Metallica, Mass Hysteria, MOPA le 07/07/09 - Nîmes (Arènes)

La réputation de Metallica n'est plus à faire depuis bien des années déjà et chaque concert est un événement tant le groupe est efficace en live. A un an d'intervalle les Horsemen nous livrent deux concerts dans des lieux pour le moins atypiques. L'an dernier c'était la très belle Grand' Place d'Arras, et cette année direction plein Sud dans les antiques Arènes de Nîmes. Le cadre est idéal pour que le groupe y enregistre un DVD, tout comme l'ont déjà fait Rammstein ou Radiohead.

Sous l'écrasante chaleur nîmoise l'ambiance est sympathique autour des Arènes. Les bars environnants passent du Metallica à plein régime pendant que certains s'enquillent quelques bières, ou bien que d'autres se promènent tranquillement.
Rentré tardivement pour cause de non réception de ma place (merci La Poste, une fois de plus) qu'il m'a fallu aller chercher dans une ruelle paumée, je me place au sommet des Arènes, jouissant d'une très bonne visibilité et d'un confort inégalé grâce à la hauteur et la largeur des « tribunes ». Royal. Le décor planté depuis près de deux millénaires est absolument magnifique, impressionnant. Place aux concerts maintenant.

M.O.P.A. :

Alors qu'on nous avait annoncé deux poids lourds de la scène ricaine en la présence de Lamb of God et de Mastodon, la production a finalement décidé de programmer M.O.P.A et Mass Hysteria, deux groupes bien connus par chez nous. Choix étrange mais pourquoi pas.

M.O.P.A j'aimais à très petite dose avant de les voir en concert au Metalorgie Fest à Rezé. Là le groupe m'avait bluffé, dégageant une puissance incroyable dans une ambiance oppressante avec son mélange unique Screamo-Piano-Batterie. Malheureusement dans les Arènes, et en première partie de Metallica, je me pose encore la question de leur présence. Non seulement c'est bien trop grand pour voir un groupe comme ça, mais en plus (et surtout) ce n'est vraiment le public pour. C'était du pur suicide et ça n'y a pas coupé : insultes, sifflements, jets de bouteille sur scène, indifférence la plus totale de la part du public. Le groupe quitte la scène sans même adresser un regard à la foule qui jubile de les voir partir. Dommage, la performance était très bonne.

Mass Hysteria :

On ne présente plus Mass Hysteria. Quinze piges d'existence, une ouache incroyable sur scène, des albums qui ont bercé notre enfance et tout le tralala, et pourtant j'étais récalcitrant... Déjà j'étais blasé de ne pas voir Mastodon que j'adore... On me balance Mass Hysteria, groupe que je vois chaque année ou presque depuis six ans vu que le groupe tourne énormément, enfin bref. Ensuite leur dernier concert à Brest m'avait moyennement enchanté, j'avais alors trouvé le groupe fatigué et craignais donc le concert de Nîmes. Mais j'avais tort sur toute la ligne, mais vraiment tort.

En quarante-cinq minutes Mass Hysteria a livré une prestation de haute volée avec ses meilleurs titres. La setlist était tout simplement parfaite. Début en fanfare avec la Contraddiction qui réveille un public fatigué d'attendre depuis deux heures quelque chose qui bouge sur scène. Mouss est toujours en mouvement sur scène, parle entre chaque morceau et exprime clairement la joie du groupe à jouer avant Metallica. En vrac on retrouve P4, Zion, Attracteurs Etranges, Killing the Hype, Babylon, et bien entendu Furia sur un gros braveheart (aka « wall of death ») pour achever le concert. Une prestation furieuse tout simplement excellente. Mass Hysteria est définitivement l'un des groupes phares de la scène française.

Metallica :

Place aux maîtres désormais. La nuit commence à tomber tandis que les caméras font leur apparition à l'extérieur et à l'intérieur des Arènes. La pression monte et les olas se succèdent histoire de passer un peu le temps. Dès l'instant où les premières notes du thème d'Enio Morricone retentissent le public exalte : c'est l'heure.

