Metalorgie Monthly #24
par Zbrlah (29/10/2017)
Chaque dernier dimanche du mois, Metalorgie vous a proposé depuis deux ans des mini-chroniques sans trop de contrainte de style (style d’écriture, ou style de musique évoqué !). Pourquoi « vous a proposé » ? Eh bien, parce que ce numéro 24, marquant les deux ans du projet, sera le dernier Metalorgie Monthly. Même les meilleures choses ont une fin ! Et ne vous en faites pas, si on arrête la parution de ce dossier, ce n’est pas pour autant une régression dans le contenu qu’on proposera à l’avenir. Dès le mois prochain, une nouvelle forme de dossier mensuel verra le jour. On vous expliquera ça en détail… dans un mois !
En attendant, voici les playlists de notre rédaction sur ce mois d’octobre. On espère qu’elles vous parleront ! N’hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez, et à nous suggérer vos propres écoutes du mois !
Le mois d’octobre de…
… Bactéries (ses chroniques) :
Nekfeu – Cyborg (2016)
Via une chronique paru dans nos pages j’ai posé une oreille sur Nekfeu, nom inconnu pour moi à l’époque, il semblerait pourtant que le lascar ne soit pas underground, bien au contraire. Et j’avoue que depuis j’y reviens régulièrement, Nekfeu arrive à mixer le Hip Hop 90’s avec des choses bien plus moderne. Tout n’est pas parfait mais certains titres sont valent le détour, textes soignés, instrus classes (un de ses gros points forts d’ailleurs), … Nekfeu ne sort pas l’Album avec un grand A, mais a le mérite de proposer quelque chose d’intéressant dans le paysage morose mainstream du hip hop français.
Ulver - The Assassination Of Julius Caesar (2017)
Voilà quelques années que je classe Ulver dans “Les groupes sur lesquels je dois me pencher un jour”, mais au vu de leur discographie impressionnantes, d’une réputation de jongleur stylistiques je n’avais encore jamais vraiment posé une oreille sur un album d’Ulver. Choses faites avec The Assassination Of Julius Caesar, le groupe s’y tente à un rock teinté de new wave. Pas de synth wave à la mode hein, non non. Et sous un couvert d’album facile d’accès (et il l’est) se dévoile une richesse énorme. Des compos incroyables, une voix parfaite. Ce Ulver pourrait passer à la radio sans problème tant il est rythmé / doux, et ça pourrait élever le niveau musicale et renvoyer Julien Doré ou Louise Attaque au bac à sable des musiciens qui tentent de teinter leur musique de sonorités 80’s. Allez, filez écouter ça.
… Euka (ses chroniques) :
Overmars - Born Again (2007)
Cela fait malheureusement partie des noms que je n'entends plus murmurer lorsqu'on parle musique, mais Overmars était dans toutes les bouches il y a encore 10 ans, après un Affliction, Endocrine... Vertigo mémorable. Avec Born Again, le combo signe une pièce de 40 minutes unique, éreintante et monolithiquement sombre. Born Again, c'est le Post-Hardcore poussé dans ses retranchements, des hurlements à bout de souffle dont l'âme s'avère fielleuse lorsqu'on arrive à capter le fil conducteur. Même sans avoir tourné pendant plus de 5 ans, le premier effet est toujours intact.
The Death Of Anna Karina - New Liberalistic Pleasures (2005)
Qu'il est bon de se replonger encore dans ces classiques. Sur ce deuxième opus, les Italiens utilisent encore ces rythmiques tressautantes, moins classiques que sur Lacrima/Pantera, mais moins folles que l'éponyme. La frénésie est là, mais plus calculée : Simon le bon against the tradition (revisited) possède la recette parfaite pour comprendre la tempête sonore que peut créer le combo, et l'ajout d'un ex-La Quiete dans l'ensemble est parfaitement audible. Et bon sang, quel artwork.
… theunknownskater (ses chroniques) :
1995 – Paris Sud Minute (2012)
Paris Sud Minute, sorti il y a déjà 5 ans par les parisiens de 1995 : le verbe cogne et les mots frappent. Figure de proue d’un rap en voie d’extinction, le collectif cuisine à sa sauce un revival du style « conscient » qu’il assaisonne de ses histoires de citadins un peu paumés, en quête de réussite et ayant le maniement de la rime et des syllabes pour passion commune. Depuis sa sortie, les membres du groupe papillonnent et se sont tous ou presque lancés dans des projets solos au succès variable. Ma main à couper que si la boutique rouvre, il y aura des clients.
Orelsan – La Fête Est Finie (2017)
Après deux albums solos, deux en groupe avec Gringe, l’autre moitié des Casseurs Flowters, un film et une série pour Canal +, l’éternel branleur en provenance de Caen vient annoncer qu’il n’en est définitivement plus un. La fête est finie. C’est du moins ce que laisse entendre son auteur, comme si la trentaine le forçait à faire le point sur son parcours. Des morceaux qui laissent la place à l’expérimentation, un peu plus pop ou électro, côtoient des titres on-ne-peut-plus marqués par la patte Orelsan. Après, qu'on aime ou qu'on aime pas ... c'est vous qui voyez.
