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Testament enfin de retour en France ! Machine du Moulin Rouge (Paris) le 31 mars 2013
Testament est une légende du thrash, mais surtout un groupe qui en a vues de belles et surtout de moins belles pour mieux revenir à la charge tel un Wolverine (parce que je vois mal un phoenix jouer du thrash, et puis un oiseau, ça n'a pas de doigts). La bande à Chuck Billy nous avait gratifiés d'une prestation des plus mémorables au Hellfest 2008, marquant le retour de Testament sur le devant de la scène. Comprenez pourquoi : leur précédente prestation datait du Furyfest 2004, peu après l'opération à coeur ouvert de l'ami Billy et le groupe avait en plus eu droit à un son vraiment pourri. Les Parisiens étaient tellement ravis du passage de Testament à la Machine du Moulin Rouge ce 31 mars que la date affichait complet. Retour sur cette prestation intense, As They Burn et Dew Scented complétant l’affiche de la soirée.
Et c'est justement aux Parisiens d'As They Burn qu'il incombe d'ouvrir les hostilités devant un parterre quelque peu disparate. Les gens sont venus pour du thrash et se foutent un peu du deathcore dispensé par As They Burn. Pourtant force est de constater que les parisiens ont pris de la bouteille depuis leur prestation au Mondo Bizarro de Rennes en première partie de Despised Icon. Il est vrai que se voir proposer la première partie d'un groupe dit légendaire relève souvent du cadeau empoisonné mais As They Burn partira quand même sous les applaudissements d'une bonne partie de l'audience : show carré, son propre, bonne presta, les cinq musiciens et leur dj, forts d'un nouvel album, ont ce qu’il faut pour aller loin, c'est certain.
Puis ce fut à Dew Scented d’enchaîner. Les teutons donnent dans un style thrash/death bourrin qui ravira le public, plus que ne l'a fait As They Burn un peu plus tôt. Par exemple, Le frontman Leif Jansen, appuyé par ses musiciens, arrivera sans problème à déclencher un circle pit sur City Of The Dead. Prestation sympathique, mais un peu trop monotone à mon goût.
Vint alors le tour de Testament d'investir les lieux (leur staff l'ayant déjà fait, bloquant jusqu'à l'accès aux balcons pour les photographes présents), tandis que sur scène est installé un prompteur pour Chuck Billy ! À l'Américaine, comme on dit, et de quoi faire douter de la qualité de la prestation à venir… Doutes qui seront balayés en quelques nano-secondes, celles de l'intro de Rise Up, le titre d'ouverture de Dark Roots Of Earth, leur dernier missile. Le groupe est heureux d'être là, Chuck Billy ne prête, au final, que très peu attention à son prompteur et on sent que s'il pouvait se mêler au public, il le ferait. C'est LE frontman en somme : qu'importent l'âge ou les kilos en trop, sa prestation vocale ne faillit pas, il ne manque pas de haranguer la foule ou de s'accroupir au plus près de ses fans quand il ne fait pas du air-guitar avec son pied de micro/sabre laser.
Le reste de la bande n'est pas en reste, chacun dans le line-up a de la bouteille et a fait parti de formations de renom, chacun sait se servir à la perfection de son instrument sans se contenter de ne faire qu'acte de présence. Batteur y compris, chacun occupe parfaitement l'espace de la scène, et ce, sans conflit. C'est ça, le travail d'équipe ! Le son aussi est puissant et question setlist on est gâtés : quatre extraits de Dark Roots Of Earth, l'impasse est faite sur la période Souls Of Black/The Ritual mais on a eu droit à du classique (Practice What You Preach, Over The Wall) et du plus rare comme Burnt Offerings, beaucoup de titres de The Gathering dont Eyes Of Wrath et Riding The Snake, qui rendent très bien en live.
Que dire du public sinon qu'il était plus qu'enthousiaste ? Testament n'avait pas foulé les planches françaises depuis 2008 et on peut dire qu'ils étaient attendus de pied ferme par les fans. Côté fosse, c'était brutal mais vivable. En même temps, ce n'est pas facile de faire un gros pit quand la salle est comble, du coup il n’y eu pas de grosses bousculades mais une ambiance bon enfant pour les agités et les moins agités. À noter tout de même l'agent de sécurité qui frappa un type dont le seul crime aura été de slammer quatre ou cinq fois de suite et "optionnellement" d'avoir payé son entrée… Bon esprit …
Le concert s'acheva à 23h pour permettre à tous de regagner ses pénates à temps (en métro et/ou RER) avec des étoiles plein les yeux. Il aura fallu quatre ans d'attente pour enfin revoir la légende Testament en France, mais une attente qui ne fut pas vaine : ne reste maintenant que l’impatience de les voir lors du prochain Hellfest !
Setlist :
Rise Up More Than Meets the Eye Burnt Offerings Native Blood True American Hate Dark Roots of Earth Into the Pit Practice What You Preach Riding the Snake Eyes of Wrath Over the Wall The Haunting The New Order D.N.R. (Do Not Resuscitate) 3 Days in Darkness The Formation of Damnation
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