Les Acteurs de l'Ombre Productions par mail, 2018

Salut Gerald et merci de m'accorder un peu de ton temps pour parler du label des Acteurs de l'Ombre qui arrivent doucement sur leurs 10 ans d'activités. Pour commencer, il me semble que l'aventure a débuté comme un webzine c'est ça ? Qu'est-ce qui t'a motivé à franchir le pas du label

Effectivement, tout a commencé en 2001, lorsque j’ai créé l’association Les Acteurs de l’Ombre avec deux amis : à la base nous étions un webzine dans lequel 50 rédacteurs sont passés. J’ai dû quitter la présidence de l’association en 2008, en prévision d'une mutation professionnelle et c’est à ce moment-là que j’ai proposé de monter le label pour notre asso. C'était une idée qui me trottait dans la tête depuis quelques années déjà, mais pris dans la spirale infernale qu'étaient le webzine et l'organisation de concert, je n'avais vraiment pas le temps d'y réfléchir. J’ai commencé seul et les coups de main de la part de potes se sont enchaînés. J’ai sorti le premier album de Pensées Nocturnes en 2009, l’album a reçu un très bon accueil du public et des critiques, tout comme le second album. Puis en 2011, l’album de Cult Of Erinyes. Depuis 2012, nous sommes une équipe de bénévoles soudés.

J'imagine que tu ne t'es pas retrouvé là par hasard... Avant LADLO que faisais-tu ? J'ai entendu parler d'organisation de concerts ?


Oui avant ça j’ai organisé des concerts sur Paris, dont trois festivals annuels : Black Metal, Pagan Metal et Doom Metal pendant une dizaine d’années. L’équipe s’est étoffée rapidement et nous totalisons une centaine de concerts pour plus de 500 groupes passés entre nos mains. J’organisais des concerts depuis 1996 pour les groupes de Black Metal dans lesquels je chantais. Aujourd’hui, seul le Cernunnos Pagan Fest existe toujours grâce à Marie qui a bien fait grandir le bébé.



Je sais que tu n'es pas tout seul derrière la gestion de LADLO. Est-ce que tu peux présenter les autres membres de l'équipe et qui t'aide régulièrement sur le label ? Quelles sont leurs tâches ?

Nos rôles sont assez bien définis. Je suis sur le management, je vais impulser les actions et assurer un suivi des différentes étapes à mener pour une sortie. J'ai une vision globale sur le label en terme administratif, comptable et artistique. J'essaye de penser également à son développement et son organisation interne. Jean est en charge des commandes clients et gestion des stocks, Noemy et Blandine travaillent sur la promotion / communication avec Anne-Laure qui est aussi notre administratrice et photographe attitrée. Romain est notre directeur artistique / infographiste. Il est aussi en lien avec les usines pour les pressages et diverses fabrications. Il est épaulé par Pablo pour toutes l'infographie (artwork, pub, flyer, layout, merch...). Alexandre est notre traducteur anglais / français. Anthony nous a rejoint en qualité de chargé de projet video, Lili et Virginie nous aident à animer nos réseaux sociaux. Seb a pris la place de webmaster et a réalisé notre nouveau site. Enfin, il y a Sarah pour la tenue et la préparation des stands lors de festivals et qui est aussi notre trésorière. Sans oublier toutes les petites mains qui nous aident lors des weekends label ou pour la tenue des stands estivaux. Actuellement, nous sommes bénévoles, mais nous commençons à penser à d'autres éventualités.

Comment signes-tu un groupe ? Est-ce plutôt eux qui viennent vers toi ou tu préfères dénicher la perle rare par tes propres moyens ?


Il n'y a pas vraiment de règle. Ca peut être un groupe avec lequel nous sommes amis de longue date, un groupe que nous découvrons en live, un groupe qu'on nous conseille, que nous découvrons au cours de nos périgrinations sur internet ou encore un groupe qui nous démarchent par email. Mais il faut savoir que nous refusons 99% des groupes qui nous démarchent car nous sommes très sélectifs.

