Metal Culture(s) 2017 4 au 7 mai à Gueret (23)

Désormais bien installé dans le paysage guérétois, le Metal Cultures revenait cette année pour sa 7ème édition. Un festival dont l'une des caractéristiques est la diversité. Tant au niveau de la programmation musicale, que des milieux artistiques qu'il permet de mettre en valeur, que des lieux où il se déroule.
Ainsi, durant les 4 jours de Fest, en marge des concerts qui débutaient en fin de journée à la Chapelle de la Providence, vous aviez le loisir au choix d'aller à des vernissages d'expos dans le tiers lieu La Quincaillerie , assister à des conférences à la Bibliothèque Municipale du Grand Guéret ou sur la scène de la Fabrique, voir des courts métrages et un film au cinéma ou même participer à un master class avec le batteur de Gorod, Karol Diers. Pas le temps de vous ennuyer non plus dans l'enceinte même du Fest, puisque vous pouviez entre 2 concerts vous balader dans les stands de merch, jeter un œil à la librairie Metal Cultures, ou assister à la prog et aux interviews de Radio Pays Guéret tout en vous calant l'estomac avec un burger creusois du Food truck la Cantine d'Hector.



Jour 1 : Jeudi 4 mai 2017 – La Quincaillerie Numérique

Pour la première fois, le festival investit vraiment la Quincaillerie Numérique pour nous y proposer un concert en plus du vernissage de l'exposition de Patricia Cacheleux et Alain Cassaigne : des photos de modèles dans la boue et des céramiques, les artistes étaient présents pour discuter de leurs œuvres.

Machinalis Tarentulae : une ambiance enfumée pour un public restreint tout de même venu à la Quincaill' au 666ème sous-sol, pour écouter de l'électro indus bien servi par deux femmes. La section rythmique ou bien guitare selon les morceaux, était tenue par Miss Z d'anciennement Punish Yourself (passés en 2015 à la Chapelle), et mention spéciale à sa camarade installée à la viole de gambe, qu'elle maniait de manière enchanteresse.


Jour 2 : Vendredi 5 mai 2017 – La Fabrique + Chapelle de la Sénatorerie

Le festival Metal Cultures a pris l'habitude de s'ouvrir en nous donnant rendez-vous à la Fabrique pour le vernissage de l'exposition de l'artiste ayant réalisé l'affiche du festival, et cette année, Nico Fracture Lab était donc à l'honneur.
Dans un petit coin intimiste tendu de rideaux et meublé de chaises, sXcsXsXscs (chaque année, un pseudo est trouvé, l'an dernier c'était Vagina Craft) nous distillait sa performance musicale pendant qu'un pot d'accueil était servi aux festivaliers arrivant sur place.
Puis l'heure de Klone en unplugged dans la grande salle, avec sièges, est venue. Klone a déjà fait plusieurs dates en version acoustique, et c'est avec une grande hâte que j'attendais ce moment. Le set était planant et relaxant, les sièges étaient bienvenus pour pouvoir fermer les yeux et s'évader. Mais Klone garde aussi à travers ce set les couleurs habituelles de sa musique. La reprise de Depeche Mode, People Are People, a achevée de me transporter dans un monde onirique.

Maintenant, place aux concerts quelques centaines de mètres plus loin, dans la chapelle de la Sénatorerie.
Gut Scrapers : un groupe énergique qui a mis une bonne ambiance dans la chapelle avec leur rock'n'roll pêchu qui venait chercher le metalleux. A noter qu'ils ouvriront pour Scorpions le 17 juillet 2017 aux arènes de Nîmes.

On enchaîne ensuite sur 7 Weeks. Le groupe limougeaud, qui commence à être de plus en plus connu hors de nos terres limousines, a su nous plonger dans son ambiance tantôt lourde et entraînante sur laquelle on a envie d'entrer en résonance en opinant du chef tout du long du concert, ou tantôt plus calme et mélancolique.

Le point d'orgue de la soirée, Loudblast, a été une tuerie sans concession. Le public n'en attendait pas moins et a fait honneur à Stef Buriez et son équipe en pogotant de plus belle.
Fenrir a clôturé cette première soirée dans la chapelle avec son pagan folk metal. Le public se clairsemait vraiment, pour le coup, peut-être pour aller se reposer en vue des deux prochains soirs mortels qui se profilaient ou bien parce qu'ils étaient un peu déçus du groupe.


