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Biographie

Aphex Twin

Aphex Twin est le projet d’un homme, Richard D. James, né en 1971 à Cornouailles dans le Sud de l’Angleterre. La légende veut que sa mère ait vu en lui à sa naissance la résurrection de son enfant mort-né quelques années auparavant. De là proviendrait le ‘twin’ (jumeau en français) de son pseudo.

Richard D. James manifeste très tôt un vif intérêt pour la musique électronique et compose ses premiers morceaux ambient dès l’adolescence. Après plusieurs maxis sous le nom de AFX et les compilations Selected Ambient Works (dont l’une se verra qualifiée de «musique classique pour le nouveau millénaire» par le New York Times), l’anglais se fait remarquer par le label Warp (Autechre, Black Dog) qui s’empresse de le signer. Il compose alors son premier véritable album, I Care Because you Do. Aphex Twin collabore avec le compositeur contemporain Philip Glass le temps d’un morceau de cet album. En 1996 sort le Richard D. James Album, toujours sur Warp.

En 1997 sort le célèbre Come to Daddy EP, très populaire notamment grâce à son clip. Les clips d’Aphex Twin, réalisées par Chris Cunningham sont d’ailleurs tous d’une qualité exceptionnelle. Come to Daddy sera notamment repris par The Dillinger Escape Plan sur leur EP avec Mike Patton Irony is a Dead Scene.

Aphex Twin fonde son propre label, Rephlex, en 1991. Il s’en servira de plate-forme pour ses multiples sorties sous d’autres noms (AFX, The Tuss, Power-Pill…) ainsi que pour promouvoir de nouveaux artistes.

Après le EP Windowlicker et son artroce pochette paraît en 2001 le dernier album d’Aphex Twin en date, Drukqs.

Chronique

18 / 20
2 commentaires (18/20).

Drukqs ( 2001 )

En 2001, Aphex Twin n’en est plus à son coup d’essai. Drukqs, son dernier album en date, souvent considéré comme son chef d’œuvre, démontre et synthétise le talent de l’anglais. Double album, Drukqs s’étale sur deux disques pour plus d’une heure et demie de musique.

Une nappe ambient qui frôle le sublime, salie par des beats (souvent) décharnés d’une violence (parfois) extrême, purement jouissive. Ou comment parvenir à torturer celui qui écoute, à l’abandonner à mi-chemin entre deux pôles. Drukqs émerveille et effraye, et il calme et il épuise. C’est l’aboutissement de la maîtrise d’Aphex Twin dans l'art de semer le trouble. Tout est sous contrôle, au comble de l’épuisement suit la relâche, sur des morceaux où le piano, seul, apaise pour mieux écraser l’auditeur quelques secondes plus tard, dans une nouvelle tempête d’une musique arythmique et violente au spectre émotionnel pourtant si riche. Même les morceaux purement ambient et léthargiques ne font qu’augmenter la tension (Gwely Mernans).

Rien dans Drukqs ne laissera de répit. Ou peut-être qui si, en apparence, par des morceaux plus légers (Bbhydhyonchord), par les mélodies doucement mélancoliques qui prennent parfois le dessus. Au final on ne peut qu’assister impuissant à la décadence d’un monde apaisant et feutré qui devient ni plus ni moins que la vitrine - élégante - de l’esprit maladif de son géniteur. Et cet aspect le plus intimiste de Drukqs aura plu à Sofia Coppola puisque deux morceaux de cet album (Jynweythek Ylow et Avril 14th) font leur apparition dans la bande originale de son film Marie-Antoinette. Parler d’orchestration ne serait pas exagéré, Aphex Twin touche grandiose dans des pièces aux allures de musique contemporaine. Sur le deuxième disque où cet aspect est peut-être encore plus présent, l’acoustique diffère d’un morceau à l’autre, on pense parfois à des instruments plus « conventionnels ».

On pourrait parler longtemps de ce disque. En fait il se passe de commentaires, si l’envie vous en vient de l’écouter, le pari est réussi. Parce que Drukqs est un monument, un point c’est tout. Silence sur le reste.

A écouter : Tout