Votre première sortie c'était Vacuum de Pensées Nocturnes en 2009. Quel était l'objectif à l'époque ? Même après presque dix ans d'activités, vous ne sortez que peu de disque chaque année, mais vous les défendez au maximum, c'est ça ?

Vaerhon, le muti-intrumentiste, était un membre de l’association et participait à l’organisation de nos concerts. J’aimais ce qu’il faisait et ca restait en famille. Une parfaite raison de commencer l’aventure avec Pensées Nocturnes. Depuis l'année dernière, le groupe se produit sur scène. Jamais cela n'avait été question et pouvoir vivre la musique en live du groupe par lequel le label existe, a été une expérience extraordinaire. Ajoutez à cela une interprétation parfaite et une ambiance qui respecte le concept et vous comprendrez ma très grande fierté. Assister à deux de leurs concerts a été une grande émotion pour moi. Nous désirons faire les choses du mieux possible alors nous essayons de ne pas trop nous disperser. Les choix des groupes avec lesquels nous travaillons sont parfois cornéliens car nous n'avons pas beaucoup de place. Nous sélectionnons nos artistes en fonction de nos critères et affinités, mais tout reste subjectif. Pour quelques-uns, les groupes que nous refusons trouvent un autre label dans un second temps.

Par ailleurs, j'ai toujours eu cette impression que LADLO développait / signait des groupes avec une volonté de faire un Black Metal différent ? C'est l'idée principale ? D'autres paramètres rentrent en compte ?

Pour une signature sur LADLO, le groupe doit avant tout plaire à l’équipe. Nous avons des goûts variés et chacun à son mot à dire. Comme tu peux le voir sur notre roster, nos groupes bien qu’évoluant dans l’univers du Black Metal ont tous une identité propre et une approche différente du style. Mais clairement, la qualité doit être au rendez-vous, tout comme une certaine originalité, quitte à ce que nous nous éloignions du style traditionnel qu'est le Black Metal, quitte à ce que nous dérangions. Le contact doit être facile avec le groupe, qui doit avoir la même vision que la nôtre. Nous voyons chaque collaboration comme un travail en équipe, une émulation collective et attendons une implication totale de la part du groupe. Le concept artistique du groupe doit être cohérent en terme d’artwork, de musique, de concept et l’ensemble ne doit souffrir d’aucune faiblesse (en tout cas, à nos yeux et nos oreilles). Nous soutenons nos groupes dans tous leurs choix artistiques. Nous produisons très peu de formations alors nous essayons de choisir avec notre cœur plutôt que le porte monnaie. Et enfin, nous préférons les groupes qui ont une certaine activité live car le nom circule d’autant plus.

Conjointement à cela, les groupes ont pour la plupart une identité visuelle forte, que se soit à travers les pochettes des disques, les designs des t-shirts, leur présence scénique etc. Interviens-tu dans ce processus en conseillant par exemple des artistes comme Fortifem ou Business For Satan pour les illustrations ?

En fait nous choisissons nos groupes précautionneusement. Et si un groupe présente un concept et une musique de qualité, il est rare qu'il propose des visuels dénués d'intérêt. C'est un ensemble, une intelligence globale. Romain notre graphiste maison travaille sur beaucoup de nos layouts box, digipacks, LP et K7. Il a permis au label d'avoir une image plus professionnelle, une sorte de charte graphique... Avant son arrivée en 2013, je demandais des coups de main à droite et à gauche, mais il n'y avait pas d'unité. D'autre part, chaque groupe est libre de proposer et choisir son artwork et un artiste. Nous mettons également nos groupes en relation avec des graphistes, bookers, studios lorsque cela est nécessaire. Nous avons une dimension accompagnement / management qui peut être plus ou moins grande suivant les groupes. Nous nous adaptons pour donner le meilleur de nous même et permettre à chacun d'avoir toutes les cartes en main pour progresser.

D'une manière plus générale, interviens-tu ou conseilles tu les groupes dans des choix artistiques ou créatifs ? Que ce soit dans la productions, dans le choix des morceaux, des visuels etc... ?

