Municipal Waste + Insanity Alert Le Divan du Monde, Paris, le 06/07/2016

Ce début de mois de juillet étant bien timide, il fallait bien trouver un pis-aller pour essayer de ressentir un semblant de température estivale. Direction le Divan du Monde pour une soirée Crossover Thrash pleine de surprises et qui allait remettre au goût du jour l’expression “voler la vedette”...


Insanity Alert : Camisole / Joint géant / Pancarte

Car oui, il ne doit pas être simple de passer après Insanity Alert tellement le groupe met haut la barre de la débilité et du divertissement. Originaire du Tyrol, le quatuor pourrait n’être qu’une vaste blague mais que nenni, leur Crossover Thrash n’a rien à envier aux cadors : les riffs déboitent, la rythmique défonce et le chant va à une vitesse folle. Classique mais bigrement efficace, c’est donc ce côté complètement déglingos sur scène qui fait toute la différence. On en vient à se demander comment Heavy Kevy arrive à ne pas s’essouffler en assurant chant ET pitrerie sur chaque chanson : aucun doute, cela doit nécessiter un sacré entrainement ! Débarquer sur scène en camisole de force et se l’arracher, chanter avec des lunettes “yeux à ressorts” achetées au Farces et Attrapes du coin, jouer les chauffeurs de salle en brandissant des panneaux “mosh” pour réveiller le public dans le pit ou “this dude” pointé sur Dave Dave Dave lors de ses solos de guitare, réussir à tenir son micro en portant des mouffles en forme de pinces de crabe sur Confessions of a Crabman, ou se balader avec un joint géant à la main sur Blunt In Blunt Out. Mieux encore, Heavy Kevy maîtrise quelque peu la langue de molière et nous aurons droit également à un début de Marseillaise détourné en “Allons enfants de la Moshie...” avant de féliciter le public parisien “bravo pour votre Révolution, c’était la meilleure” et de lui dédicacer Macaroni Maniac. Et en point d’orgue, leur reprise très inspirée du Run To The Hills d’Iron Maiden, rebaptisée (et revitalisée) pour l’occasion en Run To The Pit : le tempo est largement accéléré et pendant chaque refrain, un roadie nous refait le coup du panneau, “run to the pit” d’un côté, “mosh for your life” de l’autre. En l’espace de 45 minutes, les Autrichiens auront complètement conquis les spectateurs. Les retardataires s’en mordront ensuite les doigts en entendant les récits des personnes présentes. D'ailleurs, cette photo ne saurait mentir !


Municipal Waste / Municipal Waste / Municipal Waste

Le Divan du Monde finit de se remplir lors de la pause et c’est devant une salle chauffée à blanc (merci qui ?) que les Américains débarquent, arborant un magnifique backdrop (décliné en tshirt) montrant Donald Trump se tirant une balle en pleine poire. On reste donc dans le fun, mais dans un autre registre. L’heure n’est plus au divertissement, mais au cassage de nuque en règle. Unleash The Bastard et Mind Eraser en apéro, puis You’re Cut Off pour réellement lancer le pit à plein régime. Le public slamme généreusement et se masse les côtes copieusement. Il faut dire que le groupe a misé sur une setlist orientée à fond oldschool (à part Wrong Answer et You’re Cut Off, le groupe ne jouera que des titres de ses trois premiers albums). Ils joueront même deux fois I Want To Kill The President, qui deviendra pour la seconde version I Want To Kill Donald Trump (c'était quelque peu inévitable). Il y eut également un moment poignant lors de l’hommage à Brandon Ferrell (ancien batteur du groupe, décédé en mai dernier) sur un titre de leur premier album, Substitute Creature, avec Ryan au chant. La fin de set sera également bien mouvementé dans les premiers rangs avec un enchainement Headbangers Face Rip / Sadistic Magician / Born To Party. Le rappel en deviendrait presque anecdotique même si le final sur The Art Of Partying permettra aux plus vaillants de bruler quelques calories supplémentaires.

Rien à redire en soi sur la prestation de Municipal Waste, si ce n’est que l’on se lasserait presque de l'absence de nouveauté et que l'on attend de pied ferme leur prochain album, pour avoir du son neuf à se mettre sous l’oreille. Mais comparé à Insanity Alert, leur set pouvait paraître un peu fade et un poil trop carré. Attention à ne pas se faire doubler, car les Autrichiens sortent leur nouvel album, Moshburger, cet automne.

Grum (Juillet 2016)


Merci à Garmonbozia et À Jeter Prom pour l'accréditation.

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