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Biographie

Witchcraft

Witchcraft fait ses débuts en 2000, Magnus Pelander décide de monter un groupe pour rendre hommage à Bobby Liebling et Roky Erickson de Pentagram. Le groupe sort alors un single en hommage au célèbre groupe de doom en 2002 et décide de continuer l’aventure.
Le groupe prépare alors son album éponyme pour Rise Above Records (spécialiste des groupes 70’s / stoner comme The Electric Wizard, Capricorns, Taint, Sheavy, …) et enregistre son album qu’avec du matériel d’époque pour avoir un son 70’s.
Les influences majeures du groupe se font entendre, Black Sabbath et Pentagram en tête. En 2005 les suédois récidive avec Firewood et permet au groupe de s’établir un peu plus. En 2007 ils reviennent avec un split en compagnie de The Sword, mais aussi et surtout avec The Alchemist, toujours chez Rise Above, et s'imposent ainsi comme l'un des meilleurs groupes de la vague revival 70s des années 2000.
Après un break de cinq ans, Witchcraft revient en 2012 avec un nouveau line-up et un quatrième album, intitulé Legend.

Line-up:
Magnus Pelander (chant)
Ola Henriksson (basse)
Oscar Johansson (batterie)
Tom Jondelius (guitare)
Simon Solomon (Guitare)

15 / 20
2 commentaires (18/20).
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Nucleus ( 2016 )

C’est avec une pointe de doute que l’on s’attaque au dernier Witchcraft. En effet, le concept même du groupe hommage peut parfois s’avérer risqué et peu créatif, et pourtant, les suédois ont toujours su tirer leur épingle du jeu et proposer des galettes solides qui fleurent bon les 70’s. Mais à l’orée de 2017 est-il encore possible de pérenniser un concept si spécifique ? Quelques éléments de réponse avec Nucleus.

En premier lieu, ce qui frappe une fois encore est la minutie avec laquelle l’hommage est effectué. Fidèle à son identité, Witchcraft pose son groove enfumé, bouillonnant du fuzz si caractéristique de l’époque. En fermant les yeux on pourrait croire à un album de Black Sabbath ou de Pentagram : Même les gimmicks de guitare de Tony Iommi sont ici réutilisés comme dans An Exorcism Of Doubts et offrent une teinte spécifique à l’ensemble. Plus qu’un hommage, c’est un retour aux sources que propose Witchcraft en usant avec précision de tout ce qui faisait l’âme d’une période qui aura vu naitre le Heavy Metal.

Chaque composition prend le temps de se développer et de gagner de l’ampleur, la longueur des morceaux est mise à contribution pour permettre la pleine expression de l’écriture et rendre le tout plus authentique. De nombreuses variations de tempo viennent maintenir l’attention de l’auditeur qui oscille entre les riffs affutés de la 6 cordes et les longues litanies de Magnus Pelander avec sa voix claire pleine de nuances : Breakdown montre parfaitement cette montée en puissance continue qui finit par éclater avec un final grandiose.

S’inspirer des plus grands ne veut pas nécessairement dire vivre dans leur ombre et Witchcraft l’a bien compris. De nombreuses idées sont à souligner venant poser une touche unique qui fait la marque de fabrique du groupe. Parmi celles-ci, la première et certainement la plus importante est l’utilisation des claviers. Le meilleur exemple est Nucleus, le titre éponyme et plaque tournante de l’album dans lequel sonorités de flûte, d’accordéon ou de voix féminines apportent des couleurs supplémentaires. Cette profondeur rends les morceaux plus modernes et insuffle de la puissance sur l’outro en forme d’hymne de clôture. Les lignes de guitare viennent également apporter une touche d’originalité comme dans les refrains de The Obsessed ou encore le côté roots de l’outro de Helpless. Cet aspect à la fois travaillé mais laissé « au naturel » donne une touche supplémentaire d’authenticité.

Malgré tout, The Outcast est taillé comme un tube et vient dénoter avec le reste de l’album. Sans pour autant être de qualité médiocre, il est étrange pour un groupe de cette envergure de se lancer dans un morceau aussi éloigné du reste. Si la volonté de prendre des risques est une qualité bien trop rare de nos jours, il faut aussi savoir rester cohérent au risque de perdre l’auditeur. Tenant plus du Pearl Jam que du Pentagram, la surprise est déroutante mais exécutée avec brio.


Une fois encore, Witchcraft nous propose un album remarquable en termes de qualité et d’efficacité. Nucleus se place comme une des références du Heavy d’aujourd’hui. En utilisant ce qui a fait l’âme des plus grands tout en s’en éloignant assez pour ne pas paraître pour de vulgaires copycats. Ce tour d’équilibriste est réalisé avec talent de la part d’un groupe passionné qui fera certainement encore parler de lui.

