô surprise, la mélodie ne tourne pas en rond, elle prend son envol. Je redoutais la frustration, elle brille par son absence. En somme, ça glisse tout seul...
... Ça glisse même trop bien, avec légèreté, sans aspérité : L'Effondras pratique une musique un peu trop délicate, trop éthérée pour mes esgourdes. Mon esprit se met à vagabonder, j'en oublie totalement ce que j'entends, au point que les deux premières fois, je n'ai pas réalisé que dix minutes du dernier titre n'étaient consacrées qu'à des gazouillis d'oiseaux (une partie de moi a envie de dire que ce passage est superflu, une autre trouve que ça colle bien à l'ambiance).
Je ne peux donc pas dire que l'album me déplaît. En fond sonore, je le trouve même plutôt agréable. Mais j'ai beau l'avoir écouté une dizaine de fois, à différents moments, pas toujours dans le même état d'esprit, au final, je n'en retiens presque rien. Je me rends bien compte que c'est réducteur, mais voilà : j'ai du mal à y voir autre chose qu'une jolie musique d'ambiance.
La punition / torture de Zbrlah infligée à V.N.A. :
Panzerballett - X-Mas Death Jazz (2017)
Le mot de Zbrlah sur cet album :
Je vois que tu as indiqué que tu n'es pas calé en Jazz. Panzerballett me semble être une passerelle parfaite entre le Jazz-Fusion et tes goûts pour les musiques progressives, parfois même assez brutales (la fin de Let It Snow par exemple...). Je pense que tu peux à la fois être perdu et avoir beaucoup de repères sur un tel disque (en tout cas ça m'avait fait ça quand j'ai découvert ce groupe grâce à Neredude).
Et puis, on aime tous les chants de Noël.
L'avis de V.N.A. sur cet album :
Alors déjà, je ne peux pas blairer les chants de Noël (même le Winter Songs d'Halford m'insupporte, c'est dire !), et j'ai édité mon profil musical en conséquence. Quand j'ai fait remarquer ça un jour, on m'a rétorqué « Mais où est passée ton âme d'enfant ? » Elle va bien, elle est toujours là, mais déjà enfant je n'aimais pas ça, surtout depuis que [insérer ici anecdote particulièrement crade avec supplément choucroute, j'aurais bien inventé un truc moi-même mais après vous allez croire que c'est vrai. En fait, je n'ai juste jamais aimé ça, tout comme je n'ai jamais aimé les endives. Enfin, surtout depuis tout gosse quand un lutin chantonnant m'en a enfoncé une dans le - hein ? ah oui, le disque.] Enfin bref, à côté du "X-mas", le "Jazz" me paraît presque attirant, et le "Death" une planche de salut. (Vous avez remarqué ? Si je continue comme ça encore quelques lignes, j'aurai fini mon blabla sans avoir besoin d'entendre une seule note, ingénieux non ? Aïe, oui, ok, j'écoute.)
[Plus tard :] Bon d'accord. Ce n'était pas aussi cataclysmique que je le craignais, je n'ai pas dû envisager plus de sept ou huit fois de me crever les tympans avec la pointe du crayon qui sert à écrire ça (forcément ça ne se voit pas une fois retranscrit au clavier, mais je vous assure, il est bien taillé), dont au moins la moitié dans le premier titre pour les chœurs féminin INSUPPORTABLES. "White-white-white-christ-mas", maintenant je comprends mieux le nom du dernier Unleashed, The Hunt For White Christmas.
Question style, Zbrlah vous en a déjà parlé mieux que je ne pourrais le faire ici et là, donc je ne vais pas m'attarder dessus. Et c'est vrai, les musiciens touchent carrément leur bille et le vocaliste est doué (quand il est présent... quand il est absent, je suppose qu'il reste doué, mais on ne l'entend pas), même si le chant s'emballe parfois sans raison. Mais alors :- Ça a vraiment tout de la blague qui va trop loin. Les "Rapapapam" de Little Drummer Boy ? Les paroles débiles de Rudolph, The Red Nosed Reindeer ? Répéter "Let It Snow" en boucle (dans... Let It Snow, évidemment - même si effectivement, la fin plus extrême de ce dernier morceau fait du bien aux oreilles après le reste) ? Des variations entre Jazz et Djent sur le thème de Vive Le Vent ? Non, vraiment, je n'avais pas besoin de ça. C'est le genre de truc qui fait marrer deux minutes, tu balances ça vite fait sur la toile, mais à quel moment tu te dis que c'est une bonne idée d'en faire tout un album ?!?!?!?!?
