La Route du Rock 2014 - Jour 3 - 16/08/2014 Saint-Malo

Jour 1 - Jour 2

Le troisième jour du festival s'avèrera le plus poussif, malgré la jolie balade sur les La Plage de Saint-Maloremparts de Saint-Malo sous le soleil, l'après-midi.

Le Fort s'est aéré, la journée sera moins remplie que les deux précédentes et ce n'est pas un mal. On arrive trop tard pour le set de Perfect Pussy qui a débuté sur la petite scène, juste à temps pour entendre les dernières notes de ce qui sonne comme du punk noisy des années 90 avec une petite boule de nerfs en guise de front woman.

Mac DeMarco, lui, traine sa réputation de branleur jusqu'à la Grande Scène. Lui qui vient de se réveiller promeut son Salad Days rafraichissant mais un peu dilettante. Ses balades n'ont pas besoin d'être compliqué, DeMarco joue la carte de la coolitude devantMac DeMarco des cool kids qui trouvent ça cool. On se laisse aller. Par son attitude non prise de tête, peut-être la plus détendue et la moins ronflante du festival, Mac fait plaisir, se laissant aller jusqu'à parodier "Yellow" de Coldplay et à slammer dans toute la fosse, bière à la main, clope au bec. Des concerts comme ça, on ne s'y attend pas mais on déconnecte volontiers.

Tout l'inverse de Baxter Dury, costard et chœurs à l'appui, dont les mélodies élaborées sonnent pompeuses et creuses sur cette Grande Scène. Difficile d'y attraper une émotion, on zappe donc. On zappera également Toy de l'autre côté qui, malgré une intro instrumentale prometteuse et un sosie de Brian Molko au chant, se perd dans ses circonvolutions shoegaziennes pour extraire des mélodies peu accrocheuses et somme toute très plates.

Mais Toy, comme Temples, qui fait figure de tête d'affiche aujourd'hui, symbolise Toyl'accès des adolescents de notre époque aux années 90. On pompe, on singe, on simplifie. Jusqu'à effacer les références. Temples est bien sympathique avec ses coupes de cheveux à la Cedric Bixler (rigolo) mais leur resucée Pop psychédélique standardisée, jouée certes avec beaucoup d'application, ne fonctionne que 30 minutes. Pour le reste, on a compris le principe. Quitte à écouter les sorties récentes du genre, je préfère me mettre un Tame Impala ou un Pond.

Suite à cela, la décision est prise : on Templesrestera pour Cheveu et puis c'est tout. Jamie XX et Todd Terje joueront sans nous. Car Cheveu reste la fierté française de ce festival et on préfèrera terminer en apothéose là-dessus. Faire slammer une poubelle, check; électriser tout un public, check; ébahir les plus timides, check. Le trio réussit son pari pas forcément évident de faire la quasi-unanimité. Son electro-punk fait le ménage et fait du bien par où il passe. La prestation est solide, furieuse et imprévisible. On en redemanderait bien mais les lumières de Jamie XX nous rappelleront que non, c'est bel et bien fini.


Alors, le bilan de cette 24e édition? Musicalement, c'était cool (Angel Olsen, CheveuDarkside, Protomartyr...) voire très cool (Portishead, Slowdive, Caribou, Liars, Cheveu...). A part ça, on a peur pour l'année prochaine sauf si de nouvelles consignes pour optimiser l'organisation sont données. A voir les réactions dépitées des festivaliers sur l'internet, on gage que ce sera le cas. Un 25e anniversaire, ça ne se loupe pas, même s'il pleut. Allez, une dernière pique (mais ne vous arrêtez pas à ça) : il serait peut-être aussi temps que La Route du Rock se dégage une personnalité affirmée, au-delà de son côté artistique souvent réussi. Entre l'absence d'animations et les stands chers et impersonnels, il manque définitivement quelque chose pour ressentir une véritable expérience festivalière.    





Oh, une montgolfière!

Chorizo (Septembre 2014)

Merci à Maxime (La Route du Rock) et à Chloé pour les photos.

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