Mogwai Le Grand Rex - Paris - Le 23/10/17

Arrivé malheureusement trop tard pour pouvoir découvrir le duo Sacred Paws, qui ouvrait ce lundi soir pour les parrains du Post-Rock, je m’installe néanmoins très (trop ?) confortablement dans l’un des fauteuils d’orchestre du Grand Rex, excité à l’idée d’assister à une nouvelle performance d’un groupe qui ne m’a jamais déçu sur scène. Vers 21 heures, lorsque les lumières se tamisent et que Mogwai fait son apparition sur la scène parisienne, le public semble dans l’expectative, plongé dans un certain calme avant la tempête. Comme annoncé, le batteur Martin Bulloch, souffrant depuis plusieurs semaines, est remplacé par Cat Myers, cogneuse habituelle chez Honeyblood et qui va, comme l’on va rapidement s’en rendre compte, être très largement au niveau de l’événement. 

Le set démarre avec le lancinant Crossing The Road Material, l’occasion de constater également que l’architecture lumineuse pensée par le groupe et son entourage pour cette tournée consécutive à la sortie d’Every Country’s Sun est d’une efficacité assez redoutable. Evidemment, l’important lors d’un concert de Mogwai reste avant tout la musique. Nous n’avons pas affaire à des rockstars, pas la peine de s’attendre à des roulades ou à des lancers de guitares. Réputé pour jouer fort, même s’il s’est calmé à ce niveau, le groupe semble vouloir consolider le quatrième mur à coups de couches supplémentaires de saturation, simplement pour pouvoir mieux se dissimuler derrière. Le son est très bon, guitares et claviers participent à la richesse de morceaux parfaitement interprétés. « We’re Mogwai from Glasgow, Scotland. It’s nice to be here », semble obligé de nous préciser depuis des années un Stuart Braithwaite dont le deuxième prénom pourrait être « humilité » et que j’ai eu la chance de pouvoir rencontrer quelques heures auparavant.

Si le dernier album des Ecossais est à l’honneur toute la soirée, avec notamment un Party In The Dark sautillant, un Coolverine vibrant ou un Don’t Believe The Fife inspirant, le groupe garde quelques incontournables que l’on semble pourtant redécouvrir à chaque fois au gré d’une interprétation qui ne jette pas de poudre aux yeux, mais qui a l’immense mérite de n’être polluée par aucun élément perturbateur. L’enchaînement Hunted By A Freak/Mogwai Fear Satan, grand classique, reste une expérience incroyable, tant ces compositions a priori opposées voient leurs qualités s’additionner sur près de vingt minutes assez fabuleuses. L’effet hypnotisant de la musique de Mogwai s’illustre sur l’électro Remurdered ou le somptueux Auto Rock, avant que le déluge électrique ne vienne déferler sur le Grand Rex avec Old Poisons et le final apocalyptique de We’re No Here. Mogwai a peut-être peur de Satan, mais cela ne l’empêche pas, inlassablement, de remettre son ouvrage sur le métier pour évacuer cette angoisse latente qui habite depuis longtemps sa musique, sans jamais cependant l’empêcher de livrer des prestations scéniques incitant à l’abandon total et à la contemplation de forces qui nous dépassent.

Setlist

Crossing the Road Material
I'm Jim Morrison, I'm Dead
Party in the Dark
Take Me Somewhere Nice
Coolverine
Hunted by a Freak
Mogwai Fear Satan
Don't Believe the Fife
Remurdered
Every Country's Sun
Auto Rock
Old Poisons

Rappel

2 Rights Make 1 Wrong
We're No Here

Chris (Novembre 2017)

Merci à [PIAS]

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