- Le corollaire du tiret précédent : c'est loooooooooooong. X-Mas Death Jazz ne contient "que" huit titres (plus quatre versions instrumentales de ceux qui ont des paroles), mais ils dépassent tous les cinq minutes quand au bout d'une seule je commence à me dire "c'est bon, j'ai compris, passe à la suite". Alors oui, de temps en temps survient un élément qui vient rompre la monotonie et rehausse un chouïa l'intérêt, comme le solo de saxo un peu après le milieu de For Whom The Jingle Bells Toll (qui mis à part pour le jeu de mots, n'a rien à voir avec Metallica), mais pour une bonne part, c'est du Prog dans tout ce qu'il peut avoir de long et ennuyeux, s'acoquinant avec des mélodies stupides et ne menant nulle part.
- Et le pire, c'est que ça reste en tête, foutredieu ! Si j'ai le malheur d'apercevoir ce #µ!@&% de renne au nez rouge, va y avoir de la venaison au menu.
Donc voilà. Pour moi, X-Mas Death Jazz, c'est un grand non. Désolé, mais à choisir, je préfère encore retourner écouter Masonna, très concrètement j'y ai trouvé beaucoup plus d'intérêt. Ou Madonna, tiens. Oui, c'est une bonne idée, je vais migrer sur Poporgie, là au moins on arrêtera de m'infliger des trucs pareils.
Adieu.
L'autre punition de SkaldMax à V.N.A., qui se sentait un peu masochiste :
James Chance&The Contortions - Buy (1979)
Le mot de SkaldMax sur cet album :
Promis ça fera moins mal que la dernière fois.
L'avis de V.N.A. sur cet album :
Oui, bon, je suis toujours là. J'étais parti sur Poporgie, mais ça n'existe pas (enfin si, plus ou moins, mais si vous lisez ça au boulot je déconseille la recherche Google). Alors, c'est quoi maintenant ? The Contortionist, cool, ça au moins ça me parle. C'est quel album ? Buy ? Bizarre, je ne connais pas celui-là... Ah d'accord, j'ai lu trop vite. James Chances&The Contortions, ça n'a rien à voir. Jamais entendu parler, donc. De toute façon, ça ne peut pas être pire que ce qu'on m'a déjà fait écouter.
Et voilà que je reblablate. Mais si sur Panzerballett, je tournais autour du pot par manque d'envie de m'y plonger, ici la situation est différente : Buy s'éloigne tellement de ce que je peux écouter en temps normal que je n'ai aucune fichue idée de comment en parler. Rien que pour déterminer le genre auquel ça appartient, bonjour le casse-tête. Il y a une part de Jazz, là-dedans, indéniablement, mais je doute qu'on puisse l'y ranger. J'entends des éléments Funky, aussi, mais ce n'est pas vraiment central. C'est donc là que je me renseigne un minimum, et si j'en crois Wikipedia, il s'agit rien moins que de No Wave / Punk Jazz / Avant-Funk / Dance-Punk. Autant dire que ça m'avance vachement : No Wave, connais pas (si j'ai bien tout compris, c'est comme du Punk Rock, mais en retirant tous les éléments typiques du Rock), et pour le reste, oui mais pas associés comme ça. En gros, c'est le bordel.
Musicalement, on a une basse assez facile à suivre, comme un point d'ancrage, on a aussi le chant qui se digère bien, et pour le reste des instruments, si on essaye d'aller dans le détail, ça paraît complètement anarchique (suffit d'entendre le saxophone, il est clair que le mec sait en jouer, sauf que bien souvent il donne l'impression de partir complètement en vrille), mais par je ne sais quel miracle, l'ensemble se tient. Un peu comme si on prenait une tripotée de légumes tout biscornus et qu'on en tirait un plat tout à fait présentable (oui, la comparaison est pourrie, mais j'avais bien prévenu que je ne savais pas comment en parler). Clairement, ce n'est pas ce que je vais écouter tous les jours, mais dans le fond, c'est pas si mal.
La punition de V.N.A. infligée à Skalkulo :
Adagio - Life (2017)
Le mot de V.N.A. sur cet album :
Il est clair d'après le profil (et le chroniques) de Skalkulo qu'il a un penchant immodéré pour les musiques exigeantes, et même complètement indigestes en ce qui me concerne. Et je dois dire que ça m'attriste un peu de voir le Power et le Sympho tout en bas avec le Néo et le R&B. Non, ces genres ne sont pas forcément simplistes. Bon, pour tout dire j'ai bien envisagé d'asticoter le gaillard en balançant les joviaux Nanowar Of Steel, mais j'ai finalement opté pour le petit dernier d'Adagio, qui a des accointances avec le Power et le Sympho tout en étant Prog Djenty Néo-Classique. Comme ça, ça passe ?
