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Biographie

Hacride

Hacride (déformation de l’anglais acrid signifiant acre) se forme en 2001 à Poitiers par Benoist Danneville (Basse), Adrien Grousset (Guitare), Olivier Laffond (Batterie), mais c’est après l’arrivée en 2002 de Samuel Bourreau au chant que le groupe enregistre une démo. Cyanide Echoes sort en 2003. Cette démo leur ouvre des portes et Hacride fait ainsi la première partie de groupes comme Loudblast ou encore Gojira. Fort de cette expérience live, Hacride concrétise avec un premier album. Ils entrent ainsi en studio avec Frank Hueso et sortent Deviant Current Signal en 2005, chez Listenable Records, et se taille une solide réputation dans le milieu. S'ensuit une tournée brutale, le Deviant Tour I et II. En 2007, Hacride revient avec un second album, Amoeba, fort bien accueilli par la presse. Fleuron du collectif associatif Klonosphere, comprenant des groupes comme Klone, Trepalium, ou GTI, Hacride devient rapidement une référence française sur la scène Metal internationale. Il faut attendre deux ans avant que le groupe n'accouche de Lazarus, un troisième album sur lequel Hacride continue de tracer sa route vers les premiers rangs du paysage Metal français comme international. En 2010, Olivier Laffond quitte le groupe et est remplacé par Mike Roponus (Om Mani) sur les tournées. Fin 2012, Hacride s'étiole avec le départ de Samuel Bourreau. Les poitevins reviennent plus fort en 2013 avec l'arrivée de Florent Marcadet (Batterie - Klone, Step In Fluid) et de Luis Roux (Sinscale) et surtout un nouvel album signé chez Indie Recordings : Back To nWhere You've Never Been.

16.5 / 20
12 commentaires (14.21/20).
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Back To Where You've Never Been ( 2013 )

Back to where you've never been, titre énigmatique pour un album sans concessions qui se veut être une rupture pour ce groupe incroyable que nous suivons avec intérêt depuis déjà un bon moment, un recueil moderne de titres complexes amorçant un voyage vers l'inconnu, vers de nouveaux horizons musicaux. Quatre ans que nous attendions un nouvel album, quatre ans que nous espérions une suite à ce magnifique Lazarus, qui nous avait plongé la tête la première dans les atmosphères du groupe, toutes plus enivrantes les unes que les autres.

Forget everything you know and drown in nothingness...

Si l'enchaînement Amoeba / Lazarus s'était fait en douceur, le groupe accouchant alors d'un album de métal progressif, cette nouvelle transition est plus brutale, plus tranchée. Les riffs sont tous millimétrés à l'extrême, les sonorités incroyablement catchy et l'ensemble est assez surprenant. Sans avoir pour autant délaissé les apartés atmosphériques et autres petits bijoux d'ambiance, ce nouvel album est beaucoup plus direct, froid, voire même clinique par moments. On retrouve toujours ce son caractéristique, cet effort apporté aux textures sonores, mélange intelligent de progressif et de death mélodique, avec cette fois ci un penchant prononcé pour les assauts rythmiques aggressifs où mélancolie et violence se mélangent pour nous faire vibrer et trembler.
Oui ce nouvel album est génial et les fans ne seront pas trop perdus, on retrouve toujours ces pistes instrumentales aériennes qui ont forgé l'identité du groupe, un certain goût pour l'efficacité, et des riffs et breaks incroyablement denses, percutants et techniquement à la pointe.
Là où l'on aurait pu craindre pour ce nouvel album (et c'est compréhensible) c'est à l'annonce d'un nouveau batteur et d'un nouveau chanteur. Côté futs, c'est un changement presque transparent, la qualité est toujours au rendez vous, par contre concernant le chant, le départ de Samuel était une chose à craindre, il faisait partie intégrante de l'identité du groupe, et son travail sur les opus précédents était tout à fait remarquable. Et bien Luis Roux, le nouveau frontman du groupe réussit avec brio à reprendre le micro, et nous sert sa partition toute en subtilité sur les six compositions où il intervient. Son niveau de chant lui permet d'alterner de façon convaincante les parties hurlées comme le chant clair (Edification of the fall, Requiem for a lullaby) sur lequel il semble être vraiment à l'aise.
Les compositions sont toutes très bien équilibrées, avec toujours une alternance de titres rageurs (Strive Ever to More, Ghosts of the Modern World) et d'interludes planants (Synesthesia, To numb the pain), avec un thème récurrent en fil rouge qui semble inspirer les quatre membres du groupe : les fantômes du monde moderne. Désillusions, vies écorchées par les événements et les prises de risque, une société vide de sens, et des décisions difficiles à prendre, autant de thèmes qui leur tiennent à cœur et qui donnent lieu à des paroles riches de sens, où l'émotion et la retenue sont palpables... bienvenue dans l'univers torturé d'Hacride.