Shining (SUE) – The Eerie Cold (2005)
Parce qu’un bon classique de temps en temps, ça ne fait pas de mal. Rien à rajouter.
… Zbrlah (ses chroniques) :
Caligula's Horse - Bloom (2015)
Découvrir le dernier méfait des Australiens m'a fait l'effet d'une bombe. Jamais je n'avais mis une note si haute à une de mes chroniques, c'est dire. Je me suis senti obligé de comparer cette perle à son prédécesseur pour comprendre ce que j'avais raté à l'époque, ayant gardé le souvenir d'un album très bon mais pas spécialement mémorable. Si Bloom est tout aussi Prog que In Contact, il l'est avec un format plus traditionnel (pas de gros pavé, pas beaucoup de solos), ce qui m'a peut-être empêché de le prendre comme un album aussi technique et abouti qu'il ne l'est en réalité. Cette phrase n'est pas claire ? Pas grave. Pour mieux comprendre, écoutez l'excellent Bloom et l'encore-plus-excellent In Contact, point barre.
Epysode - Fantasmagoria (2013)
Cette galette est un projet Ayreon-like : concept-album écrit par le seul membre permanent Samuel Arkan, avec pour invités le gratteux de DGM, le bassiste de Symphony X, le clavier d'Ethernity, le batteur frenchy de chez Pain Of Salvation, des vocalistes venu(e)s de Triosphere, d'Evergrey, de Firewind, de Borealis, et de Between The Silence. Et comme Ayreon, l'ensemble est immersif, bien construit, cohérent. Aussi mélodique mais bien plus "Metal" que le one-man-band d'Arjen Lucassen, le scénario sombre et abrasif ne laisse pas la place aux instruments classiques et aux interludes folks. L'introductif The Arch est clairement un titre à retenir.
Orelsan - La Fête Est Finie (2017)
Je n'écoute quasiment jamais ce style de musique, et du coup, je réalise que je ne sais pas comment en parler. Enfin bref, j'ai écouté le nouveau Orelsan, et j'ai bien aimé, et j'sais pas dire pourquoi. Je crois que j'ai bien aimé sa vision désabusée de lui-même (dans San et Notes Pour Trop Tard surtout), mais comme je le disais, je connais pas assez l'artiste ou le mouvement pour savoir si c'est quelque chose de récursif chez le personnage ou s'il s'agit d'une vraie originalité. En tout cas, ce sont pour moi les deux pistes qui se démarquent, avec l'efficace single Basique.
... Skaldmax (ses chroniques) :
Monolord - Rust (2017)
Après une première écoute mitigée, j'ai finalement découvert pas mal de bons points à cette dernière offrande de Monolord. Toujours massif, le groupe alterne entre guitare Doom surnageant dans le gras et voix aérienne pour un rendu Psyché réussi. Parfois un peu trop monotone (le coup de mou Wormland/Forgotten Lands), la tracklist bénéficie de quelques beaux coups d'éclats avec Dear Lucifer ou le très bon final At Niceae. Sans doute pas l'album de l'année dans le genre pour ma part mais Rust ne manque pas de bons moments poussiéreux et riffesques.
Deathcharge - Retaliação (2013)
Quand on mélange Amérique du Sud et Black/Thrash, le combo est très souvent gagnant. C'est le cas de Deathcharge, trio Brésilien qui cumule tous les excellents poncifs de ce genre de formations : production douteuse, riffs pas toujours bien élaborés mais une énergie rentre-dedans rappelant les Sarcofago, Mutilator et compagnie. Né sur les cendres d'un groupe de Hardcore, Deathcharge conserve son aspect brut et Punk avec ses vocaux vomissements/aboiements, combinés à l'odeur du cuir et des clous. Un rendu aussi fun que True Metal, et puis avec une telle pochette, qui pourrait dire non ?
Death In June - But, What Ends When The Symbols Shatter? (1992)
L'automne et ses jours gris s'engouffrent peu à peu dans les esprits et les corps. La saison des poètes et des feuilles mortes est idéale pour se replonger dans la musique des Anglais, aussi froide que chaleureuse pour qui connaît les ballades acoustiques de Douglas Pearce et sa bande. La voix grave s'élève à peine, quelques carillons accompagnent les accords de guitare sèche et la magie d'opérer à chaque fois que retentissent Little Black Angel ou Ku Ku Ku. Pas de grande diversité (hors This Is Not Paradise), cet album majeur de Death In June se savoure pour son ambiance intimiste, lové(e) parmi les coups de médiator nostalgiques.
Vous aimez ce genre de contenu ? Soutenez-nous !
Vous pourriez aimer
Les meilleurs albums 2024 selon la rédaction de Metalorgie
Nos écoutes du mois dernier
Revue critique du livre de Bill Peel
Doit on faire la chasse aux posers ?