Arms And Sleepers, L'âge d'or Paris, Batofar, le 21-01-2015

Ce 21 janvier, il faisait froid à Paris. Très froid. Le genre à se dire qu'on ne passerait définitivement pas la soirée sur la terrasse du Batofar, quel que soit le nombre de breuvages ingérés. Le genre à se dire, aussi, que ce qu'il faudrait pour se réchauffer, c'est une bonne musique rugueuse de poilus.

Mauvaise pioche ce soir, puisque aussi bien L'âge d'or que Arms And Sleepers ont laissé au vestiaire toute aspérité. Pour les premiers, qui ouvrent, leur musique s'engouffre dans des sentiers qui commencent à être bien battus, dans un style électronique aux frontières du Post-Rock et de l'IDM. Très appliqué, le trio offre un set consistant, tendu sans être déplaisant, si ce n'étaient une voix dispensable, qui tient difficilement la route sur scène, et des visuels sans grosse valeur ajoutée (et à ce moment-là, j'ai pensé que je préférais ceux de Oneohtrix Point Never, c'est dire). Il y a certes un risque de trop en faire assez palpable, mais en tant que première partie, les Parisiens ont bien joué le jeu, alternant passages plus introspectifs et rythmiques franchement plus dansantes, comme des mélodies pop passées à la moulinette du synthétiseur. 


Disons-le honnêtement : on avait quand même toujours cru que Arms And Sleepers c'était un duo (ce que démontre de manière réconfortante un tour sur internet). Alors, donc, quel ne fut pas l'étonnement, marqué d'un doute profond et habité, que de voir Mirza Ramic seul sur scène derrière son laptop au fruit. Passé ce questionnement, dont on mettra bien deux-trois morceaux à se remettre, on rentre dans le set. Arms And Sleepers, c'est un peu la figue et le raisin dans la discographie. Contrairement au cochon, tout n'y est pas bon et le kitsch y côtoie parfois le très bon. Matador (2009) entrait dans cette dernière catégorie avec son electronica nostalgique et son ambiance sépia. Pour Swim Team, sorti fin 2014, on hésite encore (cette pochette...). L'optique est clairement différente, avec une summer attitude déstabilisante et, dans le même temps, des titres orientés dancefloor plutôt efficaces sur la durée. Impression confirmée par le live, et sa setlist dansante aux rythmiques R&B, où passera tout le dernier album (on retient "Swim Team", "Hummingbird", "Tiger Tempo", "Nobody More Than You").



Malgré un rendu plus satisfaisant que sur disque, grâce à un travail sur les textures plus vivant, on avoue s'être lassé après 45 minutes de jeu de ce DJ set. Que ce soit le fait de ne pas s'y être préparé, ou de se dire que cet album, on le réécouterait bien au bord d'une piscine, cocktail en main, il manquait quelque chose de "plus" pour emporter l'adhésion. La salle n'y a peut-être pas aidée, froide quoique correctement remplie. Attentive durant tout le set, elle a néanmoins applaudi chaleureusement Ramic jusqu'à l'encourager pour un mini-rappel. Un bel hommage pour un groupe/artiste qui n'a pas l'habitude de venir très souvent par ici.


Chorizo (Février 2015)

Un grand merci à Pauline (Batofar), à Clem pour les photos et à Djou.

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