Stoner français
par Nico (25/04/2016)
And The Circus Leaves Town de Kyuss fut probablement le premier album de Stoner à m'être tombé dans les oreilles, et il y resta un petit moment. Suivirent The Action Is Go de Fu Manchu, les déflagrations doomesques d'Electric Wizard, les riffs d'Acid King... J’ai rapidement saisi que cette vaste scène où se rassemblent le Stoner, le Doom et le Sludge partageait des amours similaires : celui des basses volume 11, des riffs lourds et entêtants, ou encore un certain sens du groove.
Si les qualificatifs employés pour dépeindre ces peintures sonores se résument souvent à "puissant" ou "crasseux", on oublie trop souvent la subtilité qui s'y trame, à tel point qu'il semble difficile d'accoler une étiquette précise à cette scène musicale qui partage tout autant l'influence de son environnement, du désert aride de la Californie jusqu'à la moiteur des bayous de la Nouvelle Orléans, que l'héritage de la vague psyché des années 70 et des foudroiements occultes de Black Sabbath. Il semble plus sensé de voir le Stoner et ses sous-genres comme une mutation, la résultante d'une génération qui aura ingurgitée tout ce que les décennies précédentes ont pu lui offrir à travers un large éventail de registres musicaux. Dans une interview donnée au magazine New Noise, Matt Pike (Sleep, High On Fire) offrait un brin de réponse : « Je crois qu'on est au moins en bonne voie pour faire quelque chose d'ambitieux et de singulier, de surprenant aussi : une nouvelle génération de groupes. Mais oui, à la source, il y a eu le jeu de guitare de Tony Lommi, et même Black Sabbath dans son ensemble. Beaucoup de musiques m'ont influencé, j'ai grandi au contact du Punk-Rock, Black Flag, Circle Jerks, Corrosion Of Conformity, de la scène Hardcore et même du Crossover Punk / Metal de la deuxième génération qui a ensuite donné naissance au Thrash, la quatrième dans les années 90... on en est à la cinquième à présent. Celle qui, comme tu le disais, concilie passé et présent : on essaye de garder notre son le plus organique et old school possible, tout en osant des superpositions qui n'appartiennent qu'à nous, selon un songwriting qui nous est personnel. »
Pour mieux cerner les contours et technicités de ces sons je me suis tourné vers la scène française, là où une tripotée de groupes a su développer et affiner son style tout en prouvant que le Stoner n'était pas juste une affaire de territoire. Pour cela, j'ai posé quelques questions, les mêmes, à cinq groupes qui n'en démordent pas afin d'en savoir un peu plus sur leur approche du genre, leur manière de composer et encore plus le matos qui se cache derrière leurs sonorités, un aspect parmi tant d'autres afin d'éclairer une scène locale qui ne gagne qu'à se faire connaître davantage.
MARS RED SKY
Comment définiriez-vous votre son ?
Mat (batteur) : Heavy Rock Psychedelic, Simon Sabbath, Black Garfunkel, au choix !
Julien (chanteur / guitariste) : Les modèles qu’on avait à la base sont restés les mêmes; un mélange du Doom de Sleep, Electric Wizard, Witch et la plupart du catalogue Tee Pee ou Rise Above, avec des mélodies de guitare et de voix plus influencées par la folk anglaise et américaine (de Neil Young à Pentangle, Nick Drake...), mais aussi Dinosaur Jr, The Flaming Lips...
Jimmy (bassiste) : Une bonne partie du son du groupe découle de l’accordage, on en a trouvé la tessiture dès les premières répétition, un peu par hasard aussi.
Sur quoi jouez-vous ?
Mat : Ma batterie est une Ludwig des 70's, et j'ai un gong chinois de 32'' qui me rend heureux !
Julien : Une Cort jazz d’occasion qui passe par une dizaine de pédales dont une BigMuff fabriqué par Art In Bloodshed, une Boss OS-2 puis une autre Fuzz plus creusée et heavy de chez AIB, et à la suite des delays, Reverb, Wha Wha… Je joue sur deux amplis simultanément : un Marshall MKII et un Fender Blues Deville.
Jimmy : Une Basse Gibson Thunderbird 76’ et sa cousine de chez Epiphone, accordée encore plus bas. Au niveau des effets j’utilise une BigMuff guitare, une BigMuff Bass, une TurboRAT, un phaser et un delay de chez ElectroHarmonix et enfin une petite coquetterie que j’avais acheté à la base pour julien : une très vieille Wah Fuzz de chez Coloursound que j’ai faite bidouiller par Jérome de Art In Bloodshed.
