(ENGLISH version below)
Dénigré pour son côté arty par les uns, apprécié pour son profil ambitieux par les autres, le passage de Fall Of Efrafa dans la tourmente musicale aura occasionné son lot de joies et de discordes. A Metalorgie, c'est peu de dire que l'on s'est laissé séduire par le groupe de Brighton dès le début et c'est un curieux sentiment qui nous saisit à l'heure où les anglais s'apprêtent à tirer leur révérence après une - trop petite - série de concerts. Satisfaction que Fall Of Efrafa soit parvenu à l'objectif qu'il s'était fixé ; tristesse de voir le groupe s'éteindre et ce même si Inlé n'atteint pas le niveau de ces prédecesseurs. Une chose est certaine : un tel degré d'excitation pour un groupe n'est pas pour demain. Il était donc normal que nous clôturions le cycle en dressant un petit bilan avec les protagonistes. Rencontre avec Alex, chanteur de Fall Of Efrafa.
1. Vous allez bientôt refermer, le chapitre Fall Of Efrafa. Quel regard portez-vous sur cette période. Des regrets ?
On a des tas de regrets, mais dans l'ensemble Fall of Efrafa a été l'une des expériences les plus extraordinaires de notre vie. On a réalisé bien plus de choses que ce qui était prévu au départ. Personnellement, je ne pensais même pas que le groupe irait au-delà de la première répèt'. Jamais je n'aurais imaginé que Neil aurait pu me croire quand je lui ai demandé de rejoindre "mon groupe de death". Mais ce fût le cas, et très vite on a également convaincu les autres... Et maintenant on a ces trois albums à notre actif; on est fiers des trois (même si on sait plus où se mettre quand on entend la partie de violoncelle sur "A Soul to Bare"). Je crois qu'on réalisera et que tout nous tombera dessus une fois qu'on aura enquillé le dernier accord et que j'aurai crié le dernier "... warren is empty."
2. Le meilleur souvenir ?
Quand on a joué à l'ABC no Rio de New York, le concert avec Icos en Suède dans une forêt, la fois où on a traversé des montagnes en van sous la neige, et les rencontres avec des gens vraiment géniaux dans des endroits où nous n'aurions jamais imaginé nous rendre!
3. Le pire ?
Les longs trajets, les prises de becs débiles. La fin du groupe.
4. FOE donne l'impression de tout avoir calculé, de n’avoir laissé aucune place à l'improvisation. Aussi aviez-vous prévu le cheminement global du groupe, en rapport avec la lecture d'Adams, ou l'évolution s'est-elle faite naturellement ?
Du point de vue musical, c'était un processus très naturel, chaque disque étant le reflet de la période durant laquelle il a été composé. La musique a évolué au fil de notre progression en tant qu'individus. En ce qui concerne les textes, j'ai réécrit et modifié l'histoire au fur et à mesure. Des choses ont été changées mais le gros du travail avait été fait dès le départ. L'histoire a été influencée par Watership Down, mais elle n'y ressemble que très vaguement. On a juste emprunté les références politiques et mythologiques ainsi que les noms des personnages. Cela dit, ça reste une ode à l'essence du livre. En revanche, pour la musique on rentre dans le domaine du ressenti personnel. Je ne crois pas que nous ayons pris à aucun moment nos albums précédents comme référence quand nous nous asseyons pour composer de nouveaux morceaux; c'est certainement la raison pour laquelle les trois sonnent si différents les uns des autres.
5. Dès le départ vous aviez une conception bien particulière de votre œuvre et vous avez juste cherché à la mener à bien. Et tout ce qui gravite généralement autour du groupe (la vie de tournée, les plans pour l'année prochaine, le succès, etc) semble avoir été presque inexistant (ou en tout cas largement secondaire).
