Ahab, Mammoth Storm, High Fighter le 02/11/15 Paris (Glazart)

La tournée d'Ahab, le monstre du Funeral Doom vient hanter nos rivages en compagnie de Mammoth Storm et High Fighter. Les Allemands étant assez rares en France, je ne pouvais décemment pas faire l'impasse sur cette date. 

High Fighter ouvre les hostilités et je dois avouer avoir quelques difficultés à « entrer » dans leur musique. Mélange de Stoner et de Sludge à chant féminin, le groupe se donne à fond sur scène et c'est tout à son honneur. Les parties les plus agressives, lentes ou plus rapides, sont les plus réussies. Malheureusement, il n'en est pas de même pour les passages les plus calmes et les parties vocales, véritable force du côté obscur de la formation, plombent ici l'ambiance. Peu maîtrisée et juste, la performance de Mona Miluski ne fait qu’empâter une musique qui ne brille pas par son inventivité. L'ambiance s'en ressent fatalement et, même si le public semble apprécier, je reste sur ma faim. On espère de tout cœur que cette tournée leur fournira les éléments pour progresser au vu de leur énergie sur scène et des capacités vocales de la chanteuse qui est proprement terrifiante lorsqu'elle se met à hurler. 

Mammoth Storm
, jeune groupe suédois, est la bonne surprise de la soirée. La sortie récente de leur premier album semble galvaniser le trio qui balance son Doom Metal gras et poisseux sur le public, tel un Hercule lançant un rocher sur la tête d'un quelconque monstre mythologique. Écrasé sous la puissance du son, je ne peux que rapidement constater les dégâts sur ma personne tant leur performance passe rapidement. Certes, Mammoth Storm ne brille pas par son originalité mais pour une formation si jeune, parvenir à un degré de maîtrise aussi net en si peu de temps est déjà une belle preuve de talent. Moins drogué qu'Electric Wizard par exemple, Mammoth Storm compense par son incroyable puissance scénique. Une découverte qui a fait parler dans l'assistance. 

Attendu de pied ferme, Ahab ne nous décevra pas ce soir. Plus bruyant que les canons du Hollandais Volant, le groupe livre un set monstrueux appuyé par la puissance de feu d'un batteur qui a dû effectuer un stage dans une entreprise de bûcherons au cours de son adolescence. L'équilibra du son, dense et sombre, permet d'apprécier la musique toute en puissance et subtilité des Allemands. Nul besoin donc de tendre l'oreille pour entendre les arpèges de The Hunt par exemple. Un détail qui mérite d'être souligné tant l'appréhension était grande de passer à côté de la richesse mélodique des compositions, une de leur grande force, crainte renforcée par la puissance sonore dégagée ce soir par les musiciens. Heureusement, Ahab connaît son boulot. 
Naturellement, la setlist fait la part belle à leur dernier effort avec trois titres, sur un total de sept. Le savoir faire des musiciens est indéniable et le public aux anges. Il faut dire que le groupe se fait plaisir, ne relâche pas la pression et crée, petites touches par petites touches, une atmosphère romantique et sombre. Inspirée par des maîtres de la littérature, la formation n'a pas son pareil pour dépeindre des paysages maritimes terrifiants et beaux à la fois qui nous font voyager. Après avoir livré un set d'excellente qualité, les musiciens reparaissent sur scène afin d'achever les derniers survivants, aidés par Antarctica The Polymorphess.

Raikage (Novembre 2015)

Merci à Garmonbozia et à Glazart pour la soirée. 

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