Si ce n'est pas déjà le cas, quel serait le matos que vous rêveriez d'avoir ?
Mat : Une double grosse caisse et deux gongs de chaque côtés, avec peut-être un autre gong au centre que je pourrai actionner avec une pédale.
Julien : Je viens juste d’acquérir une Baryton. On est accordés de manière étrange et ça pourra notamment simplifier les problèmes d’accordages entre les morceaux.
Jimmy : Je ne suis pas vraiment attaché au matos, ça me fait pas "rêver". En revanche je pense à repasser sur un bon vieux ampli à lampes un de ces jours. Je suis super content de pouvoir réussir à jouer sur un ampli très basique, léger, robuste et très peu onéreux (une tête Hartke) mais je commence à avoir à nouveau envie de repasser sur une bonne tête à lampes des familles.
Avez-vous des astuces pour obtenir le son que vous souhaitez ?
Mat : J'ai assemblé deux vieilles cymbales de 19'. Elles constituent un charley qui est toujours ouvert sur ma droite et qui me permet d'être en harmonie avec mes copains qui sont accordés très bas !
Julien : Cette combinaison de guitare Jazz assez douce et de basse accordées très bas passant à travers une pédale BigMuff a tout de suite donnée le ton. On a finalement trouvé un son qui nous satisfaisait assez naturellement.
Jimmy : Quand on va jouer loin et que l’on doit prendre l’avion, je me retrouve des fois à devoir jouer sur des amplis vraiment pourraves, genre un combo trace Elliot qui n’encaisse pas du tout le fuzz vu l’accordage très bas et qui du coup te nique toute la dynamique, en gros tu n'as plus de son quand t’appuies sur la pédale ! L’astuce que j’ai trouvé pour pouvoir jouer, c’est de remplacer la BigMuff guitare par une BigMuff Bass qui tient un peu plus la route et permet de jouer en Fuzz même si je perds le côté "gras" et "marécageux" du son de la BigMuff guitare.
Quel est le meilleur endroit pour jouer et composer du bon Stoner ?
Julien : Sur son canapé, à la maison, avec une acoustique, comme ça quand on se retrouve ensemble c’est presque jouissif d’entendre ça joué fort avec les copains. En fait, la plupart du temps on compose ensemble, en cercle, debout... on était très à l'aise au studio Rock&Chansons à Talence pour ça.
Une substance conseillée ?
Mat : Le gibolin, ça n'altère pas du tout le goût du vin mais ça rajoute juste un peu de différence. Enfin si on enlève le gibolin y'a pas plus de différence non plus... et c'est plus ça que je dis... comment ?
Julien : Caféine, théine, nicotine...
Y a t-il des groupes ou des albums en particulier qui vous impressionnent par leur son ?
Mat : In Utero de Nirvana, le son de basse du dernier Behemoth est hallucinant, Mule Variation de Tom Waits pour l'aire entre chaque instrument, Meshuggah m'impressionne aussi et puis les trois derniers Killing Joke !
Julien : Let Us Prey d’Electric Wizard, In Utero de Nirvana, Loveless de My Bloody Valentine, le bas/médium extrême de Holy Mountain de Sleep… Rubber Soul / Revolver / Sgt Pepper des Beatles... et OK Computer de Radiohead tiens !
Jimmy : J’ajoute Witch, Black Mountain, Dead Meadow…
HANGMAN'S CHAIR
Comment définiriez-vous votre son ?
Julien (guitariste) : On est souvent catalogué Stoner / Sludge / Doom mais je n’ai pas l’impression d’avoir le son guitare typique de cette scène. Par exemple, je ne suis pas du tout adepte de la Fuzz ni du "vintage". On a plutôt un son moderne qui s’est surtout accentué à partir du dernier album mais toujours avec un grain un peu crado. Et puis l’accordage en La Bémol fait le reste.
Sur quoi jouez-vous ?