Si nous avions voulu devenir célébres, nous n'aurions pas monté un groupe traitant de lapins! Le postulat de départ, et il est resté de mise tout au long de l'aventure, c'est que le groupe passait après nos boulots, nos vies et nos proches. Nous n'avons jamais rêvé de gloire et de grandeur, nous n'avons même jamais pensé que des gens allaient aimer ce que nous faisions. C'est cool qu'on se soit trompé sur ce dernier point, et j'espère qu'ils comprennent que nous n'avons jamais eu l'argent nécessaire pour tourner plus que nous ne l'avons fait, et qu'il y a des choses que nous n'étions pas prêts à sacrifier pour faire des concerts. Ca a déjà été assez dur de faire ce que nous avons fait, et je suis à la fois surpris et heureux que nous ayons pu enregistrer ce dernier disque. Au final je crois qu'on aimerait tous avoir un peu plus de temps pour jouer ces nouvelles chansons en concert, leur laisser le temps de mûrir, mais au moment où j'écris ces lignes, c'est comme si le groupe faisait déjà partie du passé, et cette dernière œuvre n'est rien de plus que le chant du cygne.
6. La musique a-t-elle pour but de sublimer les paroles et les valeurs que vous défendez ou est-ce un exutoire physique nécessaire, que vous n’auriez pas pu atteindre avec de simples écrits?
Le traitement de l'aspect politique est trop vague pour constituer l'élément central. Si c'était ce que nous recherchions, nous serions un groupe ouvertement politique. Mais nous ne l'avons jamais été; l'approche est un peu plus subtile que ça. Les paroles traitent d'une lutte contre l'oppression physique et intellectuelle, mais leur sens véritable est volontairement enfoui sous la musique et l'histoire. Nous n'avons jamais cherché à bourrer le crâne de qui que ce soit avec nos opinions.
Les gens apprécient les groupes pour leur musique. On ne verrait pas toutes ces disputes sans fin sur les genres s'il n'y avait cet amour ou ce désamour de la musique. Dans notre cas, les paroles, le concept et l'artwork embellissent notre musique. Parfois j'ai du mal à comprendre comment les gens peuvent s'imaginer que nous sommes un groupe ouvertement engagé. D'où leur vient cette idée? Les paroles sont métaphoriques. La musique est composée sans les mots, qui viennent après. Peut être que les paroles deviennent importantes une fois que la musique a été 'digérée'... Notre musique fait qu'on pourrait nous prendre pour un groupe composant la B.O. d'une histoire, mais en fait c'est l'inverse. Il se trouve juste que la musique et les mots vont bien ensemble.
7. Depuis vos débuts vous avez tout fait pour vous démarquer du mouvement crust traditionnel. Pourquoi ?
Tout ce que nous avons fait, c'est essayer d'éviter d'être affiliés à un genre qui ne nous correspond pas. Fall of Efrafa n'est pas un groupe de crust, nous n'avons jamais fait partie d'une quelconque "scène crust traditionnelle". Pour commencer, nous n'avons pas fait assez de concerts pour ça! Nous apprécions toutes sortes de musiques, et non un genre précis. Je pense également que certains styles musicaux ont des prérequis esthétiques si forts, et des convictions politiques tellement pré-imposées, que ça en devient un peu suffoquant, en particulier pour les gens n'ayant pas grandi dans l'univers punk. Fall of Efrafa a débuté comme groupe punk et a terminé sa course comme groupe post rock d'une certaine façon. Rien de cela n'a été prémédité, ça a été une évolution naturelle faite de nouvelles découvertes musicales et de goûts changeants. Nous sommes un groupe DIY qui évolue principalement au sein de la scène punk DIY, parce que nous apprécions la chaleur amicale et l'idéologie de cette scène. Il y a des tas de groupes post rock/metal qui ressentent la même chose. Je nous considère comme un groupe post hardcore.
