Metalorgie Monthly #10 Juillet 2016
par Metalorgie Team (31/07/2016)
Pas de repos pour les braves. En ce mois de juillet 2016, la Team Metalorgie est en plein chill mais n'a pas oublié de se repasser quelques pépites d'un autre âge ou des disques noyés dans l'actualité toujours abondante. On a planché cette fois sur du Boards Of Canada, Cultes Des Ghoules, Pink Floyd ou encore Lunatic pour les plus thugs. Allez, arrête cinq minutes de capturer des Roucool PC 10 sur Pokemon Go et viens écouter du bon son.
Le mois de juillet de...
Raikage (ses chroniques)Vaura - The Missing (2013)
L'absence de succès de Vaura, lorsqu'on écoute The Missing, n'est pas mérité. Profitant d'un line up composé entre autre de Toby Driver (Kayo Dot) et Kevin Hufnagel (Gorguts), le groupe tisse un savant mélange de Black Metal, de Post Punk et de Post Rock qui n'a rien à envier au ténors du genre, Alcest et Deafheaven en tête. Les riffs sont d'ailleurs plus complexes ici, plus travaillés également tandis que les sonorités froides souvent mises en avant par le groupe permettent de varier les émotions que l'auditeur ressent sans jamais faire retomber la pression. Allons, on peut toujours rêver d'un successeur mais il s'agit de ne pas trop se leurrer non plus.Bill Laswell - Dub Chamber 3 (2000)
Bill Laswell est un homme prolifique, semblable à John Zorn : une discographie personnelle dans laquelle il est aisée de se perdre et participant à de nombreux projets (dont Painkiller avec le saxophoniste précédemment cité et Mick Harris, de Napalm Death). Mais malgré son CV aguicheur, il a fallu les conseils d'un musicien estimé pour que je m'intéresse à ses oeuvres solo, motivé (ou plutôt démotivé) par le manque de goût que je porte à la DUB. Ici pourtant, tout me parle : de l'atmosphère apaisante et groovy aux instrumentations riches et pourtant subtiles. On navigue entre les eaux de la DUB, de la musique Ambient, de la Funk et de la musique expérimentale. Inventif, Bill Laswell ne créé pas le disque parfait mais il a au moins le mérite de proposer plusieurs bonnes idées et de me faire apprécier un genre qui ne me parle pas plus que ça.
Euka (ses chroniques)Marilyn Manson - Mechanical Animals (1998)
Quasiment 20 ans après la sortie du disque, les titres n’ont pris aucune ride. Sans conteste l’un des meilleurs albums de Manson, Mechanical Animals est un mélange de Rock, Glam, Indus, … qui prend vraiment tout son sens sur Fundamentally Loathsome ou l’excellent Coma White. Un disque à (re)découvrir sans tomber dans un relent passéiste enfantin, car quoi qu’on en dise, le combo est un incontournable de la fin des années 90.G.L.O.S.S. - Trans Day of Revenge (2016)
Derrière un artwork cheap, les Américains créent une tornade Hardcore de cinq titres. Avec un sentiment d’urgence amoindri par rapport à la Démo de 2015, il n’empêche que la hargne est toujours omniprésente, à l’instar de combos comme Minor Threat, avec des thèmes qui n’ont pas changé malgré les années. Si vous avez une minute à perdre, testez Out From the Desk, vous devriez apprécier.
BandcampThe Catalyst - Swallow Your Teeth (2009)
Ce disque n'a pas eu le succès qu'il aurait dû avoir ; un mix abrasif de Noise, Hardcore, Sludge, ... qui rentre dans ta tête, renverse tout, et ressort sans aucune délicatesse. Werewolves of Washington, pilier central de l'opus, contient tout ce qu'il suffit de retenir : une basse ronflante mais pleine de groove, des putains d'assauts sur tes tympans, quelques aspects bien abrasifs sur les passages les plus virulents mais jamais de frénésie à la Daughters (même si l'intro de I Hate the Future le laisse penser). Et puis, rien ne se ressemble, avec même parfois quelques cordes plus Post-Rock (A Goodbye Kiss From the Catalyst (You Dog)) et une côté lourd plombant les parties de chant complètement folles. Si avec ça, vous n'avez pas envie d'écouter (en plus, y'a la chronique sur le site, donc aucune raison !).
