Acid King, Black Cobra, Dopethrone Paris (Glazart) 29/04/2015

Stoned Gatherings est devenu LE rendez-vous incontournable pour tous les amateurs de son massif,  gras, d’ambiances doomesques et Sludge et de bonnes soirées. D’autant plus que l’affiche de ce soir a de quoi faire baver : Dopethrone, avec leur dernier album encore tout chaud, Black Cobra avec leurs prestations scéniques hors-normes et Acid King, les rois du Doom qui nous gratifient d’un grand retour après 10 ans d’absence. La soirée s’annonçait embrumée…

C’est dans un Glazart plein comme un œuf que Dopethrone commence son set. Les Québécois  à l’humour déluré nous gratifient d’une musique somme toute très classique mais néanmoins efficace, dès les premières notes le public est envoûté par l’ambiance Doom si caractéristique qui brouille les sons et les esprits pour créer une effervescence unique, lourde et incroyablement jouissive. Les têtes dodelinent, les corps bougent presque malgré eux, le sourire jusqu’aux oreilles on ne peut que se faire emporter par les riffs d’une simplicité exemplaire portés par une basse solidement ancrée dans notre cage thoracique. La musique s’insinue dans la peau et agit directement sur nos corps pour nous plonger dans une pseudo transe. Le set semble se finir en un instant, le public est ravi et la soirée ne fait que commencer…

Et après une courte pause, Black Cobra déboule comme un animal enragé. Le cobra nous mords les tympans et c’est trop tard, on ne peut plus rien faire. Une avalanche de riffs imparables a raison de ce qu’il reste de notre esprit en quelques instants à peine. Le style hétéroclite et indéfinissable de Black Cobra soulève le Glazart et fait monter la fièvre très haut. Le public semble être pris de folie quand l’intensité monte dans des blasts qui appartiennent au Black Metal, pour retomber irrémédiablement dans un Sludge lourd et imparable. Chaque transition est exécutée avec brio, cela aurait été parfait si la balance n’avait pas nécessité quelques réglages au début du set, bien qu’il s’agisse d’un duo guitare-batterie, les basses étouffent le son… mais c’est de courte durée et bien vite arrangé par le staff. Black Cobra, fidèle à sa réputation nous sert une énorme dose de puissance et de maîtrise dans les gencives. On en est encore retourné quand Acid King entre en scène.

10 ans qu’on les attendait, 10 ans qu’ils n’avaient plus sorti d’albums et soudain on se retrouve devant ce groupe qui a marqué nombre de doomeux par son empreinte unique, étrange mélange entre un son gras au possible et un chant féminin clair. Le trio entre en scène presque sans un bruit et commence à jouer immédiatement, recouvrant un public encore chaud comme la braise d’un brouillard chaleureux. L’équilibrage cette fois est parfait et permet à la musique d’Acid King de prendre une ampleur incroyable, propulsant instantanément dans la « zone Doom » cet endroit où les contours se brouillent et où on navigue à vue, un peu comme dans un rêve, le chant de Lori S. faisant ici figure de phare pour ne pas nous perdre. Piochant partout dans leur discographie, le public est possédé, les yeux mi-clos et se mouvant d’avant en arrière au gré des vagues sonores que les amplis déversent dans le cerveau par hectolitres. Un unique rappel pour finir en beauté et c’est terminé, on en vient presque à douter que ce qui vient de se passer est bien réel, mais oui ça l’était, et qu’est-ce que c’était bon.

On s’y attendait, on le savait en arrivant qu’on allait passer une bonne soirée, mais comme bien souvent dans les concerts de Doom, on est surpris de la qualité des groupes en live, on se laisse emporter par cette ambiance que l’on connait par cœur, et on passe des soirées superbes pendant lesquelles à aucun moment l’intensité ne retombe. Vivement la prochaine fois.

MrCactus (Mai 2015)

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