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Effervescence Records par mail, 2014
Nous avons échangé quelques mails avec Fab, le fondateur du label français de punk-rock Effervescence Records. Intéressant pour en apprendre un peu sur le fonctionnement d'une structure efficace et à taille humaine. Effervescence nous abreuve de punk-rock rapide comme l'éclair depuis maintenant dix ans.
Salut Fab, on commence par les présentations ? Hello ! Allez avec plaisir ! Je suis le fondateur et responsable du label Effervescence Records.
Comment as-tu décidé de fonder ton label ? C’est
très simple, j’avais un groupe de ska-punk rock et au moment de sortir
notre premier album, je me suis dit: « En fait je fais déjà tout par
moi-même, la promo, la prod, le booking, alors pourquoi je ne monterais
pas mon propre label ? » Et c’est ce qui s’est passé ! C’était en
2004 (d’ailleurs cela a fait 10ans au mois d’Avril ! ) et après avoir
fait toutes les démarches administratives, Effervescence était né !
Quel a été le premier groupe que tu as signé ? Et bien, comme dit précédemment, c’était tout simplement mon propre groupe de l’époque qui s’appelait No Perfect.
Ça a été comment d’apprendre sur le tas ? Bizarrement, je n’ai pas trouvé cela si dur ou ingérable ou bien désagréable. Peut
être, est ce parce c’est ta passion, que tu y consacres beaucoup plus
de temps, de patience et d’énergie, et que forcement quand tu passes 2
heures sur une chose qui t’intéresse, elle te semble plus facile et
logique qu’une chose sur laquelle tu serais resté 2 minutes et qui
t’aurais fait chier au plus haut point ! (rires)
Concrètement à quoi ressemble une de tes journées de travail ? Je
me lève tard. Dès mon réveil, je vais regarder mes mails et autres
messages (si urgent il y a, j’y réponds de suite). Je vais ensuite
manger un morceau et puis c’est parti ! Je finis donc tous mes messages.
Je fais ensuite partir toutes les commandes. Ensuite je m’occupe de
tout ce qui est coup de téléphone en France et Europe. Et à partir de
21h, je m’attaque à la grosse partie, la promo, la compta, la gestion
des stocks, et les échanges avec les personnes avec qui nous bossons,
qui sont de l’autre coté de l’Atlantique (pour eux ce n’est le début de
l’après-midi). Je finis en général vers les 5h du matin…
Comment en es tu venu à signer des groupes internationaux ? Fin
2006, alors que j’avais fait quelques prods, un pote de longue date
(Manux de We Care Booking) me dit : « Fab, les gars de Belvedere sont en
train de remonter un groupe qui s’appelle This is a Standoff et ils
n’ont pas de label, ca te dit qu’on les sorte ? ». En temps que fan
ultime de Belvedere, ca me semblait incroyable ! Et la question ne se
posait même plus quand j’ai entendu pour la première fois le mix de
l’album ! Ouah ! Quelle gifle ! Et en Octobre 2007 Be Excited le
premier album des This is a Standoff sortait ! A partir de ce moment là, je crois que j’ai signé plus de groupes internationaux que Français.
Y a-t-il des choses que tu recherches en particulier chez un groupe ? En premier lieu que la musique me plaise ! (rires !) Tu
sais il y a des groupes avec de très bonnes (voire grosses) notoriétés,
dont le style ou la musique ne me plaisait pas, qui voulaient être chez
Effervescence. J’aurais pu les prendre et être sur de faire de bonnes
ventes, mais je ne suis pas encore blasé et aigri par le fric… Je le dis souvent, le jour ou je ferais ça, j’arrêterais Effervescence et je passerais à autre chose ! Après je recherche tout simplement chez un groupe qu’il soit bosseur, et que les membres soient des gens sympas. Je crois que le meilleur groupe du monde composé de connards ne m’intéressera jamais.
A ton avis, quels sont les avantages dont tu profites par rapport à une major ? Déjà,
en tout premier lieu, d’un rapport privilégié avec mes groupes.
Attention je ne dis pas que ce n’est pas le cas avec tous les labels
indépendants, mais avec Effervescence, c’est pour moi une règle d’or !
Discuter, échanger, réfléchir ensemble sur pleins de points et les
partager. Effervescence n’est pas un label où OK on te signe, envoie le
son, on envoie le fric et chacun sa race. Certainement pas ! Je suis
absolument contre ce rapport que les majors et, de plus en plus de
labels indés (et dont je ne citerai pas les noms) ont. Tous les gars des groupes Effervescence sont devenus de bons amis. Après
je dirais aussi que l’avantage que l’on a par rapport à une major, c’est
qu’on a moins de fric ! Haha ! Ça c’est un avantage ? Dans un sens oui,
car on fait attention à comment on l’utilise ! On ne le balance pas par
les fenêtres ! Je veux dire on ne paiera pas un encart promo dans «
Closer » par exemple ! (rires)
On entend sans arrêt que la vente de musique se casse la gueule de toute part, comment fais-tu pour être là depuis 10 ans ? Effectivement les ventes de disque se cassent la gueule. Mais rapport à quoi ? A qui ? C’est
sur qu’un groupe comme Green Day ou Muse ou Maiden ne vendra plus 15
millions d’albums de chacun de ses disques… Mais peut etre 6 ou 8... Sur
des proportions plus « humaines » des groupes indépendants qui en
veulent, qui se battent, qui font des concerts, avec de bonnes personnes
qui les entourent arrivent encore à vendre plus de 10000 albums ! Bien
sur 10000 c’est ridicule à coté de 15 millions… Et puis pour finir, je vais te dire qu’il y a un réel retour du vinyle depuis quelques années, et ça c’est génial ! Et il touche toutes les générations ! Sur les concerts, tu as des gamins de 14ans qui viennent achetés des vinyles et qui savent exactement de quoi ils parlent !
Que peux-tu nous
dire des relations entre un label et d'autres acteurs de la scène ?
(médias, promo, salles de concerts, studio...) Je ne sais pas comment
cela se passe en général avec les autres labels, mais de mon coté, cela
se passe très bien. J’entretiens un rapport plus amical que
professionnel avec la plupart de ces gens là ! Je bosse avec certains
de ces médias (comme Metalorgie par exemple ;) ) depuis presque 10ans.
Nous avons la même passion, la même envie, des liens se créent
inévitablement je pense…enfin si tu n’es pas trop con… (rires) !
Pour finir, peux-tu nous parler de l’actualité du label ? On a sorti les nouveaux albums de A Wilhelm Scream et Forus il y a quelques mois. Le
23 Septembre sortent le nouvel album du groupe F.O.D. (Punk rock –
Belgique) qui s’appelle Tricks of The Trade ainsi que l’édition
vinyle de leur premier album appelé « Ontario » (paru seulement en
version CD l’année dernière). Nous allons également annoncer un nouveau groupe d’ici quelques semaines… Comme
tu le sais nous sommes le distributeur de Fat Wreck Chords (label de
NOFX, Lagwagon, Mad Caddies etc…) et nous continuons de développer les
choses autour de tout cela… Et pour finir pas mal de nouveaux projets sont également en cours… En
fait le mieux pour nous suivre c’est de passer sur le site
d’Effervescence ou sur Facebook.
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