Julien : Niveau guitare, je n’ai que de la Gibson, une Les Paul Custom, trois SG (Junior, Special, Standard), une Flying V et une Nighthawk. Je change de guitare principale régulièrement, il n’y pas longtemps je n’ai joué qu’avec la SG Standard et je viens tout juste de repasser à la Nighthawk. Chacune à des caractéristiques propre à elle et changer de manche et de sensation ça m’aide à composer et à ne pas tourner en rond. J’ai quand même des préférées comme la Les Paul Custom, un grand classique, que j’utilise principalement en studio. Je la sors de moins en moins en concert, j’ai toujours peur qu’il lui arrive quelque chose. Mais c’est vraiment la guitare parfaite pour notre musique, beaucoup de sustain et les graves sont très présents, ça fait sonner n’importe quel ampli! Et la SG Junior, un autre grand classique, que l’aime surtout pour le micro P90 et pour le confort de jeu.
Niveau amplis, j’ai une Rivera Knucklehead que je couple à une Laney GH100L. Elles sont branchées à un box Orange PPC412, un box Randall 2x12/1x15 et un subwoofer Rivera. Je suis un grand fan des Rivera Knucklehead, ça doit faire 15 ans que je joue avec, c’est la base de mon son. Je ne rajoute aucune pédale de disto ni aucun boost dessus, j’aime la jouer à sec avec une touche de Chorus. Niveau effets, avec l’évolution du dernier album et les passages ambiants blindés de reverb et de delay j’ai dû passer à un multi effet Line 6 M13, c’était plus simple que de me trimbaler 15 pédales.
Mehdi (batteur) : J'utilise la même batterie depuis presque huit ans. j'avais craqué sur un modele unique conçu pour une clinik TAMA à paris, c'est une Starclassic Maple Shell, grosse caisse de 24", toms 13", 14" et 16". En studio c'est de la magie, son précis et profond comme j'aime. En live c'est également très agréable. Pour ma dernière caisse claire j'ai récupéré un tambour de 15" sur 10, un vieux modèle acier qui était utilisé en déco dans un mago. Il s'agit de la marque Capelle et le modèle a été conçu juste après l'arrêt de fabrication de la part du luthier. C'est assez atypique, elle fait beaucoup de boucan mais le son est très profond avec un fort sustain, des harmoniques dur à gérer et à accorder. Surtout ça apporte une couleur originale, j'ai une frappe assez lourde, du coup ça apporte beaucoup d’agressivité dans mon jeu. J'assaisonne le tout avec trois crash Ride de 24" Giant Beat de chez Paiste. Ce sont des rééditions John Bonham, dont une riftée pour les nuances et ambiances. Comme tu vois , je suis amateur de gros formats, de bois chaud et d'harmonies insolentes très 70's... je me suis forgé un jeu assez simple, agressif qui provient de mon background Punk Hardcore. C'est ma signature et la signature d'Hangman's Chair. A part ça J'ai récupéré une batterie Spare il y a peu, du matos moyenne gamme comparé à ma Tama mais qui tiendra le coup avec ma frappe: c'est une Gretsch Catalina club Rock de 24", 14" et 16".
Si ce n'est pas déjà le cas, quel serait le matos que vous rêveriez d'avoir ?
Julien : Encore plus de Rivera ! Et je lorgne aussi sur les guitares EGC avec un manche en alu. Mais sinon, tout le matos dont je rêve, je me suis donné les moyens de l’avoir. Je ne suis pas forcément dans le « vintage » même si souvent ça rime avec qualité car beaucoup de matériaux et de composants étaient de meilleure facture à l’époque. Le problème c’est la flambée des prix, comme Sunn. C’est du bon matos mais les prix n’ont plus aucun rapport avec la réalité. Même les rééditions Sunn par Fender partent aujourd'hui à des prix astronomiques.
Mehdi : Comme Julien, tout ce dont je rêve, je fais en sorte de l'avoir. Je ne fabule pas sur le matos, je ne passe pas ma vie dans les magos de batteries, je ne suis pas vraiment au courant des nouveautés... Comme boulot, je monte du backline tous les jours avec des batteurs de différents styles, autant des musiciens de renoms que de bonnes découvertes et ça me permet de faire des découvertes et d'avoir de nouvelles idées. En fait, la batterie c'est particulier pour ma part, c'est une relation très particulière, j'humanise beaucoup l'instrument, mon set évolue et grandit en même temps que moi.
Avez vous des astuces persos pour obtenir le son que vous souhaitez ?
Julien : Ma principale astuce c’est de jouer sur deux têtes. Le jour où j’y suis passé ça a complètement changé mon son. Deux têtes sonneront forcément toujours différemment, même si c’est le même modèle, du coup ton spectre devient beaucoup plus large et tout prend plus d’ampleur. Sinon, le chorus enclenché systématiquement, c’est aussi une caractéristique importante de notre son.
