Dead Meadow, Mars Red Sky Paris, Point Ephémère, le 22-09-2013

Les rendez-vous Stoned Gatherings sont désormais des incontournables pour tout amateur parisien de Stoner et de psychédélisme. Cette année, sont déjà passés par leur prisme - entre autres - Black Pyramid, Acid King, Toner Low, Revok, Fight Amp, Jucifer... et on en attend encore quelques uns avant les fêtes de fin d'année. Un gage de qualité, sur lequel on tire une latte les yeux fermés. Une preuve supplémentaire? Ce soir au Point Ephémère, Dead Meadow aura livré un set de haute fumée.

Pour l'ouverture - dans une salle remarquablement remplie, ça fait plaisir, ce sont les Bordelais de Mars Red Sky qui s'y collent. Auteur d'un premier LP remarqué, le trio délivre un stoner-tirant-vers-le-space-rock efficace, au goût très prononcé pour les années 70. Alternant passages aériens et riffs plus corsés, Mars Red Sky balance ses compositions de poids au milligramme, auxquelles n'ont manqué qu'un grain de folie supplémentaire pour parfaire le décollage. Restent donc des morceaux très homogènes, montrant un réel effort de construction, une volonté marquée de balader son auditoire les yeux fermés pendant l'heure qui lui est dévolue. On chipote, donc, car le set du groupe s'est avéré diablement efficace, et le nouveau morceau suffisamment heavy, pour s'envoyer en l'air et attendre avec impatience la seconde livraison, en passe d'être enregistrée entre quatre murs.

Discrètement, Dead Meadow fait son entrée une demi-heure après le set des Français. La discrétion, le groupe en a, semble-t-il, fait sa marque de fabrique. Auteurs de quelques 8 albums, depuis le début du siècle, et au gré des changements de line up, les Américains donnent l'impression d'écumer depuis toujours les mêmes bouges sordides au fond du bayou, sur des rythmes bluesy entêtants. Cliché? Certes, mais tellement efficace. Warble Womb, leur dernier album en date, vient de sortir et se pose déjà comme un classique, s'intégrant ni vu ni connu dans une discographie faite de longues heures psychédéliques et de visions embrumées. 
Avec ses sorties les plus récentes, le groupe a varié ses approches, allant jusqu'à adopter un esprit plus (acid) folk, moins brut peut-être. Jason Simon, le guitariste/chanteur (et neveu de David Simon, créateur de la série The Wire pour l'anecdote), rectifie rapidement : les effets de guitares sont toujours empreints de drogue et les explosions sonores toujours aussi électriques. Ses soli restent des modèles du genre, calés pour emmener son public où il veut, dans le genre voyage jusqu'au bout de la nuit. Jouant comme à la maison (dans sa cave?), sans filet, Dead Meadow enchaîne donc balades blues et riffs bien calibrés, piochant allègrement dans son escarcelle les titres les plus entraînants, hochements de tête en rythme en guise de validation. En live, ils s'apprécient les yeux fermés en pilote automatique.

Des morceaux comme ça, on se doute que le trio en a encore pas mal sous ses cordes. C'est quand ils veulent.

Chorizo (Septembre 2013)

Merci à Anne (3C), à Djou et à Chloé.

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Commentaires

TurnedblackLe Jeudi 26 septembre 2013 à 16H16

Merci pour ce livre report !

Les deux groupes étaient présents au festival Levitation à Angers (live report ici pour les intéressé : http://voidcrusher.blogspot.fr/