Anthrax le 16/04/06 - Strasbourg (La Laiterie)

Anthrax c'est un peu le groupe qui représente pour moi le meilleur des années 80 au niveau musical, le Thrash aux fortes influences Heavy ! Mais depuis l'arrivée de Bush le groupe avait quelque peu délaissé ses racines en faisant une carrière moins Thrash. Même si j'aime la période Bush j'ai toujours rêvé de voir Anthrax avec le line-up des Moshers de 1984 à 1992, avec Spitz en soliste, et surtout Belladonna au chant. Leur reformation pour leurs 20 ans m'avait donc particulièrement réjoui, sachant pertinemment que le groupe allait renouer avec ses origines Thrash. Les ayant manqués au Fury Fest j'attendais donc avec impatience une date en France pour leur revanche en Europe, et ce fut chose faîte, à Strasbourg. Qu'importe les quelques 1.146 km et 15h de route qui me séparent de cette ville, voir Anthrax dans une salle comme La Laiterie, qui compte 900 places, ça ne loupe pas !

C'est donc un peu vanné et après quelques égarements dans la ville que j'arrive devant La Laiterie en milieu de ce Dimanche de Pâques. L'ambiance autour est radicalement différente des précédents concerts auxquels j'ai pu assister puisque la moyenne d'âge tourne ici autour des 30 ans, pour une fois c'était moins le jeunot. Des gens aux cheveux longs, mal rasés, portant des T-Shirt Metallica, Slayer, Megadeth, Exodus, Anthrax se côtoient dans l'allégresse autour de bonnes bières dans une ambiance très Metal. J'étais particulièrement heureux de voir une ambiance proche des années 80 que je n'ai malheureusement pas connues...

Les portes s'ouvrirent comme convenues vers 19h et La Laiterie s'est doucement remplie. Chose étonnante pour un groupe avec 20 ans de bouteille derrière lui, les places n'étaient pas toutes parties, ce que j'ai trouvé un peu triste sur le coup.
A peine rentré et placé derrière les barrières que montent sur scène quatre jeunes chevelus inconnus au bataillon alors que je m'attendais à Tim « Ripper » Owens (Iced Earth, ex-Judas Priest). Les lumières s'éteignent et les quatre gaillards balancent un Metal oscillant entre Thrash et Death d'une efficacité à toute épreuve. Les guitaristes ont un niveau remarquable avec des passages en double tapping, et d'autres proches du shred. Quelle ne fut ma surprise quand j'ai entendu leur chanteur s'exprimer dans un français parfait ! Le groupe en question est en effet originaire de chez nous, et se nomme Maladaptive, dont le premier EP fut produit par Joey Vera (Armored Saint, et très brièvement Anthrax). Durant la petite demi-heure de son set Maladaptive m'a laissé une excellente impression de par la vivacité de son jeu, son côté technique très poussé et l'alternance entre un chant Heavy et Death. Jeune groupe à surveiller de très près !

Très peu de temps après la fin de la performance de Maladaptive, Beyond Fear entame son set. Tim Owens a une voix intéressante et pousse des vocalises impressionnantes mais ô combien soûlantes au bout d'une demi-heure de par leur fréquence intempestive. Il n'y en avait que pour « The Ripper ».
J'ai donc préféré me consacrer sur les musiciens qui étaient bien plus intéressants à mes oreilles. Etant bassiste j'ai halluciné sur le jeu de Dennis Hayes qui officiait se baladait à trois doigts sur une six cordes, reprenant les accords de guitare sur sa basse. Sa dextérité m'a abasourdi et j'ai énormément regretté de devoir forcé l'oreille pour entendre son son, mis trop bas... Les autres musiciens n'étaient pas en reste avec notamment une excellente section ryhtmique et un soliste au jeu plutôt original. Un peu déçu par par Owens donc, mais ravi des musiciens.

Sur la gauche de la scène on peut voir une affiche avec la programmation de la soirée et on y lit aisément qu'Anthrax commencera son set à 21h30. Ce fut chose faite puisque Scott Ian monta sur scènes dans ces eaux là après la fameuse chanson d'intro des Blues Brothers. Dès les premières notes d'Among The Living on se retrouve tassés contre la barrière, dégoulinant de sueur et cherchant désespérément une bride d'air entre deux couplés gueulés, mais c'est ça qui ait bon aussi ! Les Moshers enchaînent les titres de la bonne époque avec, en vrac, Metal Thrashing Mad, Got The Time, Caugth in a Mosh, A.I.R, Medusa, Antisocial (reprise de Trust) et pour la première fois depuis un bail, A Skeleton in the Closet, excellente chanson issue du mémorable Among The Living sur laquelle je me suis détruit les cordes vocales.
Sur N.F.L Belladonna s'est amusé a poussé quelques vocalises, bien suivies au début par le public, mais définitivement pas à la fin sur une note interminable du chanteur. Après avoir visionné Alive 2 j'avais émis quelques doutes sur la capacité actuelle de son coffre vocal, aujourd'hui je suis rassuré pour un bon moment !
Scott Ian et Joey Belladonna ont organisé un « circle pit » sur Indians, insistant bien sur le fait que tout le monde devait se retrouver les yeux dans les yeux avant de s'élancer dans une course  effreiné pendant le temps fort de la chanson.

Si certains ont trouvé les pogos et ce « circle pit » trop calmes en raison du faible nombre de participants (une petite dizaine), j'en suis personnellement ressorti exténué et ait fortement apprécié la pause que le groupe a effectuée avant son rappel. Les Moshers New-Yorkais ont entamé ce dernier avec la chanson d'ouverture de State of Euphoria Be All, End All, sur laquelle Scott Ian aime faire traîner les choses sur le très bon riff de cette chanson. La batterie assurée par Charlie Benante s'est retrouvée être particulièrement jouissive sur la fin, sauf pour la nuque et le dos.
Les choses se sont un peu calmées sur I'm The Man, la chanson Rap/Metal du groupe sur laquelle Bello et Ian assurent le chant entre deux riffs déjantés. Pour finir en beauté Anthrax a joué sans surprise I'm The Law, sixième chanson de la soirée extraite d'Among The Living.

Le son était impeccable avec un chant et une basse bien audibles pour changer. Scott Ian et Frank Bello poussent des backvocals de folie et sont intenables sur scène, contrastant un peu avec l'immobilisme d'un Spitz très en forme ce soir là. Belladonna a assuré aux côtés de Ian la communication avec le public sur plus d'un titre, avec les classiques reprises de vocalises sur Antisocial, les vers de N.F.L ou d'A Skeleton in the the Closet...

Très bonne soirée pour conclure donc, avec un Anthrax en pleine forme et une excellente découverte avec Maladaptive. Pas mécontent du voyage tant ce concert valait le déplacement.

Bran (Avril 2006)

Partager :
Kindle
A voir sur Metalorgie

Laisser un commentaire

Pour déposer un commentaire vous devez être connecté. Vous pouvez vous connecter ou créer un compte.

Commentaires

Pas de commentaire pour le moment