8. La critique de la religion occupe une importante place chez FOE. Dagerman, qui était loin d'être une grenouille de bénitier, disait que seuls ceux qui avaient la foi pouvaient être heureux. Du coup il s'est suicidé. Penses-tu que l'on peut-être athée et heureux ?
Est ce que la vie est une histoire de bonheur? A la base, la vie est un combat, une affaire de lutte. Les humains ne font qu'exister désormais, nous ne luttons plus. Dans le passé, le succès et l'accomplissement étaient mesurés par la capacité à pourvoir aux besoins de sa famille et à rester en vie pour ce faire. Nous avons remplacé cet impératif par la quête perpétuelle et inatteignable du bonheur. En tant que personne ayant souffert de dépression pendant la majeure partie de ma vie adulte, je ne considère pas que le malheur et l'absence de foi soient liés. J'aime et je ressens autant que n'importe qui, et ça n'a rien à voir avec la foi. Ca serait ridicule. Le bonheur ou même la satisfaction sont des objectifs inatteignables pour la grande majorité des êtres humains et non humains sur cette planète.
La religion se sert de ce miroir aux alouettes pour donner aux gens une raison de croire et de vénérer, qui revient au final à sacrifier sa vie pour une existence vide. Je ne vois aucun intérêt à poursuivre une forme de bonheur trompeuse en renonçant délibérément à la logique et la vérité. Si l'athéisme c'est avoir conscience de la laideur de la réalité, alors je choisirai toujours le malheur plutôt que le bonheur.
9. Vous avez fait de l’athéisme et du végétalisme vos deux principaux chevaux de bataille. En quoi ces deux concepts sont-ils indissociables (historiquement, moralement...)?
Oui, principalement parce que ce sont les deux valeurs sur lesquelles nous pouvons discuter et réfléchir au quotidien, en plus d'appliquer leurs principes. Comprendre l'existence, les mécanismes de la vie et le monde qui nous entoure est à la fois enrichissant et source de réflexion. Parfois, cette réflexion peut remettre en cause notre rôle et le rôle des autres espèces sur cette planète. Parvenir à concevoir les humains comme une espèce animale parmi tant d'autres aide à envisager tout être vivant comme acteur à part égale d'un seul et même champ. La connaissance nous permet de comprendre que les humains n'ont plus besoin de consommer la vie d'autres êtres et espèces doués de sensations. Donc une idée - l'idée selon laquelle l'univers est une chaîne d'évènements magnifiques mais complexes, selon laquelle il n'y a pas eu de créateur et que nous sommes simplement des singes pourvus d'outils - peut engendrer d'autres idées, comme le respect pour les autres formes de vie. En réalité c'est très simple.
J'écris les paroles, et je n'éprouve personnellement aucun intérêt pour les idéologies sociales et politiques complexes, bien que d'autres membres du groupe s'y intéressent, mais nous sommes tous d'accord sur ces deux principes. Voilà pourquoi ce sont les deux idées que nous avons réellement mis en avant.
10. Alpinist, Reflections Of Internal Rain, bon nombre de groupes désormais citent FOE parmi leurs influences. As-tu pris conscience de cette notoriété ?
C'est cool que des gens apprécient notre musique, mais nous sommes aussi bien conscients du fait que ces groupes sont influencés par les même groupes qui nous ont influencés.
11. Vous aviez parlé à un moment d'un album réalisé en collaboration avec Icos, avec qui vous semblez posséder une certaine similitude, une même conception de la musique. Ce projet était-il bien avancé ? Si tel est le cas, aura t-on l'espoir de le voir un jour sortir des cartons ?
