Horse The Band / Rolo Tomassi / H.O.Z. Batofar (Paris)

Quand on n’a pas de tête, on a des potes pour vous rappeler que ce soir il y a concert ! Comment ai-je fait pour oublier qu’en ce beau dimanche 4 août, début de soirée, il fallait que je me rende au Batofar pour y voir, enfin, en vrai, sur scène, les géniteurs d’un genre trop méconnu, le Nintendocore ! Alors que le mix entre musique énervée et électro peut parfois (souvent ?) accoucher du pire (le crabcore !), parfois on obtient un résultat détonnant et étonnant, qui malgré des aspects pouvant parfois atteindre le même sommet kitschiesque que les pires daubes de crabcore, tutoie toujours ou presque le génie. Restait à voir et surtout entendre qu’elle était le résultat en live !

Quatre groupes étaient annoncés au départ, mais Fake Asian Rolex ayant disparu du running-order du soir pour une raison inconnue, c’est à H.O.Z. d’ouvrir les débats. Le groupe a un répertoire assez déconcertant, ses chansons voguant entre le punk énervé, le pop-punk et parfois jusqu’au hardcore chaotique pour de courtes embardées bien senties. En un mot, parfait pour amorcer la soirée !

Mais c’est avec l’arrivée de Rolo Tomassi sur scène que le Batofar commença à basculer dans une sorte de Quatrième Dimension. La faute en partie à une demoiselle complètement défoncée qui avait (ou plutôt, à qui on avait fait) poser son cul sur un flight case sur le côté de la scène et qui trippait à mort, faisant une sorte de « keyboard-air » la tête et les mains tournées vers le ciel (ah non, le plafond de la cale de la péniche) tout en restant en rythme avec les lignes de claviers de James Spence. Parfois, elle se levait, commençait à tituber au milieu du groupe jusqu'à ce qu'un mec vienne la rasseoir, puis finisse par la vider de la salle.



La prestation du groupe y a également fait pour beaucoup, Eva Spence passant d’une timide douceur à la fureur la plus totale en une fraction de seconde, et l’intensité de leur set atteignit son apogée pendant  leur titre Empiresk, issu de leur dernier album Astrae, et son riff mammouthesque à variation (hop je te rajoute 3-4 notes, hop je t’enlève 3-4 notes, hop je te sors une mise en place parfaite !). Bref, très grosse impression que la découverte en live de ce groupe. Cependant, Nous, Public, ne le savions pas encore, mais le pire restait à venir.

Quand HORSE The Band débuta son set, Erik (aux claviers) et Nathan (au chant) étaient déjà passablement ivres (nous ne l’apprendront que plus tard), mais cela n’altéra absolument pas la qualité du show, bien au contraire, puisque cela réserva en bonus quelques moments cultes entre les chansons. En parlant de ça, le groupe avait prévu une setlist de fou furieux, uniquement composée de leurs titres qui tabassent le plus (sauf un, voir ci-après). On ainsi pu avoir droit à un enchainement de folie avec HORSE The Song, Shapeshift et Murder, et un public survolté qui remuait dans tous les sens. Le groupe aussi était chaud bouillant, en premier Erik (et son short 70's qu’il avait dû piquer à Björn Borg) qui sautait comme un furieux derrière son clavier : impossible de se demander comment il arrivait à jouer avec une telle dextérité en bougeant autant avec un taux d’alcoolémie aussi élevé. Je n'ose imaginer les heures d'entrainement nécessaires ! Le son était d’ailleurs parfaitement bien équilibré, et permettait de profiter pleinement des mélodies 8-bits sans qu’elles soient recouvertes par le reste des instruments.



Le leitmotiv du soir, selon Nathan, fut le suivant : "the next song is about… fucking". Il connut cependant une seule petite variation avant HORSE The Song, forcément : "the next song is about… us" ! Il s’essaya aussi à un peu de français, pour le coup : "Cheval LA Groupe". Côté public, tout se passait pour le mieux : quelqu’un avait amené un énorme cheval en peluche, et il n’arrêta pas de "voler" à travers la salle quand il n’était pas chevauché au galop par des mecs en train de slammer !



