Mutoid Mand Lille le 02 novembre 2015

En ce lundi 2 novembre, c'est donc sur les bords de la Deûle et dans la bien nommée salle de la Péniche que Mutoid Man achève sa tournée européenne de 20 dates en autant de jours pour défendre Bleeder, leur premier album sorti en juin dernier. Le panneau « complet » de l’entrée annonce la couleur : ce soir on va se tenir chaud ce qui, vu les températures extérieures, est plutôt une bonne idée.

En l'absence de première partie et histoire de mettre immédiatement la salle dans l'ambiance, le groupe démarre directement avec le très entrainant Bridgeburner. D'entrée de jeu, on sent les Américains d'humeur grivoise et cette impression va se confirmer pendant toute la durée du set : bataille de doigts d'honneurs, plantage de baguette dans le plafond de la salle, blagues graveleuses... L'ensemble atteint son paroxysme, vers la fin du concert, lors de la reprise de Don't Let Me Be Misunderstood, renommée The Manimals (en référence au groupe The Animals célèbre pour sa version dudit morceau originellement chanté par Nina Simone), qui donne l'occasion à Steven Brodsky de se lancer dans un solo de vocalises a capela digne des plus grandes chanteuses à voix, sous le regard moqueur de ses compagnons de route. On était venu pour écouter de la bonne musique, pour le même prix on rigole bien, que demander de plus ?

Musicalement, la quasi-totalité d'Helium Head et de Bleeder y passe au cours des 45 minutes du concert. Le groupe alterne entre déferlement de riffs ravageurs, furie hardcore'n roll et interludes faisant la part belle à des transitions aux relents Stoner. Autrement dit c’est l'alchimie parfaite ! Histoire de varier les plaisirs, le survitaminé Scrape the Walls donne même aux deux compères l’occasion d’échanger basse et guitare. Au milieu de cet impressionnant océan de maîtrise technique, le chant de Brodsky est parfait, chacun des refrains étant assuré à la perfection.

C'est avec Gnarcissist, offert en guise de rappel et joué par un Nick Cageao couché au milieu de la fosse que se clôture le set. Les lumières qui se rallument mettent fin à cette parenthèse et dévoilent les sourires qui s’affichent sur l’immense majorité des visages des « mutants ». La performance n’aura pas duré une heure mais on est tous comblés d’avoir vu ces vieux briscards de Koller et Brodsky s'éclater sur scène et briller par leur simplicité et leur brio. Et oui, il ne faut pas l'oublier, derrière l'attitude potache se cache d’immenses talents.

rwn (Novembre 2015)

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