C'est tombé à l'eau quand le batteur d'Icos a quitté le groupe et qu'ils ont décidé de composer du neuf. Nous sommes amis, et nos groupes respectifs passent après ces amitiés. Maintenant que l'aventure s'achève pour Fall of Efrafa, nous allons je l'espère pouvoir passer du temps ensemble en tant qu'amis, indépendamment de nos groupes. Nous voulions seulement faire ce split car nous avons trouvé des sortes d'âmes sœurs en les personnes qui composent Icos. Donc l'aspect musique ne devait être qu'un prolongement de cette amitié. Je suis vraiment content qu'on ait pu voir Icos et jouer avec eux, le plus grand privilège étant d'être amis avec des gars en or comme eux. Sur notre dernier album, sur "Republic of Heaven", nous avons délibérément copié une de leurs chansons, et nous leur avons dédiée... Des gars bien.
12. A l'inverse de la plupart des groupes, vous saviez quand s'achèverait l’aventure Efrafa. Savoure t-on mieux les choses lorsque l'on sait quand elles vont se terminer ?
La plupart des groupes dans lesquels j'ai officié se sont séparés en mauvais termes, cette fois ci c'est juste étrange. On est en train de se séparer, physiquement et affectivement. Je pense qu'on en avait besoin et que c'était le bon moment, le timing est parfait.
13. On s'attendait à un feu d'artifice, un final en apothéose qui sanctionnerait ces quatre années d'aventure FOE. Au final, on se retrouve avec huit pauvres dates, toutes situées dans le nord de l'Europe. France, Espagne ou Italie chez qui vous avez pas mal de fans passent à la trappe. Une raison particulière ?
La seule raison, contrairement à ce que beaucoup croient, c'est que nous n'avons ni le temps, ni l'argent de tourner, et aussi le fait que les gens pensent parfois que nous sommes un groupe plus important que nous le sommes réellement. Nous travaillons tous et ne pouvons pas prendre plus de congés. Je suis un artiste freelance, et en fait je n'ai même pas les moyens de me payer le vol jusqu'à Berlin, alors tu imagines ce que ça va me coûter dix jours de congés pour cette tournée... C'est triste que nous ne puissions jouer plus, vraiment. Et j'en suis désolé pour ceux que nous ne pourrons pas aller voir, mais Fall of Efrafa a duré six ans, nous avons tourné en Europe à deux reprises. On a joué en France cinq fois, et en Espagne également; donc on a bel et bien joué dans ces pays. Mais maintenant le groupe n'est plus, et ces derniers concerts ont lieu principalement pour qu'on ait l'occasion de dire au revoir aux amis que nous nous sommes faits sur la route, et également remercier les labels qui ont distribué notre musique. C'est tout ce que l'on peut faire avec le temps dont on dispose.
14. Sachant cela, le final de The Warren of Snares revêt une sensation particulière, une sorte de fuite en avant vers un destin qui s'approche inexorablement. Un peu comme lorsqu'on referme la porte d'une maison à l'intérieur de laquelle on a vécu de belles choses. FOE ne va t-il pas vous manquer ?
Si, bien sûr ! Fall of Efrafa me manque déjà. Mais chacun de nous trace déjà son propre chemin en commençant de nouveaux projets et en créant de nouvelles choses. Fall of Efrafa était aussi un groupe concept, (et pas seulement une œuvre concept). L'histoire est désormais terminée. Si nous nous remettions à composer, le concept en pâtirait. J'espère que les gens comprendront cela. 'tain, beaucoup de gens ont détesté tout ce qu'on a créé après Owsla, notre disque le plus basique! Donc j'imagine qu'on est morts et enterrés depuis longtemps pour eux. Pour les autres, bah il reste trois albums, un split et un album de remixes. C'est déjà plus qu'un tas de groupes ! Profitez-en !
ENGLISH VERSION
1. The Fall of Efrafa chapter is soon going to an end. Looking back, how do you see it ? Any regrets?
We have plenty of regrets, but overall, fall of efrafa has been one of the most amazing experiences of our lives. We have accomplished so much more than we ever set out to, i personally never thought this band would get past the first practice. I never thought that Neil would believe my lie when i asked him to join "my death metal band" But he did, and we soon convinced everyone else, and now we have created these three records, which we are all equally proud of (although we all cringe at the cello part in "a soul to bare") i guess it will only dawn on us once we play the last chord and i scream the last "warren is empty".