I was raised in an illusion and now I'm trapped inside myself...

Cet album est sans conteste un album charnière dans la carrière du groupe, qui se lance de nouveaux défis : un album taillé pour l'international, un nouveau line up, un nouveau son particulièrement bien retranscrit, pour un album à la fois très technique, mélodique, sensible et d'une richesse qui force le respect. Chapeaux bas messieurs. Une carrière qui va très certainement décoller, voilà ce qu'on entrevoit pour les poitevins, qui signent là un quatrième opus hallucinant, un brin court (41 minutes seulement), honnête, sensible (le milieu d'Overcome, un petit bijou), addictif et ... Bon les adjectifs me manquent, pour résumer vous allez vous prendre une grosse baffe en plein milieu de la tronche et vous irez les remercier quand vous les verrez en concert !

A écouter : d'une traite
16 / 20
20 commentaires (16.98/20).
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Lazarus ( 2009 )

Hacride avait surpris tout son monde avec Amoeba en 2007, et nous revient en pleine forme en 2009 avec ce troisème opus intitulé Lazarus.

Dès l'entame on note que le groupe a adouci légèrement la forme en incorporant davantage de solis à une recette plus purement métal, faite d'éructations puissantes et de riffs en béton armé. Les accalmies mélodiques et aériennes apparaissent ainsi dès le morceau fleuve To walk Among Them. 15 minutes jouissives parce que divinement inspirées. Ainsi les poitevins n'hésitent pas à utiliser le chant clair en contrepoint de leur brutalité assumée sans que l'ensemble en pâtisse. A la manière d'un Neurosis, Hacride opte aussi pour les références mystiques dans une fuite en avant, non sans paranoia ni pénitence et avec une certaine dose de violente bestialité.

Lazarus s'enrichit ainsi de morceaux comme Act of God qui ne laissent aucun doute sur l'optique choisie par les poitevins. Lazarus offre par conséquent un visage qui semble empreint de racines judéo-chrétiennes à son auditoire alors que les lyrics sont plutôt païens. L'effet cathartique fonctionne à plein régime tout du long. Hacride ne délaisse pas pour autant ses influences suédoises à base de polyrythmes (Meshuggah), notamment sur le morceau titre ou encore Awakening. Les compositions rivalisent de maîtrise grâce à cette alchimie en clair obscur. L'instrumental bulldozer Phenomenon nous gratifie par exemple de plages éthérées de belle facture tandis que A World of Lies et My Enemy rivalisent entre puissance relâchée et plages plus posées que ne renierait pas Opeth.

Hacride n'a donc rien perdu de son inspiration et livre là un album solide, bien produit, et dont la qualité des arrangements se découvre au fil des écoutes. Gojira a ouvert la voie à un métal français décomplexé comme on le sait, à Hacride de poursuivre son propre chemin.

