Wolves in The Throne Room et Aluk Todolo le 8 décembre 2017 Glazart

Wolves In The Throne Room, de retour avec un album studio et une tournée, voilà le genre de phrase qui avait de quoi faire tourner la tête de tous les amateurs de Black Metal. Le groupe, emmené par les deux frères Weaver avait, avec la sortie de leurs premiers albums, su marquer son identité par le passé et ouvrir une brèche dans laquelle bon nombre de formations se sont par la suite engouffrées. C'est donc avec une fébrilité certaine que nous nous sommes rendu à Glazart le 8 décembre pour savoir si, oui ou non, les loups n'avaient pas perdu leurs crocs. 



Aluk Todolo, eux aussi, ont une identité bien affirmée. Ce n'est pas la première fois que nous les voyons et une fois de plus, le concert sera une réussite. Humblement, nous sommes une fois encore obligé de concéder le fait que le trio n'a pas son pareil pour mêler avec brio la transe du Krautrock et les ténèbres du Black Metal. Avec une setlist majoritairement (totalement?) accès sur leur dernier opus en date, les Français se lâchent et se permettent de petites incursions dans le territoire parfois périlleux de l'improvisation, comme à leur habitude. Une performance qui n'est possible que grâce à cette maîtrise instrumentale impressionnante que le groupe arrive à ne pas laisser transparaître outre mesure. Oui la musique d'Aluk Todolo est complexe, parfois indigeste et peut sembler difficile d'accès mais le groupe a su, notamment par son gros travail, la rendre abordable sans pour autant faire de compromis. Et si on pourrait regretter que le groupe soit de toutes les dates, ou presque, parisiennes de Black Metal un tant soit peu original, on est aussi forcé d'admettre qu'aucun groupe se produisant sur scène ne leur arrive à la cheville sur ce créneau en France. 

Après l'installation du parfait petit kit du Chaman/Black Metalleux/Hippie sur scène, Wolves In The Throne Room lance son set avec "Born From The Serpent's Eye" extrait de Thrice Woven, le dernier album en date du groupe. Trois guitares et pas de basse comme prévu et un petit sentiment de satisfaction amère ou de douce déception, selon comment vous préférerez voir les choses. Oui, la présence d'autant de guitares rend les mélodies aériennes du groupe audibles et décuplent indubitablement la sensation de se retrouver face à la nature sauvage de la région d'origine du groupe, la verte Cascadie. Mais malheureusement, cette basse jouée au clavier va un peu nous gâcher le plaisir. Tout d'abord car celle-ci est mixée particulièrement en avant, rendant parfois les rythmiques de guitare difficilement audibles. Rien de bien tragique, rassurez vous d'autant que le résultat va aller en s'améliorant au fur et à mesure des minutes, pour atteindre un équilibre quasi parfait à la moitié du set. Le véritable problème est plus difficilement définissable mais tient tout simplement dans la nature même des instruments. Les sensations offertes ne sont pas les mêmes avec ce clavier et cela se ressent particulièrement sur les passages les plus rapides des compositions. Le tremolo picking de la basse est remplacé ici par un jeu très rapide au clavier, une sorte d'impulsion frénétique sur la même touche ce qui nous a particulièrement gêné. Ce pinaillage terminé, concentrons nous sur les points positifs. Au delà d'une setlist faisant la part belle à Thrice Woven, le groupe a choisi de revenir sur certaines compositions plus anciennes et quel plaisir d'entendre de nouveau "Prayer of Transformation" (présent sur Celestial Lineage) mais aussi des extraits de Two Hunters, avec notamment un final d'anthologie en la personne de "I Will Lay Down My Bones Among the Rocks and Roots". Si les doutes sont parfois permis, et à juste titre, quand on annonce le retour d'une formation culte, et dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui le terme n'est pas galvaudé, Wolves In The Throne Room nous a rassuré, non seulement par la qualité de son dernier album, mais aussi grâce à sa performance. Car au final, peu importe que nous ayons ou non apprécié cette basse, la beauté des compositions parlent pour elles. Le concert fut une franche réussite et, à la sortie, c'est un peu comme si le groupe n'était jamais parti. 

Wolves In The Throne Room et Aluk Todolo se sont donnés du mal pour que nous puissions dire que la fin d'année 2017 a été une réussite. Et aujourd'hui, alors que 2018 ne fait que commencer, on se prend à espérer qu'ils repassent vite nous saluer. 

Raikage (Février 2018)

Un remerciement tout particulier à Garmonbozia ainsi qu'à l'ensemble des groupes et des équipes de Glazart. 

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