Enablers, Fat Supper, La Secte du Futur Petit Bain (04/03/15)

Quatorzième édition des Mind Your Head de Mowno, cette fois à Petit Bain ! L’éclectisme du webzine y est bien représenté ce soir, entre le Rock garage de la Secte du Futur, le rock alternativo-électronique de Fat Supper et le Spoken Word teinté de Noise Rock d’Enablers. Le tout introduit par un film inédit sur la musique indépendante intitulé Do it Together, très intéressant. 

La Secte du Futur est un groupe composé de membres de JC SatanBlack Bug et Catholic Spray. Le quartet propose une pop aux forts accents Garage, entre riffs efficaces et une voix assez typique de ce genre. Tantôt agressif dans la rythmique, tantôt gentillet dans les mélodies, j’ai bien du mal à rentrer dans leur performance ce soir. Le son n’est pas optimal et le chant ne m’embarque pas. Le dernier morceau, dont la teneur a presque un côté « western » est toutefois agréable. Pas convaincu cette fois, mais ce n’est que partie remise. 

Fat Supper est le second groupe à fouler la scène de Petit Bain ce soir. Formation originaire de Rennes, ils distillent avec savoir-faire un rock poour le moins alternatif. Difficile en effet de catégoriser la musique de Fat Supper tant elle prend plaisir à nous surprendre. Chaque morceau joué ce soir se caractérise par un passage complètement loufoque mais toujours catchy. Adeptes des changements rythmiques brusques et des petites mélodies qui font mouche, les rennais nous font passer un très bon moment en leur compagnie. Le son est tout bonnement excellent, notamment la guitare, d’une clarté impressionnante. Le groupe s’acoquine ainsi de nombreux genres, du Math Rock à l’Indé, de la Pop à l’Expérimental. Une jolie surprise. 

Vient finalement le tour d’Enablers, à une heure plutôt tardive (23h30). Assez étonnant de faire débuter la tête d’affiche à cette heure-ci en semaine. Pourquoi ne pas avoir fait débuter le film plus tôt ?
Quoiqu’il en soit, quelques minutes après la fin du set de Fat Supper, je reprends mes esprits au comptoir, attendant que l’on me serve un demi. C’est alors qu’une voix grave à l’accent américain prononcé réclame un shot d’alcool blanc, ainsi qu’un demi. Si cet événement peut paraître sans importance, il devient plus croustillant lorsque l’on sait qu’il s’agit du frontman d’Enablers. Ce détail prend une autre dimension encore après avoir vu la représentation des américains, tant l’alcool est un acteur à part entière de la performance.  
Si la consommation d’alcool peut rendre un artiste détestable et mauvais, ici l’artifice rend la prestation totalement phénoménale. 
L’attention s’attarde particulièrement sur ce fameux frontman, Pete Simonelli. Complètement fou, hargneux, possédé, il dépose ses poésies rageuses d’un charisme féroce. Sosie de J.K Simmons (L’acteur qui interprète le professeur de batterie dans Whiplash) autant sur l’aspect physique que sur le comportement. La sensation d’assister à un événement interdit se décuple à mesure que les minutes passent. L’atmosphère est malsaine, Pete s’amuse avec les cheveux du premier rang, saute dans la fosse en titubant, crache, hurle, et picole à tous les râteliers (il ira même jusqu’à demander à quelqu’un dans le public d’aller lui chercher de la bière). Le sentiment d’insécurité pendant la prestation est incroyable, alors qu’entre les morceaux la pression (sans jeu de mot) retombe littéralement, le guitariste s’évertuant à enchainer les boutades. Le son est optimal et le rock bruitiste des trois musiciens vient accompagner avec brio les déclamations torturées du frontman. La classe américaine pour une prestation de haut vol, le genre de représentation qui marque. 

Une vidéo pro-shot de Mowno d'une partie de la prestation d'Enablers est visible par ici

Merci à Matthieu (Mowno) et Johannès (Petit Bain) ainsi qu'à Djou

Humtaba (Mars 2015)

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