Rachel Goswell et Nick Chaplin (Slowdive) La Route du Rock, 15-08-2014

Quand on nous a dit qu'on avait l'opportunité d'interviewer Slowdive, notre sang n'a fait qu'un tour. Et on a senti des petits frissons nous parcourir l'échine lorsqu'on s'est attablé pour quelques petites minutes avec Rachel et Nick pour discuter de la reformation des légendaires Britanniques. Ils ne nous quittent pas depuis et ont même redoublé après leur concert du soir à La Route du Rock.


Metalorgie
: Qu'est-ce qui vous a poussé à vous reformer maintenant ?
Rachel Goswell : C'est le bon moment pour tout le monde, au niveau personnel. On a eu des offres auparavant, mais ce n'était jamais le bon moment. On a eu cette opportunité l'année passée et le timing convenait à chacun. On s'est donc dit "Pourquoi ne pas essayer?".
Nick Chaplin : On voulait aussi être sûr que ce soit le line up originel qui se réunisse, c'était important pour nous. Chacun a grandi, travaillé sur d'autres projets, construit une famille, c'était compliqué de faire ça avant l'année dernière.


M : Aviez-vous gardé contact durant ces vingt dernières années ?
NC : Par épisodes principalement. Certains d'entre nous se voyaient tout le temps, d'autres un peu moins. Quand nous nous sommes revus tous ensemble pour la première fois, je n'avais pas vu Neil ou Simon depuis 20 ans... J'avais croisé Rachel une fois l'an dernier et je travaille avec Christian donc je le vois tous les jours, c'est plus facile.


M : Qu'est-ce que ça vous a fait de rejouer vos anciens morceaux, tous ensemble ?
RG : C'était super... et bizarre en même temps : on ne s'est pas sentis vieillis. C'était excitant et amusant.
NC : On a retrouvé nos automatismes très rapidement, c'est comme si on avait joué la veille ensemble. Pour notre première répétition, on a choisi des morceaux plus directs et ça a étonnamment bien tourné, très vite. Chacun a aussi évolué ces dernières années, ça a dû aider.
RG : On est peut-être un peu plus ridés maintenant...
NC : Mais les blagues restent les mêmes...
RG : Oui, on adopte à nouveau un comportement plus enfantin (rires). Entre nous, on a une relation très fraternelle, très spéciale puisqu'on se connait depuis tout jeune, moi et Neil on se connait depuis que l'on a 7 ans... C'est la famille... Bon, certes une une famille à problèmes (rires)...
NC : C'est vrai, maintenant qu'on est reformé, chaque fois que l'on joue, on attend impatiemment le prochain show pour se réunir et rejouer ensemble. C'est agréable.


M : Y a-t-il des titres que vous avez redécouvert ou que vous ne jouiez pas à l'époque et que vous prenez plaisir à faire maintenant ?
RG : Nous avons commencé à jouer "Dagger", ce qui n'était pas le cas avant... "Blue Skied An' Clear" et "Crazy for You" aussi.
NC : Plus les morceaux de Pygmalion que nous n'avions pas eu l'occasion de jouer à l'époque.
RG : Jouer dans des festivals, ça reste particulier. Le temps est limité et tu dois choisir les morceaux les plus populaires. Par exemple, on a cessé de jouer "Alison" à un moment parce qu'on n'était pas très satisfaits du rendu et les gens se sont plaints en nous demandant "Pourquoi vous ne jouez pas "Alison" ? Donc, on l'a rejouée...
NC : Avec le recul, tu as une bonne idée de ce que les gens veulent entendre, surtout avec les réseaux sociaux. Ils finissent par te dire ce qu'on doit jouer. Par exemple, si tu t'aperçois quand tu répètes que tel morceau sonne mal, tu te dis "Ok, je laisse tomber" et tu ne le joues pas. Mais si les gens te harcèlent pour que tu le joues, tu lui donnes une deuxième chance et même si ça sonne toujours mal, ça passe pour eux donc... On a tous, dans le groupe, des morceaux que l'on préfère jouer plus que d'autres, mais le public a payé sa place pour nous voir donc il a voix au chapitre. Je sais que si je viens en festival voir un groupe dont j'ai apprécié le travail il y a quelques années, j'ai envie d'entendre les chansons que je connais et que j'aime et pas forcément celles que le groupe préfère. Il y aura toujours 20 personnes pour te demander une version longue de "Rutti" mais la majorité veut entendre "Alison" ou "When The Sun Hits"... C'est différent quand tu joues dans une salle. Tu peux te permettre d'être plus créatif.


M : Avez-vous prévu des arrêts dans des salles plus petites ?
RG : Nous allons jouer dans des petites salles aux Etats-Unis, cet automne. Il y a aussi une question de viabilité financière lorsqu'on part en tournée. On cherche à ne pas perdre d'argent. Si on veut faire plus, il faut agrandir l'équipe et ça a un coût. Mais on adore jouer dans des salles, attention. C'est différent des gros festivals.


M : Avec l'ambiance intimiste qui se dégage de vos albums, j'ai toujours eu du mal à envisager que vous puissiez jouer dans des grosses salles ou sur des scènes extérieures...
RG : Oui, c'est vrai. Tu sais, à chaque festival, on a eu le choix de jouer soit sur la main stage soit sur des scènes plus petites et nous avons toujours préféré la seconde option, pour des raisons de qualité du son, d'atmosphère... Ce sera intéressant ce soir de voir comment ça se passera sur cette grande scène.
NC : Nous étions assez inquiets de voir comment on pouvait sonner devant tant de monde mais les gens ont été agréablement surpris de voir que notre son s'adaptait finalement assez bien, même si on n'avait pas forcément ce genre d'expérience dans ce domaine auparavant.


M : Quels sont vos projets pour les prochains mois?
RG : On va continuer à tourner, aux US, à répéter d'anciens et de nouveaux morceaux et voir ce qui en sort. Peut-être travailler sur un nouvel album. Tout le monde a mis entre parenthèses ses autres projets et sa routine quotidienne pour se concentrer sur Slowdive.

Chorizo (Septembre 2014)

Merci à Maxime (Route du Rock) et à Chloé pour les photos.

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