Kadavar, The Shrine, Satan's Satyrs et Horisont le 17 novembre 2015 Le Trabendo

Après les terribles événements du 13 novembre, les incertitudes étaient nombreuses et la situation plus que tendue et pesante. La venue de Kadavar, dont la date à Tourcoing avait été annulée, fut l'occasion pour de nombreux amateurs de musique lourde de renouer avec leurs traditions, la scène et l'ambiance Rock'N'Roll. Récit d'une soirée à part. 

Le premier groupe à fouler la scène du Trabendo est Horisont, des Suédois pratiquant un mélange de Hard Rock et de Heavy Metal des 70's. Le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils n'ont pas leur pareil pour trouver des riffs mélodiques, puissants et enthousiasmants. Grosse basse ronde et chaude, chant old school, guitares héroïques et rythmiques entraînantes, on est en terrain connu mais est-ce vraiment une mauvaise nouvelle ? Grâce à une bonne dose de talents, le groupe recycle des idées vieilles comme le monde avec brio. Le chanteur nous confiera plus tard avoir campé deux jours en dehors de Paris pour pouvoir être là ce soir tandis que le guitariste fini l'un de ses soli sur les premières notes de La Marseillaise. Voilà qui fait chaud au cœur et leur assure de nouveaux fans en France. Une performance solide. 

Les enragés de Satan's Satyrs, à qui l'on décerne sans peine la palme de la tenue scénique la plus kitsch de la soirée, viennent ensuite. Le volume sonore dégagé est impressionnant et handicape quelque peu le groupe puisque le chant est inaudible au niveau des premiers rangs. Dommage mais heureusement, les riffs balancés avec fougue rattrapent en partie ce mauvais côté. Plus sauvage qu'Horisont, leur performance reste cependant la moins bonne de la soirée, la faute à ce son si brouillon qui empêche d'entrer pleinement dans leur musique pourtant de qualité. Certes, il se n'agit pas d'une mauvaise performance, au contraire, mais les trois autres formations ont offert ou vont offrir un spectacle si épatant qu'ils écrasent ce que Satan's Satyrs montre ce soir.

Perfectos, bandanas, moustaches et cheveux longs sont de sortis pour le concert de The Shrine, un groupe qui va aller droit au but. Émissaires de l’Église du Rock'n'Roll chère à Motorhead, on pense inévitablement au groupe Anglais notamment lors des passages rapides et burnés que proposent les Californiens. Le chant est bien mieux mis en avant que Satan's Satyr et permet de mieux adhérer à ce qui est proposé. Difficile de mettre en avant un moment plutôt qu'un autre du concert tant la performance se base sur l'énergie, le groove et la puissance. Après nous avoir briefé rapidement sur la grande Eglise du Rock'n'Roll qui ne doit pas se diviser en sous genre, le groupe invite un Ben, chanteur de Soggy, qui met littéralement le feu à la salle. Hurlant, sautillant, notre star de la soirée ressemble à s'y méprendre à Iggy Pop (qu'il a d'ailleurs connu). Suivent quelques mots d'hommages hurlés dans la plus pure tradition du chanteur fou, le groupe quittant la scène sous les acclamations du public, parfois transporté par ce dernier.

Ils étaient attendus et ils n'auront pas déçus, Kadavar est incontestablement un grand groupe live. Après un discours touchant, prononcé par le bassiste accompagné de plusieurs musiciens et membres de l'équipe du Trabendo), le groupe va mettre le feu aux poudres et faire vivre la musique pendant plus d'une heure. Démarre alors un concert surréaliste, au cours duquel la communication entre le groupe et son public atteint des sommets. La fosse est déchaînée, les slams s'enchaînent comme rarement lors d'un concert de Stoner/heavy Psych tandis que les musiciens se donnent corps et âmes. Difficile de relater une expérience aussi cathartique tant l'ensemble des personnes présentes semblent vouloir célébrer la musique qu'ils aiment ce soir plus que jamais. Les tubes des Allemands pleuvent sur une audience déjà conquise, chauffée à blanc par les trois précédentes formations. Le spectacle passe si rapidement que les musiciens paraissent avoir fait leur entrée depuis dix minutes. Le rappel est l'occasion pour tous les présents, musiciens, membres du staff et assistance, de profiter une dernière fois : certains membres du public grimpent sur scène et, les dernières notes consumées, les étreintes entre les musiciens et les auditeurs se multiplient. L'un des membres de l'équipe du Trabendo nous avoue même n'avoir jamais vu cela. Un moment de communion intense et magique entre amateurs de musique. 

Une soirée qui s'avère en quelque sorte hors catégorie tant chacun est venu ici tout autant pour les groupes que pour hurler son amour de la musique. Un grand bravo donc aux artistes, à l'équipe du Trabendo et au public. Une expérience rare qui nous a beaucoup apprise. 

Raikage (Décembre 2015)

Un immense merci à 3C Prod, au Trabendo et aux musiciens. 

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Commentaires

Le Marchand de SableLe Mercredi 02 décembre 2015 à 22H14

moi je n'oublierai pas que si je les ai vu lors de leur passage aux Combustibles en 2012, c'est grace à vous qui parliez du concert la veille alors que je ne les connaissais pas. Je les vois à chaque passage à Paris et c'est à chaque fois mieux.