Handful of Hate, Nirnaeth et Voltumna Au Midland, Lille.

Vendredi 12 février 2016. C’est au Midland, l’un des bars-concerts les plus actifs de Lille que se sont donnés rendez-vous Handful of Hate, Nirnaeth et Voltumna pour une soirée sous le signe du Black Metal. L’évènement est organisé par l’association Wolves of The Underground qui a mis les petits plats dans les grands pour offrir au public lillois ; des décibels, du raw et comme toujours dans le Nord, de la convivialité ! 

Ce sont les Italiens de Voltumna qui lancent les hostilités. Très théâtrales, les transalpins débarquent sur scène vêtus en toges, grimés, le visage bas mais avec une belle envie d’en découdre. Le temps d’une intro instrumentale qui laisse le quatuor s’installer et c’est l’attaque frontale. Quelques part entre le Black scandinave et celui des pays de l’Est, Voltumna enchaine les titres issus de Damnatio Sacrorum et Disciplina Etrusca, ses deux premiers albums. Les tempos sont variés, le set homogène, Bringer of Light, Lord of Mayhem ou encore Carnal Genesis sont exécutés avec beaucoup de professionnalisme, tout comme cette surprenante reprise de Black Metal de Venom. Avec une version très violente, agressive, dans un pur esprit underground, Voltumna réussit à donner une seconde jeunesse à ce titre phare sans le dénaturer. Les morceaux s’enchainent rapidement, The Alchemist, Disciplina Etrusca et le puissant Roma Delenda Est clôturent une prestation qui ne laisse pas insensible un public qui est, pour le moment encore assez sage, gageons que celui-ci va prochainement se « réveiller ». 

Le set de Voltumna à peine terminé, on se presse, on dégage la scène, on range les instruments, un petit check sound et Nirnaeth est prêt. Les Français avaient fait forte impression au Gohelle Fest en septembre dernier avec une prestation de haute volée, c’est tout naturellement qu’on en attend autant ce soir, même si, les conditions ne sont pas les mêmes. Quand on en impose naturellement, pas la peine d’en faire des tonnes. Nirnaeth est de ces groupes dont le charisme parle pour lui, aucun maquillage, aucun artifice, on monte sur scène, on laisse parler les instruments et on est met plein la vue. My Misantropy, Let Me Inside, Spirit Elimination les Français enquillent les titres, c’est propre, technique, ça tabasse. Ce genre de concert est bien évidemment aussi une sorte de répétition en public, et Nirnaeth en profite pour nous faire découvrir de nouvelles compositions. Viennent se mêler à la set-list : Cursed, Nihil in Me et In Nomine Ego. Déjà bien huilés, ces titres montrent un autre visage du combo, à leur Black Metal froid et violent se fondent quelques influences Retro Black Thrash qui peuvent surprendre, mais attisent surtout la curiosité. Nirnaeth n’a plus sorti d’album depuis 2009 et Splendor of The Abyss et l’attente devient longue, surtout lorsque l’on entend ces nouveaux titres. Espérons que notre patience sera récompensée avant la fin de l’année. Une nouvelle fois c’est une grosse claque, Zig et sa bande ont fait plus que le job, ils ont donné la leçon.

Pour finir la soirée en beauté, Wolves of The Underground a fait venir l’un des piliers du Black Metal italien : Handful of Hate. La carrière du quatuor qui a débuté à la fin des années 90 est assez prolifique avec une dizaine de réalisations, albums et EPs confondus. Le tour de chauffe ne dure pas bien longtemps, Handful of Hate pioche dans sa riche discographie et balance un Black teinté Death très froid et violent. Expérimentés au possible, les transalpins possèdent une belle technique, Words Like Worms, Larvae, Livid, To Perdition sont exécutés avec maîtrise et élégance. Le public qui avait été jusqu’ici un peu timide est totalement absorbé. Il fait chaud dans la salle, les musiciens s’hydratent régulièrement et malheureusement ça casse un peu la fluidité du set, mais peut-on leur en vouloir ? Si l’énorme charisme du guitariste / chanteur, Nicola, qui communique beaucoup avec la foule retient l’attention, il serait injuste de ne pas mentionner l’incroyable performance de batteur, Aeternus. Ce colosse est une véritable machine, droit comme un I et fier comme César, l’homme épate par son jeu fluide, rapide et puissant, il blaste avec une facilité déconcertante, il surplombe les fûts de par sa stature immense, jamais un sourire, jamais un signe de faiblesse, l’homme est impassible, une mécanique de précision. Ornaments For Derision, Swines Graced Gods et Beating Violence viendront mettre un terme à un show ultra carré de près d’une heure. Veni, vidi, vici.

Shades of God (Février 2016)

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