Roine Stolt (Transatlantic) Phoner (décembre 2013)

Alors que Transatlantic s'apprête à sortir son nouvel album Kaleidoscope le 27 janvier prochain, nous avons pu nous entretenir par téléphone avec Roine Stolt, guitariste/compositeur/chanteur suédois, qui officie également dans The Flower Kings. Il nous parle ici du travail sur ce nouvel album, mais aussi de ses choix musicaux et de son amour pour la guitare.


Quatre années se sont écoulées depuis le dernier album studio de Transatlantic, cela a été dur de composer, trouver des arrangements et de réunir tout le monde ?

Cela fait maintenant deux ans que l’on est vraiment sur cet album, le temps de gestation a été assez lent. En plus de cela, avec nos emplois du temps compliqués, cela n’était pas toujours facile de se voir : une semaine par ici, trois semaines par là… Mais avec les outils de maintenant et une bonne organisation, on a pu quand même travailler de manière efficace.

Justement, en termes de qualité et précision du son, du sentiment de puissance par rapport aux précédents albums, cet opus s’avère mieux produit. Quel a été l’axe de travail pour Kaleidoscope ? Comment travaillez-vous ensemble ? Qui amène les idées dans le groupe ?

On a changé pas mal de choses sur notre manière de créer ensemble. On a essentiellement travaillé dans le home studio de Neal (NDLR : Morse, chanteur et claviériste du groupe), qui a souvent apporté les mélodies, le matériau brut. On a  beaucoup cherché tous ensemble, refait les chansons (les plus longues) dans pleins de versions différentes, jusqu’à vingt-cinq fois, chacune avec des visions différentes. Ensuite on a cherché tous les effets qui pourraient marcher, les sons qui nous paraissaient les plus efficaces pour une ambiance donnée. Tout le monde s’est mis à la tâche et s’est beaucoup investi, même quand nous n’étions pas tous réuni dans la même pièce. Nous avons donc aussi beaucoup travaillé chacun de notre coté mais en communiquant beaucoup avec des mp3 et mon MPD (NDLR : un serveur musical qui gère des données mp3, des données de studios virtuels comme cubase, pro tools…).

Finalement, cet album sonne quand-même plus abrupt que les précédents, moins "mainstream" ?

Avec les arrangements qu’on a faits, les différentes orchestrations, je pense que Transatlantic vient de trouver une vraie identité sonore, un subtil mélange entre ce que l’on faisait et sur ce que nous ferons à l’avenir.

On entend des instruments à cordes dans cet album, notamment du violoncelle. Vous avez joué avec des samples ou de vrais instrumentistes ? Comment ferez-vous sur scène pour ces sons ?

Pour les cordes, je ne souviens plus trop, je dirais cinquante-cinquante. Pour le live, on n’a pas encore trop réfléchi à cela, cela pourrait être des samples, mais je verrais bien ces mélodies avec un son type Mellotron.

À propos des arrangements et du live, vous laisserez vous de la place pour l’improvisation avec ces nouveaux titres ?


Je pense que oui, voire même de la jam, sur des intros ou des fins de morceaux. En tout cas, j’aimerais beaucoup et je le souhaite vivement, l’improvisation te donne tellement d’expériences musicales intenses émotionnellement…

Question matos, qu’est ce que tu as utilisé sur cet albums niveau guitares et amplis ?


J’ai des tonnes de guitares et d’amplis que je laisse dans différents endroits. Ma guitare principale est une Fender Telecaster, que j’ai customisée avec des micros Kineman qui sonnent divinement bien. J’ai aussi utilisé une Gibson ES 335, ma vieille Les Paul Gold Top de 1953, et d’autres de manière plus anecdotique. En ampli, j’ai essentiellement utilisé le Mesa Boogie Transatalantic qui me donne un son un peu plus présent et tranché, il  fait plus ressortir les caractéristiques de mon jeu que les autres amplis que j’utilisais habituellement. Niveau guitares folk, j’ai utilisé essentiellement une douze-cordes Seagull (NDLR : une marque canadienne), c’est une guitare pas très chère mais qui a un son formidable.

Ton son a une forte connotation seventies et eighties dans les effets. Que penses-tu des effets numériques et de l’avenir de l’analogique dans les années à venir ?

Ca fait plus de 20ans que j’utilise des effets numériques. Je dois dire que j’aime beaucoup, mais que j’ai eu pas mal de désagréments niveau durée de vie. J’utilise essentiellement des pédales analogiques comme les compresseurs, overdrives, phasers. Je préfère une pédale dans un vrai ampli à lampes, avec les caractéristiques de son de chaque marque: MESA Boogie, Orange, Marshall… Pour le reste, j’utilise en effets digitaux : depuis 5ans, j’ai un G System/ G Force de TC Electronics, et j’en suis très content.

Avec le Metal Progressif et des groupes comme Dream Theater, dont faisait partie Mike Portnoy, t’es-tu intéréssé aux guitares sept-cordes et aux sonorités qu’il serait possible d’avoir pour ton jeu ?

Je n’ai pas encore essayé de guitares sept-cordes, mais pour l’instant je n’en vois pas trop l’utilité. La recherche de sons graves et les sonorités metal ne n’intéressent pas, et dans les aigus 22 ou 24 cases me suffisent amplement. Par contre, il y a chose qui m’intéresse vraiment en ce moment, ce sont  les manches True Temperament pour l’intonation et j’envisage de modifier ma Telecaster pour un manche 22 ou 24 cases de ce type.

J'imagine que 2014 va être chargé pour toi ?


Avec Transatlantic, nous avons une grande tournée de prévue en Europe – avec une date à Paris le 15 mars au Bataclan – puis aux USA et en Amérique du Sud jusqu’en Mai. Et trois semaines plus tard, j’enchaine des concerts avec The Flower Kings ! J’espère que l’on fera également de grands festivals cet été, et pourquoi pas en Europe.


Remerciements à Roine Stolt pour sa disponibilité et à Valérie pour avoir organisé cet entretien.

Sugizo (Janvier 2014)

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