Mineral, Solemn Sun le 05/02/15 Paris (Glazart)

Les légendes de l'Emo 90's nous font l'honneur de leur reformation pour une unique date en France à Glazart (Paris). Dire qu'on attendait avec impatience cette date relève de l'euphémisme et nous ne seront pas déçu...

... Même si le début de soirée commence timidement. Il faut dire que la froideur ambiante d'un mois de février parisien ne nous aide pas beaucoup. L'audience est encore clairsemée quand s'ouvrent les portes de la salle, ce qui nous laisse le temps de nous désaltérer avant que Solemn Sun ne monte sur les planches. Dubitatif nous étions sur le choix de ce groupe en première partie, pour des questions de package et de tournée commune semble t-il, dubitatif nous resterons après leur concert. Leur Emocore / Post-Hardcore, plutôt inoffensif, ne fait pas de vague et ne suscite que quelques applaudissement polis de la part du public. Entendons nous bien, c'est loin d'être dégueulasse et même plutôt bien foutu pour ces jeunes anglais originaires de Cheltenham, mais leur musique sonne déjà trop souvent entendue et bien trop classique pour susciter un peu plus d'intérêt. On pense à Thrice, un peu de Funeral For A Friend et tout cela reste bien trop balisé pour nous enflammer, si ce n'est sur le dernier morceau où le groupe se lâche d'avantage et ose les larsens. Dommage car les mecs avaient l'air sympathiques, mais Solemn Sun, du haut de sa jeunesse et son seul EP §, est encore un peu trop vert pour nous faire vibrer.

Tout le contraire des désormais vétérans Mineral qui réchauffent largement l'ambiance de Glazart pour le moment assez froide. Quelle meilleure ouverture que commencer par par Five, Eight And Ten et Gloria. Moins de 10 minutes se sont écoulées et nous sommes déjà conquis car même vingt ans après, tout semble avoir été figé dans le marbre. Chris Simpson a toujours la même sensibilité dans la voix, la rythmique qui s'emballe, les grésillements de guitares... on se croirait dans les années 90. Chaque note est jouée avec précision, mais le plus important, c'est qu'on sent la passion intacte chez les musiciens. Ce que je craignais, c'est de voir un groupe forçant les traits de l'Emo, 20 ans plus tard, surjouant, ou au contraire, jouant avec une application molle qui aurait pu en être gênante. Mais non la flamme est encore là, et le besoin de remonter sur les planches n'est pas faussé. Certes, Mineral parle peu, se contente d'aligner les banalités de remerciements et d'ajouter qu'ils sont contents d'être là. Les interactions, avec le public sont extrêmement limitées et s'il n'y avait pas eu quelques personnes devant la scène pour bouger et mettre un peu d'ambiance, on se serait cru devant un concert de Pop/Folk à la con pour trentenaires. 
Alors peut-être que le fait de voir un des groupes les plus importants de la scène Emo occulte certains petits soucis, dont le plus important semble être le désamour du public (parisien) pour cette scène, car à peine une centaine de personne s'est déplacé ce soir, mais je ne peux surtout pas ignorer les frissons en entendant Slower ou If I Could. Les larmes montent aux yeux plusieurs fois. Pour la beauté de Forivadell, les chœurs sur Slower, le final de Wakingtowinter et finalement toute la setlist quasiment impeccable de leurs deux albums (aller, il manquait peut-être un Dolorosa pour que se soit parfait) et un gros rappel sur Lovelettertypewriter, Palisade et le fin du fin Parking Lot, ça valait le coup de faire le déplacement. Pour cette joie communicative, ces étoiles dans les yeux, et ce moment hors du temps qu'on n'est pas près d'oublier, je leurs dis un grand Merci.

Pentacle (Février 2015)

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