Le concert débute sur l'excellente Blackened, un classique de mise en bouche. L'acoustique des Arènes est très bonne, et le son un chouïa trop fort mais très bon, malgré peut-être un léger manque de basse. Seul un léger vent vint ternir un tantinet le plaisir de temps à autre, mais rien de vraiment dramatique en soi. L'enchainement se fait sans concession avec Creeping Death et son break monstrueux durant lequel le public scande « Die ! Die ! Die ! » en boucle avec les fameuses cornes du diable projetées en avant. L'instant est impressionnant vu d'en haut.

A peine remis que les Mets lancent le classique Fuel qui permet de faire jaillir des flammes des quelques blocs placés sur scène. La chaleur se ressent tout au fond du monument. En dehors de quelques pains les Horsemen semblent au top de leur forme, bien au dessus de leur dernière tournée. Hetfield chante bien et Hammet restitue bien les soli, chose de plus en plus rare à présent.

Après deux autres classiques (Harvester of Sorrow et Fade to Black) c'est l'occasion pour moi de découvrir un titre de Death Magnetic en live, et pas n'importe lequel puisqu'il s'agira de Broken Beat & Scared, tout simplement l'un des meilleurs du neuvième opus. Très efficace, mais rien en comparaison de All Nightmare Long qui suivra peu à près. L'introduction en playback laisse place à une puissance incroyable lorsque le groupe se met à jouer à toute berzingue. LA claque du concert.
Et que dire de Master of Puppets, titre démentiel où le public de déchaine dans la fosse en hurlant sur le refrain. Les Mets sont inarrêtables et sortent un vieux Dyers Eve, l'une des chansons les plus violentes du groupe, rarement jouée en concert (même si on avait eu droit en 2004 au Parc des Princes). Waouh !

Juste après cette débauche d'énergie vient « l'instant chiant » du concert, à savoir l'enchainement Nothing Else Matters/Enter Sandman qui casse à mes yeux absolument toute l'ambiance pendant une dizaine de minutes. Briquet, chant, émotion, roulage de pelle, balancement sur les côtés, personnellement ça me gave mais bon, ces deux titres sont malheureusement indétrônables des setlists depuis presque vingt ans.

Metallica fait ensuite un petit speech annonçant une reprise, il s'agira ce soir de Stone Cold Crazy de Queen, une des meilleures donc ! Grosse surprise juste après avec Motorbreath, je suis aux anges ! Seek and Destroy vient conclure le spectacle de fort belle manière. Les Arènes sont en effet toutes illuminées pour l'occasion et des ballons estampillés « Metallica » sont lâchés dans le public. Bien évidemment tout le monde s'éclate en les lançant un peu partout, même si des saligauds refusent de jouer le jeu en désertant déjà le concert avec leur « précieux » (non je ne suis pas jaloux du tout) tandis que le public puise dans ses derniers retranchement pour hurler « Searchiiiiiiing ! Seek and Destroy ! ». Bon moment encore !

En résumé les Mets nous ont fait un très bon concert, pas le meilleur mais là n'est pas le principal. Malgré les excellents titres joués ce soir, la setlist restait en effet d'un classicisme fort regrettable, surtout quand on voit ce que ça donne à l'étranger (jamais je n'arriverais à voir un Fight Fire With Fire ou un Disposable Heroes !). Peut-être en attendais-je trop dans ce somptueux cadre avec en prime un DVD enregistré. Les Horsemen étaient en forme, toujours aussi communicatifs,  souriants, et Trujillo est à mourir de rire lorsque qu'il fait l'hélicoptère ou la grenouille.
Restés un long moment sur scène pour saluer les gens, les Metsdésertent les Arènes en laissant un souvenir impérissable dans la tête des personnes présentes. Metallica reste et restera LE groupe de Metal à voir en live. Vivement la prochaine fois.

Setlist :

Blackened
Creeping Death
Fuel
Harvester Of Sorrow
Fade to Black
Broken, Beat And Scarred
Cyanide
Sad But True
One
All Nightmare Long
The Day That Never Comes
Master Of Puppets
Dyers Eve
Nothing Else Matters
Enter Sandman
Stone Cold Crazy
Motorbreath
Seek and Destroy

Bran (Juillet 2009)

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