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Mark Lanegan 09/05/16 - Paris - L'Alhambra
C’est avec un enthousiasme que la pluie ne parvient pas à refroidir que je prends le chemin de l’Alhambra pour y voir, pour la première fois, le grand Mark Lanegan. Etant fan de tous les groupes dans lesquels il a pu passer (Screaming Trees, Mad Season, Queens of the Stone Age…) ainsi que de ses albums en solo et de ses diverses collaborations (Isobel Campbell, Duke Garwood…), c’est presque en courant que j’arrive aux abords de la place de la République !
Je rate cependant la prestation du bassiste de Lanegan, Fred « Lyenn » Jacques, qui ouvre la soirée. C’est ensuite au tour de Duke Garwood, que l’on retrouvera également plus tard sur scène pour le plat de résistance, de s’y mettre pendant que la salle continue à se remplir progressivement (ce qui, dans un endroit ne disposant que de places assises, provoque un remue-ménage permanent qui n’aide ni le spectateur, ni l’artiste). Garwood, seul avec sa guitare, propose tout de même une belle mise en bouche dans une ambiance intimiste ou sa voix sombre et trainante remplit l’espace, nous mettant parfaitement en condition pour ce qui va suivre.
Mark Lanegan et ses compères (Jacques et Garwood si vous avez bien suivi, ainsi que le guitariste Jeff Fielder) prennent alors possession de la scène. Pas de batterie en vue, la prestation de ce soir va se dérouler de façon sobre et minimaliste, mais parée d’une beauté et d’une sincérité folles. Pas besoin de ménager de faux suspense, ce concert fut tour à tour hypnotisant, intense et touchant. L’incroyable voix du maître trouve dans cette configuration un espace d’expression illimité. Quasi immobile, comme cramponné au pied de son micro, Lanegan fait preuve d’un charisme et d’une présence impressionnants, réussissant à conjuguer intimité et puissance à peine contenue, emmenant les morceaux d’une setlist magnifique dans le sillage d’une voix que l’on imagine capable de tout. Autour de lui, le reste du groupe se montre d’une efficacité sans faille, laissant à son chanteur toute latitude lorsque celui-ci en éprouve le besoin mais répondant présent dès qu’il s’éloigne, jamais très loin cependant, du micro. Les ballades crépusculaires succèdent aux bijoux Country-Folk avant que l’ex-chanteur de Screaming Trees n’enfile ses habits de crooner désenchanté (la reprise de Mack The Knife) pour confirmer qu’il est décidément à l’aise avec n’importe quelle matière. L’alchimie s’avère particulièrement flagrante entre Lanegan et le talentueux Jeff Fielder et prend une dimension encore supérieure lorsque, sur les derniers titres du rappel, les deux hommes terminent seul un concert que l’on peut aisément décrire en trois mots : la grande classe.
Setlist One Way Street Creeping Coastline Mirrored Gravedigger’s Song Can’t Catch The Train Holy Ground I’ll Take Care of You Where The Twain Shall Meet Torn Red Heart Judgement Time Phantasmagoria Blues One Hundred Days Mack The Knife You Only Live Twice On Jesus Program
Rappel Driver Mescalito I Am The Wolf Pretty Colors Bombed Halo of Ashes
Un grand merci à l'Alhambra
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