2. What is your best memory ?
Playing at ABC no rio in New York, playing with Icos in sweden in a forest. driving through the mountains in the snow, meeting some of the loveliest people in places we never thought we would go!
3. What about the worst ?
Long journeys, shitty arguments. the band ending.
4. It looks like everything was carefully planned and hatched out in FOE, like nothing was left to chance and improvisation. Is it the same with the general direction of the band, was it linked to Adams' work right from the start? Or has the evolution been natural ?
Musically it was a very organic experience, each record is a product of its time. The music progresses as we did as people. Lyrically, i wrote and modified the story as we went a long. Some things were changed, but most of it was written at the start. The story was influenced by Watership down, but bears only a skeletal resemblance to the book, borrowing from the political and religious mythology and the names of his characters. It is still an ode to the essence of the book. But the music is more about feeling, i don't think we referenced our previous records when we sat down to write new music, perhaps why all three records sound different.
5. With this particular approach centered on a work of art being itself the aim of your career, it seems that everything usually revolving around a band (touring, career plans, success...) has been nonexistent or largely secondary for you...
If we wanted to be famous, we wouldn't have started a band about rabbits! our existence has been dictated by the fact that the band is secondary to our jobs, our lives and our relationships. We had no delusions of grandeur, never thought people would like what we do. Its cool that people did, and i hope they can understand that we never had the money to tour more than we did, and we were not willing to sacrifice certain things to play shows. We found it hard enough to do the things we have done, and i am surprised and glad that we managed to write and record this final album. I guess we would all like a little more time to play these new songs live, to allow the songs to breath, but as i write this, it feels like the band is already over, and these final shows are a swan song.
6. Is music a way to magnify and exalt the lyrics and values you defend, or is it more like a physical, necessary outlet that you could not have done without by simply writing words.
The politics are too vague to be read as the main focus, If we wanted that we would be an outspoken band. But we never have been, its a bit more tactful than that. The lyrics are about a struggle against oppression, both physically and mentally but they are obscured by the music and the story they are buried in. It was never about forcing agendas down peoples throats.
People like bands because of the music. You wouldn't get all these people arguing endlessly about genre if it wasn't for their like or dislike of music. In our case, the lyrics and the concept and the artwork make the music more attractive. I sometimes find it difficult to understand where people get the idea that we are an overtly political band from. The lyrics are metaphorical. The music is written without the words, the words come last. Perhaps the words are important after the music has been digested. We are a band that creates music that could be seen as a soundtrack to the story, but it is very much the other way round. The music and the story just happen to suit each other.
7. Throughout your existence as a band you have endeavored to get away from the traditional crust movement/scene. Why?
We have only endeavored to not be labelled under a genre we don't aspire to be. Fall of efrafa is not a crust band, we were never part of a "traditional crust scene", for a start, we haven't played enough shows! We appreciated all kinds of music, not one specific genre. I also think that certain music genres have such strong aesthetics and pre imposed politics, that its a little suffocating, especially for those who did not grow up in punk. Fall of efrafa started off as a punk band and ended as a non specific post rock band. That wasn't conscious, that was growing up, experiencing new music, and changing tastes. We are a DIY band that plays predominantly in the diy punk scene, because we enjoy the friendships and the ideologies of that scene, There are plenty of other post rock/metal bands that feel the same. I consider us to be a post hardcore band.
8. Criticism of religion is a major element in FOE. Stig Dagerman, who was far from being a bigot, once said that only those who had faith could be happy. In the end he committed suicide. Do you think one can be atheist and happy?