Mehdi : Comme je t'ai déjà dit au dessus, mon son a évolué au fil de du temps, mais depuis notre premier album avec Hangman's Chair je reste à peu de détails prés sur la même ligne conductrice. Je suis sur une quête de son naturel, profond, nuancé et d'une lourde frappe agressive, en live comme au studio. C'est indéniablement une marque de fabrique Hangman's Chair. Je n'ai pas un niveau technique très élevé, j'ai toujours appris à bien faire ce que je sais faire. Après quatre albums et trois eps avec Hangman’s Chair on peut reconnaître mon jeu et mon style assez facilement.
Quel est le meilleur endroit pour jouer et composer du bon Stoner ?
Julien : Chez moi, sur mon canapé, devant un match de foot.
Mehdi : Je compose toujours chez moi sur une vielle folk d'où j'ai sorti tout les squelettes de mes morceaux ! J'ai un petit home studio et du matos pour maquetter en parfaite autonomie, mais malgré ça je reste sur ma vieille méthode, avec ma vieille folk. Je fignole tout ça avec les gars en répète.
Une substance conseillée ?
Julien : Aucune, j’ai besoin d’avoir toute ma tête et d’être concentré pour composer, si je suis saoul ou autre c'est que j’ai autre chose à faire que de jouer de la guitare.
Mehdi : On s'amusait à l'époque à se faire des nuits dans notre local, complètement défoncés, à composer quinze morceaux dans la nuit. On croyait nos morceaux fantastiques sur le moment et le lendemain tu te rappelles de rien, ou c’est juste ridicule. Une bouteille de vin, ça me convient largement.
Y a t-il des groupes ou des albums en particulier qui vous impressionnent par leur son ?
Julien : Alice In Chains. Je m’inspire beaucoup des arrangements de Jerry Cantrell. Généralement je n’aime pas trop quand c’est ultra produit mais là c’est très fin et léché. Tu sens que rien n’est laissé au hasard, chaque ampli et chaque effet ont été choisis judicieusement. Bon, faut avoir du temps en studio et de l’argent bien sûr, c’est à un autre niveau. Et pour le son de guitare pur et simple j’ai deux albums fétiches : Odd Fellows Rest de Crowbar et Plastic Green Head de Trouble.
Mehdi : Je ne citerai que des noms de batteurs qui m'impressionnent par leur son, leur style. Des émotions et des signatures différentes qui me marquent encore aujourd'hui et qui ont forgées mon caractère : Eric Stevenson, John Bonham, Sal Abruscato, Don Brewer, Chuck Biscuits, Mackie Jayson, Nick Mason, Kenneth Shalke.
STONEBIRDS
Comment définiriez-vous votre son ?
Fañch (chanteur / guitariste) : Là-dessus on se démarque un peu de la plupart des groupes de Stoner actuels, je dirais que notre son est naturel, pas hyper compressé et pas vraiment pachydermique, ce qui dénote des productions d'aujourd'hui qui se veulent toujours plus fat... Après, pour un novice du genre ça semblera quand même très lourd, plus gras qu'un kouign-amann et accordé très bas. On aime bien nuancer ça avec des parties plus fragiles, cristallines, en utilisant un son moins saturé et en enclenchant la wha-wha en position haute (sans la jouer). Bon, ça arrache un peu la gueule des fois en live quand le sondier pousse les fréquences aiguë de la guitare mais en général ça le fait bien.
Sur quoi jouez vous ?
Fañch : Je viens juste de changer de config, j'ai troqué ma vieille EKO Ekomaster pour une vieille LesPaul Lawsuit de chez Ibanez, ce qui apporte plus de clarté à mon son et ça équilibre plutôt pas mal les fréquences entre la guitare et la basse. Coté ampli, je joue sur une tête Peavey 6505 posé sur un 4*12 Kustom et je viens d'ajouter un Hiwatt Hi gain en combo pour épaissir encore plus mon son. Niveau pédales, delay T-Rex, reverb Tc-Electronic, Wha Morley, une Tube screamer Maxon et le plus important : deux fuzz Boss, que je n'utilise presque plus, une Hyper-fuzz FZ2 qui est LA fuzz si t'aimes le son d'Electric Wizard, Conan... tous les groupes un peu soft en fait et une FZ3 moddée. Je préfère la disto de mes amplis en général et quand il faut du vraiment crado j'enclenche les fuzz.