theunknownskater (ses chroniques)Lunatic - Mauvais Oeil (2000)
Mauvais Œil est l’un de ces albums mythiques, vanté et érigé par les puristes en tant que point culminant du rap français de l’aube du 21ème siècle. Une glorification justifiée puisque les productions sombres à la Mobb Deep et les lyrics de Lunatic - formé de Booba et d’Ali - continuent de heurter avec fracas nos oreilles et consciences seize ans après leur sortie. « Avertissement, plus qu’un divertissement … »
Ludovico Einaudi - Diverine (2006)
Quoiqu’on puisse en dire, dans le classement des instruments réverbérant le mieux l’ivresse et la fièvre des passions, le piano occupe une place de choix. Et comment pourrait-on le contredire en s’étant penché sur les sombres et intenses mélodies pénétrantes du compositeur italien Ludovico Einaudi ? Divenire est une aventure sonore des plus majestueuses et enveloppantes, dont on ne ressort pas inchangé. Pink Floyd - Atom Heart Mother (1970)
Il est des groupes dont on ne saurait déterminer le chef d’œuvre le plus absolu : c’est le cas de la machine à pépites sonores Pink Floyd. Mais de tous ces joyaux légendaires, risquons-nous à nommer Atom Heart Mother la pièce la plus psychédélique, expérimentale et immersive des musiciens anglais. Indémodable, intemporelle et à jamais surprenante, son écoute vous est fortement conseillée par la rédaction de Metalorgie. The Velvet Underground - The Velvet Underground (1967)
Et pour rester dans les albums psychédéliques et légendaires, nommons également l’immense The Velvet Underground&Nico, aussi culte pour sa musique que pour sa pochette dessinée par Wahrol, chef de fil du mouvement Pop Art. Lignes mélodiques souillées et dérangeantes (Venus in Furs) côtoient chansons à tendance pop (Sunday Morning) dans la plus douce des harmonies et l’on se surprend très vite le buvard sur la langue, prêt à rejoindre l’univers âcre et délirant des magiciens américains, oups.
Pentacle (ses chroniques)Sinistro - Semente (2016)
Le Doom Metal des portugais se distingue principalement pour une chose. La voix de sa chanteuse, Patrícia Andrade, fabuleuse, parfois proche de tonalités à la Julie Christmas. Questions ambiances on oscille avec un Doom / Goth soigné, jamais parodique que les amateurs de Subrosa, par exemple, pourraient apprécier. On retiendra notamment Fragmento, dernier titre fleuve de 11mn, immersif, à la mélodie entêtante et à la progression géniale.Boards Of Canada - The Campfire Headphase (2005)
Avec le thermomètre qui s'affole ces derniers jours, Boards Of Canada semble la réponse toute trouvée pour faire passer la chaleur accablante. De l'Electro / Ambient tout posé, "chill" comme disent les jeunes, le tout empreint d'un côté nostalgique / mélancolique du plus bel effet. On y trouve également plus de cordes que l'album précédent, mais tout en gardant les dissonance propres à leur marque de fabrique. Boards Of Canada, ça se sirote comme un mojito en terrasse ou s'apprécie comme un beau couché de soleil d'une nuit d'été. Ecoutez le titre Chromakey Dreacoat pour vous en convaincre.
And So Your Life Is Ruined - Rivincite (2016)
Moins de 30mn d'Emo / Indie / Math Rock, d'entrelacement de cordes, de pulsations Punk, le tout avec le sourire sur le visage s'il vous plait. Ces jeunes gens sont italiens et font le pont entre Algernon Cadwallader et La Quiete. C'est blindé de mélodies soleil dans tous les sens et c'est tout simplement beau. Des titres comme Eskimo ou Presia Di Rifugio (avec ses choeurs) savent toucher... au coeur justement.Grave - Into The Grave (1991)
Dans la famille du Death Metal suédois, Grave c'est un peu le cousin attardé. C'est classique, c'est simple, mais diablement efficace. Les mecs se sont pas fait chier : ils enchaînent les riffs gras, le chant de Jorgen Sandström est brutal, tu te prends tout dans la tronche et il ne faut pas trop leur demander de varier leur jeu. Questions breaks ou enchaînement de riffs c'est le minimum syndical. Ouais, sauf que ça tue toujours.