 

A écouter : D'une traite
17.5 / 20
13 commentaires (17.73/20).
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Amoeba ( 2007 )

Hacride. Amoeba. Si vous n'en entendez pas parler cette année, c'est que vous ne suivez pas suffisamment la scène métal, française en particulier. La déflagration ressentie à l'écoute de ce second album est de grande ampleur, l'impression de se prendre en pleine face un poids-lourd lancé sur les routes du succès.

La maîtrise musicale qui se dégage de l'ensemble est remarquable, réhaussée par une production en béton armé. Il fallait bien ça pour canaliser la fougue d'une bête impitoyable, capable de brutalité comme d'intermèdes acoustiques au son de guitares d'inspiration latines. Pas étonnant alors de trouver dans cette collection de pistes de grande qualité, une piste au son flamenco, la surprenante Zambra, reprise du groupe Ojos de Brujo, originale, entre vibrations dansantes et furieux impact métallique. Avec une combinaison faite de rythmes syncopés à la Meshuggah, d'ouvertures post-core rappelant aussi bien Neurosis que Cult Of Luna par ce chant écorché et puissant, de métal destructuré aux frontières du death à la Gojira, Hacride en impose sacrément.

Dans une débauche de sons d'inspiration quasi prog' tant les idées abondent, les couches musicales se superposent de façon complexe et ordonnée. Amoeba est une pure merveille de métal moderne, surpuissant et riches d'ambiances savamment tissées. La qualité mélodique de l'ensemble éclate sur des morceaux de la trempe de Perturbed comme de Vision Of Hate, traversée de choeurs fantômatiques posés sur un canevas déconstruisant ses bases métalliques en un maëlström ébouriffant, à base de polyrythmes et de riffs incisifs. Pratiquant l'approche atmosphérique avec talent sur Liquid, Hacride dégage une formidable impression de puissance sur chacune des autres pistes de cet album. Assister à une telle décharge de violence est une révélation. Il est rare de prendre une claque pareille, d'être surpris au fil des écoutes par la profondeur d'un disque, si bien qu'après Gojira, il y a fort à parier que nos voisins étrangers ne tarderont pas à s'apercevoir du potentiel de Hacride.

Les qualités de la formation se déchaînent encore sur Cycle, tant dans la brutalité sans retenue que dans les inspirations prog., un peu comme si Strapping Young Lad avait fusionné avec Opeth le temps d'un morceau. Tout au long de l'album, l'effort fourni par la section rythmique explose les standards, créant ce magma incandescent sans lequel Amoeba n'aurait pas la même personnalité. Mais on peut aussi se concentrer sur la performance vocale abrasive du frontman qui n'exclue pas quelques élans en clair, notamment sur Deprived Of Soul, où les nuances du chant apportent autant que les subtilités du riffing, tout aussi essentiel. Même les morceaux un peu plus dépouillés en apparence recèlent des finesses de composition remarquables. C'est le cas de Strength, metal hardcore fougueux accouplé à des envolées acoustiques tout en douceur. Là encore, on relève ce jeu de guitare flamenco en arrière plan, qui donne une touche unique au morceau.

L'étendue des influences digérées par le groupe semble imposante, autorisant Hacride à peindre des paysages musicaux aussi organiques que Ultima Necat, joli instrumental. Musique vivante et vibrante que celle-là, Amoeba s'achève dans une nouvelle floraison d'ambiances aussi destructrices qu'éthérées, à travers On The Threshold Of Death, avec ces montées filantes en chant clair et ces soli heavy. Un morceau tout en contraste qui sied bien aux intentions développées tout au long du disque.

Ainsi, avec Amoeba, Hacride se hisse sans conteste dans le peloton de tête des meilleurs formations métal actuelles. Une sacrée bonne nouvelle pour la scène française qui trouve là une nouvelle raison de prendre confiance en ses capacités. Riche, inspiré, maîtrisé, bourré de bonnes idées, superbement joué, cet album est une tuerie, tout simplement.

Perturbed et Vision Of Fate en écoute sur la page myspace

A écouter : Perturbed, Vision Of Fate, Zambra, Cycle, On The Threshold Of Death