Sylvain (bassiste) : Niveau basse je me sers d'une basse faite par Guitare La fée, un duo de luthiers vraiment passionnés mais qui a dû mettre la clef sous la porte il y a deux ans. Je la branche dans une pédale Bassmaster dont je modifie l'eq avec un GEB7 et comme Fañch un delay T-Rex, le tout dans une tête Eko Herald IV sur une baffle 2*15 de chez Chillbass.
Si ce n'est pas déjà le cas, quel serait le matos que vous rêveriez d'avoir ?
Fañch : Je rajouterais bien un vieux Bassman et un Tubeworks ou un Marshall plexi à mon set d'ampli. Il faudrait que je trouve un esclave pour me porter tout ça avant mais ça aurait de la gueule. Pour la guitare, une Ovation ultra GP ou une EGC Scott Kelly m'iraient plutôt bien.
Sylvain : Je testerai bien les vieilles têtes Peavey Bass avec Fuzz intégré et si on choppe des esclaves je me chope un 2*18.
Avez-vous des astuces persos pour obtenir le son que vous souhaitez ?
Fañch : Pousser les basses et micro manche. J'essaie de ne pas mettre trop de gain sur mes amplis qui compressent dès que la moitié du gain est franchie.
Sylvain : Je joue uniquement avec le micro manche pour son grain et son niveau de sortie mais suivant le son voulu je change la position de ma main droite. Pour le son principal, je la place sur le micro manche, pour moins de saturation et un son plus rond, sur le manche et pour un son plus medium et “court” sur le micro chevalet.
Quel est le meilleur endroit pour jouer ou composer du bon Stoner ?
Fañch : Pour moi c'est un lieux un peu oppressant, une cave ou un grenier. J'ai un petit home studio, une petite lucarne blindée de toiles d'araignées à travers laquelle seuls quelques petit rayons de soleil peuvent passer. Des canettes vides de partout, une odeur de tabac froid et de poussière cramée sur le chauffage. Ça pose une ambiance quoi, t'as du mal à composer des hymnes à l'amour ou à la joie dans cet environnement.
Une substance conseillée ?
Fañch : Si t'es asthmatique, de la ventoline.
Y a t-il des groupes ou des albums en particulier qui vous impressionnent par leur son ?
Fañch : Funeralopolis d'Electric Wizard est monstrueux, ça a été mon premier album de Doom, il m'a bien marqué. Mastodon aussi, un son assez fou, c'est très fort mais ça reste super clair et précis. Tous les vieux albums faits sur 4/6 pistes - Black Sabbath en tête - ont quelque chose de génial. Et dans d'autres styles Sigur Ros, Isis, la basse de Type O Negative...
ABRAHMA
Comment définiriez vous votre son ?
Seb (chanteur / guitariste) : Lourd, opaque et spatial.
Sur quoi jouez-vous ?
Seb : On est endorsé par Orange donc on joue exclusivement sur des Rockerverb 100 en live et on a des Dual Terror de remplacement au cas où les grosses têtes lâchent. Elles servent aussi quand il faut voyager léger. Sinon on joue sur des Gisbon SG, pas parce que ça sonne bien, c'est souvent de la merde, mais parce que c'est léger et qu'on les pleurera pas si on les pète (bisous Gibson !). Niveau pédales il y a vraiment de tout et on en change souvent mais celles qui restent scotchées au pedalboard sont la Hall Of Fame de TC Electronic et la Small Stone d'Electro Harmonix pour Nico et pour moi la POG d'EH et la Space Écho de Boss. En studio c'est différent, on teste d'autres combinaisons, des Vox, Marshall et même un Crate de 200w niveau amplis et des Les Paul, Telecaster mais aussi un Dobro pour les grattes. C'est plutôt pour doubler les pistes ou pour les overdubs parce que la base du son c'est quand même SG-Orange.
Si ce n'est pas déjà le cas, quel serait le matos que vous rêveriez d'avoir ?
Seb : On ne changerait rien. Peut être un Hiwatt pour la basse et encore...
Avez-vous des astuces persos pour obtenir le son que vous souhaitez ?
Seb : Quand on a tourné avec Wo Fat, Kent Stump nous a filé un truc pour l'égalisation des amplis: les aiguës de l'ampli au minimum et les basses et mediums à fond. Ça marche bien mais on le fait pas toujours, ça dépend pas mal de la salle, du contexte. Pareil en studio, on s'adapte.