Jour 3 : Samedi 6 mai 2017 – Bibliothèque Municipale du Grand Guéret + Chapelle de la Sénatorerie

Pour la première fois était organisée une master class à Guéret Variétés. C'est Karol Diers de Gorod qui l'a menée, à la batterie donc. En résumé, un batteur pédagogue et très attentif à son public composé plutôt des élèves de l'école de musique mais aussi de quelques metalleux matinaux.
Normalement, nous aurions dû nous rendre au Bar de La Poste pour les habituels apéros concerts à 11h30 et 17h30, mais cette année, le bistrot était fermé pour soucis de santé. Le temps de souhaiter bon rétablissement au gérant, c'est donc à la BM du Grand Guéret que Chœur de Chauffe s'est produit le matin. Chœur de Chauffe ? C'est un ensemble vocal composé de trois femmes, quatre hommes et un autre membre faisant la beat box humaine. Toutes ces personnes chantent a cappella, et pour l'occasion du Metal Cultures, ils ont adapté leur répertoire pour reprendre du rock et du metal.

Après la lecture/performance musicale puis la conférence à la BM, Stillborn Slave s'est produit à 17h30 sous le chapiteau dans la cour jouxtant la chapelle (celle-ci étant fermée le temps que les balances des groupes de la soirée s'effectue). Les brivistes ont bien réchauffé l'ambiance pluvieuse de cette fin d'après-midi avec leur hardcore mélodique !

Au sein de la Chapelle, le premier groupe qui avait la dure tâche de lancer la soirée du samedi était Radium Valley, pur produit creusois, à l'univers très marqué et politisé. Ils jouent avec des masques gaz, nous diffusent des extraits de reportages sur les pollutions environnementales dues aux radiations et sur les ravages humains provoquée par la Bombe H, ils nous distillent leur metal indus sombre et mélodique sur fond de catastrophe nucléaire. Le set est un peu contrasté. La deuxième partie s'avérant nettement plus pêchue et fluide que les premiers morceaux.

Puis viennent les parisiens de Moonreich et leur Black Metal. Décor minimum, ambiance et éclairages sombres, regards de braise et peintures blanches et noires à la Behemoth sur le visage. Le set est propre, même s'il s'étire quelque peu en longueur…

Le changement d'ambiance est radical avec l'arrivée survoltée de Gorod. Un groupe toujours sympathique et chaleureux, qui garde sa bonne humeur malgré les petits problèmes de son et de retour au démarrage. Pas de quoi les affecter au demeurant. Nutz garde le sourire greffé au visage, nous esquisse quelques pas de zumba. Barby nous réserve toujours ses mimiques de psychopathe et passe son temps à lustrer le manche de sa basse à coup de langues. Le public est surdynamisé, et en parfaite condition pour accueillir la tête d'affiche de la soirée, Black Bomb A.

Nul besoin de présenter Black Bomb A, qui écume les scènes depuis plus de 20 ans avec son punk hardcore. Actualité oblige, quelques petits tacles fusent de la part d'Arno et Poun sur les élections en cours. Et quelques recommandations au public aussi... "Vous pouvez télécharger si vous voulez, mais surtout venez aux concerts". C'est direct et franc du collier. On n'en attendait pas moins de leur part. Côté ambiance, le public a très nettement rajeuni depuis Gorod. ça slame, ça pogote dans tous les sens, et on a bien sûr droit au classique wall of death. Comme toujours, la générosité et les échanges avec le public sont au rendez-vous, comme toujours, on en redemande encore et encore.

La soirée se finit avec un groupe qui m'était personnellement inconnu américano-suisse, Zeal and Ardor, défini comme du black blues, c'est à dire un style relativement novateur. C'est donc avec une certaine curiosité qu'on les voit débarquer sur scène. Entourés d'une brume bleue et rouge, les 6 membres du groupe nous laissent sans voix en nous faisant découvrir les morceaux de leur premier album, Devil is Fine, et nous propulsent dans leur univers inclassable. Une forte preignance de blues et de musique noire américaine certes, mais pas que ! On navigue parfois dans l'électro, ou même dans les musiques d'Amélie Poulain. Chaque morceau surprend, on se laisse totalement hypnotiser par la voix profonde de Manuel Gagneux. C'est beau, c'est novateur, c'est puissant...C'est The claque du festival!


