Dark Funeral et Krisiun Le Métaphone, Oignies, novembre 2016

Le Shadows Over Europe Tour est de passage à Oignies, dans la très belle salle du Métaphone ce vendredi 4 novembre. Au programme, God of Death, les terribles Krisiun et l'une des sommités du Black Metal : Dark Funeral. Attention, ça risque de faire mal. 


C'est aux locaux de God of Death que revient l'honneur d'ouvrir la soirée. Nous ne savons que peu de choses sur eux, si ce n'est qu'à la base le groupe a été formé par Man's et qu'il s'agissait d'un one man band. En très peu de temps, God of Death va néanmoins réussir à mettre le public dans sa poche grâce non seulement à une belle débauche d'énergie, mais aussi avec des compositions prenantes et très bien exécutées par le quatuor. Leur Death / Black assez Old School fait mouche, les titres s'enchainent rapidement et la foule apprécie. God of Death fait parler la technique, notamment à travers son guitariste soliste que l'on sent très à l'aise. L'atmosphère des morceaux est elle pesante et angoissante, le son puissant, en 30 petites minutes, les locaux auront réussi leur pari : chauffer la salle. 

Ceux qui ont déjà vu Krisiun live, notamment en salle, le savent. Avec les Brésiliens, c'est toujours la même chose : on en prend plein la tronche pour pas une thune. Les frangins sont expérimentés au possible, ils ont déjà parcouru le monde un paquet de fois et ce n'est pas ce soir qu'ils font faillir dans leur mission. Début de set en fanfare avec Kings of Killing, Combustion Inferno ou encore Scars of The Hatred, Krisiun ne fait pas dans le détail et le public aime ! Le pit est en feu, ça bouge dans tous les sens, ça remue à droite, à gauche, ça se rentre dedans joyeusement, à moins d'être collé à la scène (il n'y a pas de crash barrière au Métaphone) difficile de ne pas être secoué. Krisiun communique beaucoup par la voix d'Alex (chant / basse), qui remercie la foule d'être au taquet mais surtout qui la chauffe et l'invective pour en faire encore plus. Le tout à base de "fuck" par ci, "fuck" par là, "let me fucking hear you, Oignies". Bref c'est la grosse déculotté pendant une heure. La petite surprise qui fait bien plaisir, c'est qu'en plus de leurs titres, les Brésiliens ont introduit dans leur set list une reprise de Motörhead, le culte Ace of Spades. S'il faut avouer que ça sonne un peu à l'arrache, personne ne boude son plaisir. La prestation est parachevée par le surpuissant Black Force Domain, extrait de l'album du même nom paru en 1995, n'en jetez plus, tout le monde est rincé ! La pop de fin est extraordinaire pour Krisiun qui aura mis tout le monde d'accord, Alex passera un long moment à saluer le public, à taper et à serrer des mains, la grande classe. Ils ne sont peut-être ultra techniques et charismatiques, mais ils sont définitivement une valeur-sûre. 

La salle n'attend plus désormais qu'une chose : l'arrivée de Dark Funeral. De nombreux techniciens débarquent sur scène pour mettre en place le show, un backdrop sublime qui reprend l'artwork de Where Shadows Forever Reign, un grand pentacle et une croix renversée ornent à présent les planches. C'est avec les cris stridents d'une femme en pleine souffrance que les musiciens arrivent, leur entrée est très théâtrale, Dark Funeral en impose un max. Sans transition les Suédois embrayent directement avec les puissants Unchain My Soul et 666 Voices Inside, mais on sent bien que ça coince … la jack de la guitare de Chaq Mol semble branché dans un cendrier, et la basse est inexistante. Il faudra le temps de ces deux titres pour que tout rentre dans l'ordre, peu importe à qui la faute, après ce léger faux-départ on espère que ça va defourailler. Dès lors, la guerre éclate, The Dawn No More Rises, The Arrival of Satan et le superbe enchainement Stigmata / As I Ascend résonnent dans un Métaphone bondé et en admiration devant Dark Funeral. Aux blasts furieux répondent des passages d'une lourdeur apocalyptique qui écrasent littéralement tout, derrière ses fûts, Dominator fait une impression énorme, il cogne avec une rapidité effarante qui en laisse plus d'un pantois. S'il y a un membre que les observateurs scrutent de près, c'est évidemment Heljarmadr. Remplacer une figure aussi imposante dans la voix et la prestance que Emperor Magus Caligula, ce n'est pas évident.  C'est avec son propre style que Heljarmadr occupe le territoire et parcours la scène pour braquer droit dans les yeux les spectateurs. Vocalement irréprochable, on ne peut rien dire de négatif sur sa prestation, sans pour autant parler d'un frontman complètement hors du commun. Gageons qu'avec le temps il prendra surement plus d'importance. Dark Funeral continuera sa démonstration en enquillant les titres, Thy Legions Come, My Funeral, Nail Them To The Cross et terminera avec Where Shadows Forever Reign. Le regret de cette soirée c'est de vous un public un peu trop en admiration devant les Suédois, malgré les nombreuses invectives d'Heljarmadr, ces derniers sont restés un peu trop apathiques, trop respectueux du set délivré. On peut comprendre la "joie" de voir des monstres du Black comme Dark Funeral, mais on peut aussi être "heureux" sans forcément rester béa d'admiration.

Shades of God (Novembre 2016)

Crédits Photos : Raphaël Meert

Remerciements : L'équipe du Métaphone et la "merch girl" de Dark Funeral, une jeune femme des plus sympathiques.

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