Is life about happiness? life is about struggle, Humans simply exist now, we no longer survive. In the past, success and achievement was earned by providing for your family, by staying alive. We have replaced that drive with the endless pursuit of happiness. As someone who has suffered from depression most of my adult life, i do not equate unhappiness with lack of faith. I still love and feel as much as anyone, and that has nothing to do with religious belief. Thats laughable. Happiness , or contentment is a goal that is unobtainable for most humans and non humans on this planet.
Religion uses this goal as a reason for worship, sacrificing your life for a vacuous existence. I have no interest in a false sense of happiness through my willful resignation of logic and truth, If atheism is to have your eyes opened to the ugliness of reality, i would take unhappiness over happiness any day.
9. Atheism and veganism are the two main principles you advocate. Do they go hand in hand (historically, morally) according to you? Why?
Mainly because they are the two values that can be discussed, researched and applied to daily life. To understand existence, to understand the mechanics of life, and the world around you is both nourishing, and thought provoking. Sometimes those thoughts can lead to questioning our role and the role of other species on this planet. To have the freedom to understand humans as just another species of animal, creates an equal playing field for all life. Knowledge allows us to understand that humans do not need to consume the lives of other sentient species. So one idea - the idea that the universe is a chain of beautiful yet complex events, that there was no creator, that we are simply apes with tools, can lead us to other ideas, the ideas of respect for other life. Its really simple. I write the lyrics, i have personally no interest in complex social and political ideology, although some of our band do, but we all agree on these two principles. Thats why we only really forwarded these ideas.
10. Alpinist, Reflections Of Internal Rain and others... A lot of bands have been citing you as a major influence lately. Are you aware of the renown you have acquired?
Its cool that people like our music, but we are also fully aware that these bands are influenced by the same bands we were.
11. Some time ago you evoked a record involving FOE and Icos, with whom you share some common points, a certain conception of what music is. Was/Is this project well on its way? Any chance of seeing this released in the future?
It was cancelled when Icos lost their drummer and decided to work on new material. They are our friends and the bands are secondary to those friendships. Now that Fall of efrafa is over, we can hopefully share good times together that has nothing to do with music - we only wanted to do the split because we found a kindred spirit in them. So the music was to be an extension of that. I am just glad we got to see Icos, and play music with them, and the greatest privilege is being friends with great people like this. On our last record, the song "republic of heaven" we deliberately copied one of their songs, and dedicated it to them. good guys.
12. Contrary to most bands, you knew when the Efrafa experience would be ending. Are things best enjoyed when their end is already planned?
Most bands i have been in have ended badly, This band has ended strangely. We are all moving away from each other, physically and emotionally. i think we needed it to end now. I think the timing has been perfect.
13. People were expecting a grandiose finale to these years as FOE. But they end up with only eight shows here and there, all in Northern Europe. No shows in France, Spain ot Italy, where you have many fans. Is there a particular reason?
There is no reason other than maybe people think we are "bigger" or have the time and money to tour,. The answer to those things is no - we all have to work, we can't take time off work. I am a freelance artist, i can't even afford the flight to berlin to start the tour let alone take 10 days off to do the tour. It is sad that we cannot play more, yes. And i am sorry to everyone that we cannot play more, but Fall of efrafa has existed for six years, we have toured europe twice. we played france five times, and spain too, so we did play in those countries. But now the band has ended, these last shows are a chance to say goodbye to the friends we have made, and say thank you to the labels who put out our music. Its all we have time for.
14. Knowing all this, the final notes of The Warren of Snares evoke a strange sensation, like being on a collision course with fate. Or leaving a house where you have lived so many positive things. Aren't you going to miss FOE?
Yes of course. I already miss Fall of efrafa. But we are all going our separate ways to do new projects and create new things. Fall of efrafa was also a concept band, and the story is now over. If we created more music, it would be damaging the concept. I hope that people will understand that,. Hell, a lot of people hated all the music we created after Owsla, our most basic musical release! so i guess we ended a long time ago for those guys. For everyone else, well there is three albums, a split record and a remix cd out there. more than a lot of bands ! Enjoy !