Ce pauvre cheval en peluche finira même sur scène à plusieurs reprises, avant d’être pris en levrette par un Nathan hilare. D’autres choses finirent également sur scène, comme une basket DC Shoes : la première fois, une nana monta sur scène en plein milieu d’une chanson pour la récupérer, en mode genre je suis invisible, puis la chaussure finit une deuxième fois sur scène. Cette fois Nathan la prit pour en faire une porte-micro pour le reste de la chanson, puis la même nana remonta sur scène pour récupérer à nouveau la chaussure (ce n’était même pas la sienne), sauf que là Nathan lui mit carrément une main au cul en lui demandant "c’est bientôt fini ce bordel !". Afin de se faire pardonner pour ce geste déplacé, il s’adressa à elle une fois qu’elle fut redescendue dans le public : "this song is dedicated to you, despite it’s an awful song" et le groupe enchaîna alors avec Sex Raptor, titre hypra kitsch sur lequel tout le monde dansa comme des débiles ! C’est ainsi que se termina la première partie du concert, qui fut également émaillé de plusieurs requêtes de Nathan et Erik à l’attention du barman du Batofar, lui demandant de leur apporter quelques shots de whisky et de vodka sur scène... Sans succès (alors que les mecs avaient quand même payés leurs consos pendant le set de Rolo Tomassi !!!). Mais c’était sans compter sur la générosité du public qui leur apporta quelques verres de ces précieux breuvages à moults reprises.



Pour ne pas faire mentir l’adage, HORSE The Band avait prévu le meilleur pour la fin. En intro du rappel, Nathan fît un court speech : "ten years ago we released an album called R. Borlax. Everyone told it was Nintendocore. Yes, we make this shit happened !" Et c’était parti pour trois titres issus dudit album pour bien achever le public, un combo Seven Tentacles and Eight Flames / Custman / Bunnies. Le cheval en peluche prit très très cher durant cette fin de concert mais il réussit à s’extraire du batofar en un seul morceau dans les bras de son heureux propriétaire… Aurons-nous droit à un vrai cheval ou une bataille de crottin lors de leur prochain passage en France ? En espérant seulement de ne pas avoir à attendre trop longtemps…

Je me rend compte à la relecture que ce report ne dégage rien par rapport à l’ambiance qu’il y eu ce soir-là au Batofar (tant pis pour vous, il fallait y être) et je pense que les photos de Benjo Dimeo qui l’illustrent parlent bien mieux que ce millier et quelques centaines de mots que j’ai essayé (vainement) de mettre en ordre.

Grum (Août 2013)

Setlist Rolo Tomassi :

Howl
Ex Luna Scientia
Kasia
The Scales of Balance
Old Mystics
Empiresk
Illunis
Party Wounds


Setlist HORSE The Band :

Birdo
Cloudwalker
The Failure of All Things
The House of Boo
Lord Gold Throneroom
Horse the Song
Shapeshift
Murder
Sex Raptor
Rappel :
Seven Tentacles and Eight Flames
Cutsman
Bunnies

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Commentaires

Jerry O' SaintLe Jeudi 29 août 2013 à 22H53

J'y étais, c'était en effet génial ! Pour moi il y a deux facteurs qui font un bon concert, c'est un groupe qui se donne à fond et un public réceptif, et ce soir ils étaient bien combinés ! On a du droit aux meilleurs titres du groupe et je n'avais plus de voix après avoir hurlé de bonheur à chacun de ces hits qui s'enchaînaient. Sans oublier ces comiques interludes que mentionne le reporter.
Je salue aussi les prestations des jeunes HOZ bien déjantés et de Rolo Tomassi qui m'a impressionné, n'ayant pas accroché aux albums studios.
Très bonne soirée !

OuaichLe Samedi 24 août 2013 à 14H25

Ca donne envie!!
Faudrait qu'ils repassent sur toulouse ces branleurs...