Jour 4 : Dimanche 7 mai 2017

A la dernière minute et pour bien commencer cette dernière journée, Bon à Rien (anciennement Nul à Chier), punk legend de nos contrées, s'est installé avec son modeste matériel place Bonnyaud, dans la brocante de Guéret (eh oui, le BDP est fermé !). Au menu, un set endiablé qui en a fait sourire plus d'un. Ce punk-rockeur du tonnerre fait des reprises de chansons françaises connues de tous sur un tempo plus adapté à une bonne saturation de guitare et ça marche ! C'est avec une endurance hors du commun que nous avons eu droit à 2h30 de musique en face du commissariat de Guéret.

Retour à la chapelle après la séance de cinéma incluse dans le festival (film : « Compte tes blessures ») pour aller voir les Angoumois de Who I Am. Une ambiance très énergique avec leur hardcore, pour nous mettre en jambes (hardcore, jambes, tu l'as?) juste avant que la chapelle n'ouvre ses portes à la dernière (déjà! Le temps passe vite…) soirée du festival qui atteindra quasiment la jauge du complet.

La dernière soirée de Metal Cultures s'ouvrait sur le Death Metal symphonique de Lord Shades qui nous réserve un joli cadeau en nous faisant découvrir leurs nouvelles compositions, présentes dans leur futur album. Un univers très empreint de féérique où se mêlent intros épiques, choeurs d'églises, voix saturées et gros riffs de guitare.

Evidemment, quand Cowards prend le relais pour nous cracher son hardcore dans les tympans, le style change un peu... Des gentlemen fans de fantasy, nous passons à la haine de vivre et à la rebelle attitude. Soit. D'autres l'ont fait avec un talent indéniable. Mis à part les veines proéminentes de la gorge du chanteur et son regard furibond, la bouteille de Jack Daniel's et les crachats du guitariste qui manie aussi bien le médiator que les doigts d'honneur, la prestation du groupe peut laisser relativement dubitatif..…

La programmation de Bongzilla était un joli coup de force de la part de l'orga puisqu'ils ont seulement 5 dates prévues en France sur leur tournée européenne. De quoi attirer les amateurs des américains qui n'ont pas hésité à faire le déplacement de très loin pour les voir ...Nous rentrons immédiatement dans la 4ème dimension et notre rythme cardiaque précédemment mis à mal se calme instantanément... Du stoner, lent posé, des morceaux longs. Une lumière verte omniprésente créant une atmosphère irréélle et lunaire, et un amour revendiqué pour la weed (jusqu'au stand de merch où il est aimablement suggéré aux festivaliers de faire un don dans une petite boite).

Lorsqu'Ultra Vomit prend le relais, le public change d'un coup, rajeunit, et la Chapelle se métamorphose en usine à connerie. On ne saurait dire qui, du public ou du groupe, entraîne l'autre. Un seul constat: ça marche à mort! Les gens se déchaînent, slament à mort, montent sur scène déconner avec Fetus et sa bande. Bonne humeur, humour décapant, gros visuel délirant, morceaux repris en boucle par le public, avec une part belle au dernier album fraîchement sorti , Panzer Surprise. A la hauteur de nos attentes!

La programmation de cette 7ème édition s'achevait par les très talentueux Year of No Light, sextuor instrumental de doom à la composition originale avec ses 2 batteries et son synthé. Des garçons au talent bigrement énervant puisqu'ils sont capables de passer chacun d'un instrument à l'autre avec l'aisance et la grâce d'un funambule. Une technique parfaite, de la puissance, de l'ambiance. Il est dur de descendre de son petit nuage après un groupe pareil.

Une fois encore, le pari des orgas a été réussi et il est grand temps de les saluer pour l'affiche qu'ils nous avaient réservée. Le public ne s'y est d'ailleurs pas trompé puisque quelques 1 500 personnes se sont pressées à ce rendez-vous. Le Fest s'est assis une vraie réputation, il prend de l'ampleur, et ce n'est pas pour nous déplaire! See you next year !!

Alheimia (Mai 2017)

Un grand merci à Alheimia pour avoir proposé ce live-report, en collaboration avec le festival Metal Culture(s).

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