Skaldmax (ses chroniques)Tangerine Dream - Rubycon (1975)
Tangerine Dream ou le genre de groupe à la disco longue comme le bras qui peut te tenir en haleine des mois ou des années même. Avec Rubycon, on part pour deux morceaux oscillant entre Ambiant, Krautrock et Electro Ecole de Berlin. Toujours à l'aise pour créer une aura forte, TD propose une musique appropriée aux grandes profondeurs comme aux trajets interstellaires. Choisis ta destination, ferme les yeux et les Allemands s'occupent de la BO pendant trente minutes presque trop courtes. Revenge - Behold.Total.Rejection (2015)
Violence.Haine.Destruction. Revenge est sans doute l'un des groupes actuels constituant un point de non-retour dans l'extrême. Après un chant aussi hargneux, des instrus crachant sur toute nuance et des soli aussi frénétiques, le Brutal Death sonnera comme une comptine et le Grindcore comme une berceuse. En persistant on découvre mine de rien pas mal de passages phares, des breaks assassins où la basse te fait ployer, ponctués par les coups de latte incessants du batteur. Difficile de juger cet album par rapport à ses prédécesseurs, tout simplement parce que Revenge fait du Revenge, soit un bon gros taquet en pleine tête à chaque écoute. Mispyrming - Söngvar Elds Og Óreiðu (2015)
Iceland is the new Norway. Plus d'un an après cet élan de hype qu'a constitué Mispyrming tel un épisode 9 de Game Of Thrones dans le monde du Metal, j'ai enfin réussi à m'y mettre. Et oui en fait, ça déboîte vraiment car les mecs savent te pondre de la mélodie et une ambiance bien à eux, un peu mystique et un peu caverneuse. Rien que pour une intro comme celle de Söngur uppljómunar ou les quelques séquences ambiantes éparpillées, ce premier opus vaut sa réputation.Cultes Des Ghoules - Henbane (2013)
Avec un nom de groupe aussi classe, les Polonais n'avaient pas le droit de décevoir. Auteur d'un Black Metal assez lent, le quatuor t'accueille avec le rire narquois d'une sorcière, comme une mise en garde avant la messe noire qui durera près d'une heure. Cultes Des Ghoules se plaît à te plonger dans un bouillon occulte, parfois psyché, animé par des voix typiquement Black ou profondes et graves. A garder sous le coude pour dans quelques mois, le soir d'Halloween.
Chris (ses chroniques)Atlantis Chronicles - Barton’s Odyssey (2016)
Conseillé par plusieurs collègues metalorgiens, ce deuxième (concept) album des Français d’Atlantis Chronicles (ex-Abyss), qui continuent d’explorer la vie aquatique tels des Steve Zissou du Death Metal, m’a vraiment emballé. De très belles ambiances, une technique présente sans être fatigante, laissant mélodies et changements de rythmes se charger de faire avancer l’histoire, une production au poil (ou à l’écaille)…une réussite !
Iron Maiden - Seventh Son Of A Seventh Son (1988)
Après leur concert du Download parisien en juin dernier, je me suis fait un plaisir de replonger dans la discographie de ces géants, ressortant notamment mon album préféré du groupe (avec Powerslave). Un disque total, manifeste du Heavy Metal progressif qui allie avec une pertinence folle tubes imparables (The Evil That Men Do, Can I Play With Madness, Only The Good Die Young) et odyssées épiques (le morceau-titre, The Prophecy). Comme ses musiciens, Bruce Dickinson est au sommet de son art (je vous mets au défi d’écouter Infinite Dreams et de me dire qu’il n’est pas le plus grand chanteur de l’histoire du Heavy Metal).Cream - Wheels of Fire (1968)
En à peine trois ans d’existence, le « supergroupe » formé par Jack Bruce, Eric Clapton et Ginger Baker a marqué l’histoire. Enfants du British Blues Boom, ils s’en émancipent rapidement pour emmener leur musique vers un psychédélisme qui, s’il est à la mode à cette époque, n’en est pas moins parfaitement exploité sur des morceaux comme les emblématiques White Room et Those Were The Days. Le Blues des origines, lui, ne reste pourtant jamais très loin (Sitting On Top Of The World, Born Under A Bad Sign). Le deuxième disque, enregistré en concert à San Francisco, offre des versions complètement folles du Crossroads de Robert Johnson et du Spoonful de Willie Dixon tandis que Ginger Baker étale sa classe sur Toad, qui est au batteur rouquin ce que Moby Dick était à John Bonham.Ramin Djawadi - Light Of The Seven (Game of Thrones Soundtrack - Season 6 - 2016)
Ce morceau m'a hanté pendant plusieurs jours à la suite de la diffusion du dernier chapitre de la sixième saison de Game of Thrones. Ne vous inquiétez pas, je ne vous raconterai pas ce qu'il s'y passe, mais je vous dirai tout de même que ces quelques notes de piano incarnent toute la tension et l'inéluctabilité des événements qui marquent cet épisode. Une composition hypnotisante du talentueux Ramin Djawadi, qui invoque clairement certains maîtres de la musique minimaliste comme Philip Glass ou Arvo Pärt. Lorsque les orgues viennent se mêler aux choeurs et que le thème du générique vient s'inviter, le frisson est total.
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