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Teutonic Thrash Tour Le Bataclan - Paris
Grâce aux
efforts cumulés du Transilien, du RER A et du Métro ligne 9, je rate une
nouvelle fois (le running gag quoi) le groupe qui ouvrait la soirée. J’aurais
bien aimé voir ce que pouvait donner en live les compos de Fueled By Fire, dont le thrash old-school ne m’a jamais accroché
plus que ça sur disque, hormis leur titre Thrash
Is Back. Ca ne sera donc pas pour ce soir.
Après de
longues minutes d’installation (il faut dire que la batterie est imposante), Nile déboule sur scène pour tout
écraser avec un son rouleau-compresseur. A un détail près, le son de
caisse-claire totalement pourri, puisque proche de celui d’un djembé, qui gâche
un peu le tout… Heureusement elle sera couverte la plus part du temps par la
double grosse caisse. Le public reste bien sage en ce début de set, peut-être
abasourdi par Defiling The Gates Of
Ishtar, mais se ressaisira vite sur Kafir
avec le début d’un bon gros circle pit. Nile
enchaîne sans temps mort, Permitting The
Noble Dead to Descend to the Underworld, Hittite Dung Incantation, Lashed to
the Slave Stick : le roulement des grosses caisses quasi-ininterrompu
assomme, tandis que les riffs de guitare te cisaillent le cerveau. Puis un léger problème technique avec
les samples permettra de reprendre son souffle avant la dernière baffe Black Seeds Of Vengeance, qui dégage des
vibrations à te retourner les trippes ! Le public finira bras levés à growler
les paroles avec le groupe. Preuve qu’il reste quelques survivants.
Il fallait
encore patienter un bon moment (c’était donc pour ça qu’il était nécessaire de
commencer la soirée dès 17h !) pour pouvoir se délecter du set de Morbid Angel. Et quand le groupe monte
sur scène, la pression monte et avant d’entamer le premier morceau, David
Vincent demande en hurlant dans son micro « Morbid what ? » et
le public de gueuler un énorme « Angel ». Le ton était donné :
on allait en prendre plein la gueule ! Dès les premières notes d’Immortal Rites le public est à fond et
particulièrement à côté de moi un mec arborant un drapeau du groupe se démène
entre headbanging, air-guitar et air-drums pas en rythme, brandissant également
un vinyle de Nile. Le groupe enchaine avec Fall
From Grace et son intro lente et lourde, et au moment où le titre décolle,
les slams démarrent immédiatement. Le groupe a aligné les tueries dans sa
setlist : Rapture, Maze Of Torment
(énorme de puissance), et sur Sworn To
The Black, le chanteur réclame un moshpit, et le public s’exécutera,
docilement. S’il y avait des restes
après le passage de Nile, Morbid Angel
finit de concasser le tout. Le groupe achève son set avec Lord Of All Fevers and Plague et le dévastateur Chapel Of Ghouls, durant laquelle le
public se fera entendre. Et alors que tous les autres membres quittent la
scène,
Destructhor reste à discuter avec un technicien, attendant
le retour, alors évident, de ses acolytes. Le concert reprendra tranquillement
avec Where The Slime Live, mid-tempo
salvateur en cette fin de set. Puis le chanteur sortira un « ca va, tant
que je n’ai pas de sang sur les mains », histoire d’annoncer la chanson du
même nom (Blood On My Hands) et
également de rejeter toute responsabilité en cas de blessure dans le pit !
Quelques bleus, ça ne va pas chercher bien loin… Les Morbid Angel achèveront leur set avec le surpuissant Bil Ur-Sag et sa batterie atomisante. Ce
qui s’appelle finir en beauté, tant soit peu qu’une telle expression puisse
s’appliquer à tel concert. Le groupe quitte la scène sans oublier de remercier
les 3 autres groupes de la soirée et d’annoncer bien évidemment l’imminence du
show de Kreator.
Alors que
les roadies s’affairent à mettre en place le matos, un autre énergumène passe à
côté de moi, métalleux soixantenaire, en train de faire des « talons aux
fesses ». Je me demande alors s’il a simplement mal aux jambes, où s’il
s’échauffe pour mieux mettre une raclée aux petits jeunes dans le pit. Un grand
rideau blanc est étendu devant la scène, et alors que résonne les notes du Personal Jesus de Johnny Cash, un film retraçant la carrière de Kreator est projeté : le public gueulera à chaque fois qu’une
pochette apparaîtra. Puis retentit l’intro Mars Mantra, la tension monte puis
le rideau tombe sur les premiers coups de batterie et le groupe débute son set
avec Phantom Antichrist. Mille
Petrozza a toujours la voix chargée de hargne et de haine, et ça s’entend
particulièrement sur le refrain. Forcément leur dernier album est mis en avant
en ce début de set, avec From Flood Into
Fire et Civilization Collapse, et
si les dernières compos du groupe sont devenues mélodiques, elles sont
bigrement efficaces en live. Mention spéciale à Death To The World joué à une vitesse de taré ! Les lights
donnent une impression étouffante, avec un éclairage qui se fait uniquement par
l’arrière de la scène, accompagné par un peu de fumée, ainsi on ne distingue
par réellement le groupe mais plus des ombres nimbées de lumière. Mille
n’arrête pas de courir de tous les côtés de la scène, ayant en plus 2 estrades
équipées de micro de par et d’autre de la batterie. Le groupe nous gratifiera
également de plusieurs autres titres issus de leurs dernières productions, Enemy Of God, Voices Of The Dead, Hordes Of
Chaos et Violent Revolution, déjà
devenus des classiques. Nous aurons également droit aux flippés et bien nommés Phobia et People Of The Lie avec un public chauffé à blanc sur les couplets. Mais c’est bien sur les titres issus des
premiers albums que le public prendra une grosse fessée, qui en comparaison des
titres plus récents pourraient paraître arides, concentré de pure brutalité
assénée à 200bpm. Ca fait plaisir d’ailleurs de voir un groupe ne pas baisser
de rythme en concert, et au contraire même, assurer des chansons avec une
célérité ahurissante. Ainsi, la deuxième partie du concert débute à juste titre
avec Extreme Aggressions. Suivra un
déluge sonore avec Endless Pain et Pleasure To Kill. On pourra seulement
regretter l’absence d’un titre issu de Terrible Certainty. Pour la fin
du concert, le groupe avait préparé un rappel sans concession et culte,
commençant par Betrayer. Puis LE
moment du concert, LA chanson de Kreator,
Flag Of Hate, avec Mille qui bien sûr
brandira son drapeau de la haine. Ca joue tellement vite et fort qu’on n’est même pas certain de comprendre ce
qu’il se passe réellement, un peu groggy, anesthésié auditivement. La quintessence
du thrash. Puis le groupe terminera avec Tormentor,
l’occasion pour le public de se lâcher une dernière fois pour les plus endurants
et de bien hurler sur le refrain. Les lumières se rallument, au dessus d’un
public lessivé par cette soirée marathon. Mais une
chose est claire, la place que Kreator
occupe au panthéon du thrash-metal n’est absolument pas usurpée.
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