Quel est le meilleur endroit pour jouer et composer du bon Stoner ?
Seb : La quatrième dimension, le cosmos ou mes chiottes.
Une substance conseillée ?
Seb : Du samogon, une eau de vie russe faite soi-même dans sa baignoire qui est sympa si tu gardes ta vue après. Sinon la colle c'est pas mal aussi. Pour les gamins qui lisent: essayez c'est super.
Y a t-il des groupes ou des albums en particulier qui vous impressionnent par leur son ?
Nico (guitare) : mon Graal, c'était le son du Black Album de Metallica, un peu l'opposé du son d'Abrahma aujourd'hui. Maintenant je suis plutôt dans le sale et mega-fat genre 10000 Years de High On Fire.
Seb : Moi je préfère les sons plus naturels à la Pearl Jam ou Soundgarden. Mega-fat aussi mais plutôt dans le style Type O Negative.
GLOWSUN
Comment définiriez-vous votre son ?
Fabrice (batteur) : Le son Glowsun, rien d'autre !
Sur quoi jouez-vous ?
Johan (chanteur / guitariste) : Je joue avec une Gibson SG standard de 2009 avec des micros d'une Les Paul pour obtenir plus de gras. Niveau ampli j'ai un Marshall JCM 800 avec le box de 1980 qui va avec. Je joue aussi avec pas mal de pédales: deux Wha Wha Cry Baby, une BigMuff Sovtek des années 90, une DD6, Space Echo RE-20, Small Stone, Boss ME 30...
Ronan (bassiste) : Une basse composée d'un manche Fender JB 78 et d'un corps réalisé par un luthier. Sinon je possède une tête Fender Super Bassman 300 Watts et un 8*10 Ampeg. Pour les pédales j'ai aussi ce qu'il faut: Fuzz EHX, Wha Wha et Phaser.
Fabrice : Je joue sur une Sonor Delite. Allez, je te file les détails: 24x17,5 13x10 18X16, Caisse Claire custom "West Custom Drums" en 14x8, Cymbales crash Zildjian custom A 17' et 18', Charley 14' paiste 2002 et Ride paiste 2002 22'
Si ce n'est pas déjà le cas, quel serait le matos que vous rêveriez d'avoir ?
Johan : J'ai tout ce qu'il me faut afin d'obtenir le son souhaité avec Glowsun !
Fabrice : Pareil même si j'aimerai bien essayer certains modèles de chez Yamaha.
Ronan : J'ai trouvé dans cette tête l'équivalent de Sunn mais c'est vrai que j'ai un faible pour les ampli Sunn... Sinon j'aimerais pouvoir systématiquement jouer avec un deuxième 8*10 !
Avez-vous des astuces persos pour obtenir le son que vous souhaitez ?
Johan : Passer des heures et des heures à faire des réglages. Je n'ai pas vraiment d'astuces si ce n'est de continuer à chercher, tester, chercher, tester...
Fabrice : Pour ma part rien de spécial de ce coté... Une bonne peau, un bon réglage et c'est parti.
Ronan : FUZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ
Quel est le meilleur endroit pour jouer et composer du bon Stoner ?
Johan : Je ne pense pas qu'il y ait un endroit en particulier, il faut surtout trouver des bons musiciens avec qui partager de bons moments et être sur la même longueur d'onde.
Fabrice : Pareil. Après c'est sûr qu'un endroit comme le DunaJam apporte une certaine dimension qu'on ne retrouve nul part ailleurs.
Ronan : Une plage en Sardaigne. Je partage.
Une substance conseillée ?
Ronan : Un bon whisky.
Y a t-il des groupes ou des albums en particulier qui vous impressionnent par leur son ?
Johan : Il y en a pas mal. En vrac je te dirais: Horseback, Electric Wizard, Om, Fu Manchu, The Melvins, Sleep, Mammatus, Tad, Solace, Gonga, Toner Low, Salome, Amenra, Jesu, Sally, Mudhoney, Big Business, Tool, Soundgarden, Alice In Chains...
Fabrice : Le son fait vraiment partie de l'identité d'un groupe et la liste serait trop longue mais comme ça je dirais Blue Cheer, Fu Manchu, Om, Clutch et Monkey3.
Ronan : J'ajouterais 35007, Asteroid, The Black Keys, Church Of Misery, Graveyard, Jeff Beck, King Crimson, Major Kong, Pombagira, Sonic Flower, Dzjenghis Khan.
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