L'avis de Skalkulo sur cet album :
Ce qui est cool avec la vie, c'est quand on peut en avoir plusieurs. Et comme je suis un vieux con, j'ai "un peu tout essayé", dans d'autres vies, d'autres décennies. A vrai dire, fin des années quatre-vingt-dix, je traînais volontiers avec des jeunes zazous étudiants en fac de droit et qui se défonçaient au Perrier menthe... Ces types (bon, c'étaient des potes hein) m'ont entraîné dans des tas de salles en Belgique, aux Pays-Bas, en France mais surtout en Allemagne, pour assister à des concerts de "Metal-Sympho" (ou "Power-Sympho"?), avec des musiciens qui avaient carrément des instruments propres et accordés. Pire, qui en jouaient tels des virtuoses. Je me souviens ainsi avoir vu sur scène des groupes comme Symphony X, Rhapsody (j'apprends en grattant ces lignes que ces derniers ont changé de nom... Wah non di dju!), Elegy, Vanden Plas, Kamelot et j'en passe.
Tout ça pour dire que je n'ai pas été surpris une seconde en écoutant le Life d'Adagio. Bon, déjà le nom du groupe et l'iconographie, je me doutais bien que je n'allais pas m'enfourner une heure de Harsh Noise. Mais quand je dis pas surpris, c'est pas surpris. Cet album m'a ramené il y a vingt ans. Le Metal Symphonique en est resté là?
D'accord, c'est hyper virtuose (cf The Grand Spirit Voyage et, bein tout le reste). On a affaire à des musicos super techniques. D'accord, il y a bien cette intro presque Djent sur Subrahmanya. D'accord, Darkness Machine me rappelle le meilleur de Dream Theater et j'y ai presque entendu John Petrucci. D'accord, le batteur a un gros matos et il en use à merveille (vraiment, mention pour Jelly Cardarelli). D'accord, c'est structuré, c'est composé à la virgule près. En un mot, c'est vraiment super bien foutu.
Mais voila, ce n'est pas tout de savoir jouer, composer et poser (hè hè). Il en faut plus (aujourd'hui) pour me choper dans l'aventure. D'abord cette voix. Pff, j'ai cette triste impression que c'est le même chanteur qui se déguise depuis vingt piges pour aller de groupe en groupe. La même voix (ou presque hein, on ne va pas chipoter) à tous les coups ! Et puis ça pompe sec cet album: Secluded Within Myself, ça m'inspire une chute d'enregistrement de Dream Theater, James LaBrie en moins. Trippin Away, c'est Saga qui rencontre Rush au club-house. Et j'en passe parce qu'il faudrait que je le réécoute en entier pour être plus précis ;-)
En un mot, c'est virtuose et propre, mais, comme le disais l'Empereur Joseph II à Mozart dans Amadeus de Forman: "Il y a trop de notes!" (Je suis fan de Sunn O))) pour rappel ;-). Mais au-delà, il me manque l'originalité, la folie et la crasse !!! Même pas une guitare saturée; même pas une réverb ; même pas un bruit fortuit. Ce style fait décidément partie de mon lointain passé... (refoulé ;-))La punition de V.N.A. infligée à Skaldmax :
Finntroll - Nattfödd
Le mot de V.N.A. sur cet album :
Pas trop amateur de Folk ? Bon alors va pour Finntroll, le nom du groupe annonce déjà la couleur. Mais pas d'inquiétude : la musique du combo comprend tout de même une base Black dans laquelle SkaldMax pourrait trouver quelques repères... Et puis à force de de se perdre les sombres forêts scandinaves, il fallait bien tomber sur des autochtones un peu plus festifs que les autres.
L'avis de Skaldmax sur cet album :
A mon humble avis, le terme « Folk Metal » n’est pas assez précis et mériterait une subdivision établie. D’un côté le Folk grandiloquent, évoquant le passé glorieux ou funeste de telle ou telle région du monde avec une instru épique qui te file des frissons. De l’autre, le Folk pouêt-pouêt corne à boire de festival, taillé pour du circle-pit carnavalesque et par définition difficile à reproduire tout seul chez soi. Le premier problème avec ce disque, c’est que Finntroll mélange allègrement les deux, pas forcément une mauvaise idée sur le papier pour diversifier l’ensemble, sauf que dans les faits le résultat est bancal. On retrouve des idées pas dégueu qui rappellent Windir ou Nokturnal Mortum (avec le charme des claviers un peu cheap), des tempos assez appuyés et solennels (Vinfard&Manniskopesten, Nattfödd) qui parviennent à rendre crédible les mélodies. Et puis tout ça tombe à plat quand la musique de hobbit bourré fait irruption avec Det -fête à la saucisse- Iskalla Trollblod ou Ursvamp. Bon, Trollhamaren dans ce registre m’a quand même plu avec son thème assez fort au clavier, mais c’est vraiment ma limite. Je suis prêt à parier que ces morceaux marchent du feu de Dieu en concert, mais sur album ils donnent vraiment l’impression d’avoir ont été placés là pour que le groupe puisse jouer ces hits fédérateurs pendant leurs lives. Il ne me reste plus qu’à écouter les disques de Finntroll en zappant un titre sur deux et ce sera parfait.
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