A écouter : Nucleus - The Obsessed - Breakdown
14.5 / 20
3 commentaires (17.5/20).
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Legend ( 2012 )

  Cinq ans depuis la sortie du dernier disque de Witchcraft. Cinq années pendant lesquelles… rien.  Ainsi le groupe phare de toute la vague revival de heavy trucs 60s/70s se barrait au moment-même ou celle-ci déferlait de tous côtés… Ceci-dit, il s’est quand même passé quelques trucs depuis le temps ; Magnus Pelander a tenté le coup en solo, matérialisé par la sortie d’un EP éponyme en 2010, tandis que les frangins Henriksson accompagnés de Hoyles s’en allaient former le groupe de hard rock Troubled Horse. Et puis en 2012, les revoilà, avec un nouveau line-up, un nouveau label, et un nouvel album (quand même), modestement intitulé Legend. Et mine de rien, un paquet de questions se posent. Witchcraft avec Ola Henriksson comme seul survivant originel aux-côtés de Pelander, ça donne quoi ? Witchcraft et sa prod cradingue qui se retrouvent sur une machine de guerre comme Nuclear Blast, ça peut coller ? Y aura encore du sax’ ?, etc.... Non, y a plus de sax. Pour le reste, on est fixé dès Deconstruction qui se charge de planter un décor qui restera grosso modo le même tout au long du disque, à savoir une production immaculée, un son considérablement plus puissant qu’auparavant, et Pelander faisant des merveilles derrière le micro.

 Entre Rise Above et Witchcraft, tout semblait coller puisque label comme groupe avaient en commun une passion pour les productions poussiéreuses pleines de vintageries qui collait à merveille au rétro doom / hard rock proposé. Or, lorsqu’un tel groupe opte pour Nuclear Blast et qu’il s’offre les services du producteur Jens Brogen (Opeth, Katatonia, Amon Amarth…), on ne peut qu’y voir une volonté de faire quelque chose de différent (et de vendre davantage ?), et ça ne manque pas. Witchcraft bénéficie à présent d’une production parfaite : tout est propre, chaque instrument se détache clairement, et la puissance sonore s’en trouve logiquement décuplée. Cependant, si le confort d’écoute est maximal, tout ça manque un peu de vie, de personnalité. On aimait Witchcraft et sa dégaine de vieux vinyle bosselé, on le découvre maintenant en version analogique, et ça choque un peu. Tout a beau être d’une précision clinique, on ne peut chasser l’impression que le groupe a perdu une part de sa personnalité en rejoignant l’écurie Nuclear Blast et le son qui va avec…

  Mais, ceci-dit, il est vrai qu’il y autre chose dans la vie que le vintage, comme le prouve ce disque sur lequel Witchcraft embrasse la modernité sans vergogne. Ceux qui ne voudront voir là qu’un nouvel hommage à Black Zeppelin ou Led Sabbath se fourvoieront. Alors certes, les influences sont toujours là. Les riffs de plomb, les soli bluesy (White Light Suicide, Democracy), Dystopia et son riff fortement inspiré de N.I.B. en attestent, mais le groupe va cette fois plus loin (et donc, se trouve une personnalité en en perdant un des éléments constitutifs ?) en proposant du hard rock moderne aux accents parfois metal (Deconstruction, Dystopia) mais débarrassé de toute forme de psychédélisme. La formule est clairement orientée vers l’efficacité, et ça marche, puisqu’on retrouve sur chaque titre riffs entraînants (Deconstruction, Democracy), refrains accrocheurs (It’s not because of You, An Alternative to Freedom) et un indéniable sens de la mélodie toujours présent. Chaque chanson a beau être similaire, l’album n’est jamais chiant et est très accessible, bien plus que les précédents opus du groupe, si bien que la plupart des compos pourraient être considérées comme des singles en puissance. Pourtant le point fort de ce disque restera Dead End, OVNI final d’une douzaine de minutes tout en variations, qui s’éloigne ainsi de ce que certains appelleront le formatage des autres compos.

  Toutefois, Witchcraft a beau avoir changé pas mal de choses, son principal atout se trouve bel et bien en la personne de Pelander qui livre ici une prestation majuscule. Il convient de saluer l’excellent travail de chaque musicien sur ce disque ; les guitares, qui envoient riff sur riffs mais savent aussi varier les plaisirs, se faisant parfois aériennes (le break de Ghosts House) ou au contraire plus abrasives (le final de Democracy), quand elles n’évoquent pas un feeling presque Toolien (Dystopia), ou la section rythmique, admirable de précision et qui apporte bien davantage qu’un simple soutien (voir le jeu de batterie et les lignes de basse hypnotiques de Dead End), tout le monde fait du très bon boulot. Mais Pelander occupe seul le devant de la scène. Peut-être consécutivement à son abandon de la guitare, celui-ci prend ici toute sa dimension de chanteur avec une voix claire proprement magnifique qui habite véritablement le disque. S’il y a un point positif à cette nouvelle prod', c’est bien que celle-ci n’est plus couverte par les instruments ; on peut ainsi apprécier à loisir la facilité avec laquelle celle-ci communique des émotions variées, qu’il s’agisse de colère (Deconstruction), de mélancolie (Flag of Fate, White Light Suicide) ou même de fureur (Dead End), ce qui colle particulièrement bien à la tonalité globalement sombre de cet album (à croire que c'est une épidémie vu le dernier Graveyard) avec des thèmes bien éloignés de la sorcellerie puisque sont notamment évoqués la corruption (Dystopia), le totalitarisme (Deconstruction) ou encore la guerre (Dead End), parfois même en des termes très directs. Ainsi, certains seront peut-être surpris d’entendre Pelander et sa voix douce balancer un cinglant fuck your heroes and screw your gods, fuck your icons sur Democracy.

  Ainsi, Witchcraft dévoile une nouvelle facette avec ce Legend. Ceux qui espéraient un retour aux sources seront déçus tandis que d'autres apprécieront sans mal l'approche résolument moderne d'un groupe qui va vraisemblablement quitter les recoins confidentiels du rétro-doom en s'offrant à un public bien plus large. On pourrait débattre vainement du bien-fondé de cette nouvelle identité musicale, opposer une fois encore l'intégrité underground à la corruption mainstream, il n'en reste pas moins que Legend est un très bon disque, et qu'il fait bon retrouver cette bonne vieille sorcière, même si celle-ci a semble-t-il troqué son balai pour un avion de chasse.

* La version DLP de Legend contient un sympathique dixième titre, intitulé By your Definition, qui est très semblable aux autres compos mais qui n’a rien à faire après Dead End qui conclue magistralement l’album en proposant quelque chose de différent.

Des extraits de chaque titre son en écoute sur le site officiel du groupe.

A écouter : Flag of Fate, Ghosts House, Dead End

The Alchemist ( 2007 )

Troisième album pour les suédois de Witchcraft et on peut déjà l’annoncer les membres n’ont pas encore découvert que le rock a continué après 1975 ; et attention à ne pas prendre ça comme une critique. Dans la mouvance revival 70’s citant comme influence majeure Black Sabbath ou Led Zeppelin il y a un peu de tout, du très bon (The Sword) et du moins palpitant (Wolfmother) mais joie ! Witchcraft fait partie de la première catégorie. Ressortez votre lava lamp.

Les ingrédients de base de Witchcraft sont une grosse poignée de Black Sabbath et une bonne tranche de Led Zeppelin, souvent agrémenté d’une pincée de Pentagram. Et pourtant ce premier titre de The Alchemist pourrait amener à penser que les suédois ont renouvelé leur recette, on croirait entendre les Queens Of The Stone Age dans les premier accords du morceau; l’effet de surprise ne dure que quelques minutes le reste suinte Black Sabbath sur toute les notes (et chose incroyable même la voix, sans que cela ne paraisse un pur plagiat le timbre à des similitudes accrocheuses), on ne sera finalement pas tant dépayser que ça.
L’album ne contient que 7 titres mais dans le lot aucun ne montrera de signes d’essoufflement. Par rapport aux sorties précédentes le groupe a emprunté une voie moins lourde, on a donc des titres plus légers (If Crimson Was Your Colour rappellera lui plus les Yarbirds, ou Remembered avec son saxophone surprenant). On n’oublie tout de même pas la marque de fabrique du maitre Sabbath, Hey Doctor puise son feeling directement dans le Paranoid de Black Sabbath.

Witchcraft réussi encore une fois le tour de force de respecter à la lettre les bases posées il y a plus de 30 ans tout en gardant une fraîcheur surprenante. Dans la foule de groupe revival les suédois ont une teneur à part, un feeling que d’autre n’arrive peut être pas à accrocher. The Alchemist donne dans des titres moins plombés mais sachant garder en efficacité. En conclusion un album très sympathique, qui certes n’égalera pas les monstres sacrés mais qui permettra de passer un très bon moment.


Des titres en écoute sur Myspace.

A écouter : Leva, Remembered, �