Nous sommes là pour conseiller, mettre en relation et soutenir financièrement si  besoin. Nous laissons le dernier mot au groupe mais nous donnons toujours notre avis et nous sommes rarement déçus.

En 2012 et 2013, je trouve que ça a marqué un tournant pour LADLO avec les sorties successives du premier album de The Great Old Ones et de Regarde Les Hommes Tomber. Que se soit en renommée, ou même en "identité" du label ? Es-tu d'accord ?

En effet, lorsque The Great Old Ones m'a contacté, je suis directement tombé sous le charme. Et clairement, c'est ce groupe qui a été le déclencheur vers une orientation du label plus Post / Black Metal Atmosphérique, mais aussi plus qualitative en terme artistique, je parle de graphisme. Nous sommes rapidement tombés d'accord sur un deal et tout s'est enchaîné très vite. La sortie LP de Al Azif sur le label américain Antithetic Records était déjà programmée, mais rapidement, nous savions que nous produirions tous les supports ainsi qu'une box limité du second album. Une sorte d'émulation a boosté notre collaboration et c'est de cette aventure, puis notamment la sortie de leur deuxième album, qu'est né la politique artistique du label. Attention, toute fois, je tiens à préciser que je suis hyper fier de nos premières signatures qui ont posé les fondement du label. L'album de Way To End est un véritable joyau épique ou encore Grotesque de Pensées Nocturnes est un vrai chef d’œuvre et est encore actuellement l'une des meilleures ventes cds du label. La signature de Regarde Les Hommes Tomber a été une nouvelle étape. Le groupe à connu une notoriété fulgurante qui à très largement servi le label. Encore aujourd'hui, elle progresse, notamment grâce à leur tournée européenne récente. Nous avons mis tout en œuvre pour les propulser, ainsi, notre engagement sert aussi bien le groupe que le label lui même. Notre destin et celui de nos groupes, tant que notre collaboration est effective, restent intiment liés.

D'ailleurs cette année The Great Old Ones a sorti son album EOD - A Tale Of Dark Legacy via Season Of Mist. Ca ne t'a pas fait un peu mal au cœur de les voir partir après deux succès chez vous ?

Si le groupe pense qu'un autre label peut l'aider à progresser davantage que nous pouvons le faire, alors nous sommes heureux de leur avoir permis de déccrocher un meilleur contrat. Nous sommes conscients de notre place et de notre rôle. Bien évidemment, c'est toujours un pincement au coeur de voir un artiste partir, mais les groupes restent des amis, et nous restons en relations avec eux au moins par rapport au back catalogue.

En 2015, une sous-division du label a été lancé sous le nom d'Emanations avec quatre sorties en même temps pour In Cauda Venenum, LifestreamProfundae Libidines et Aezh Morvarc'h. Peux-tu revenir sur ce choix ? Pourquoi ne pas les avoir ajouté au roster de LADLO ?

Emanations visent à faire découvrir des groupes totalement inconnus grâce à des éditions limités sur support cassette, vinyle et cd; le stade de la démo en somme. Il n'est pas impossible que certains groupes signés sur Emanations basculent chez LADLO à l'avenir.

Si on excepte les récentes signatures de Wildernessking (Afrique du Sud) et Au Dessus (Lituanie), vous avez plutôt préféré signer des groupes français, non ? Était-ce une volonté de promouvoir la scène française ? Est-ce plus "facile" de travailler avec des groupes français ?

C'est vrai que nous signons surtout des groupes français, parce que notre scène est suffisamment intéressante pour ne pas aller chercher ailleurs. Cela nous paraît normal de supporter avant tout nos groupe locaux. Et puis, il y a quand même un certains confort pour travailler, nous parlons la même langue, nous pouvons nous rencontrer, nous pouvons les faire jouer en concert... Clairement, nous étudions beaucoup moins les demandes de groupes étrangers.

Il a eu un basculement de support autour de 2012 - 2013 en passant du CD au LP. Pourquoi ce choix ? Vois-tu aujourd'hui une différence de vente entre le LP (j'ai l'impression qu'il se vend d'avantage) et le CD (selon moi sur le déclin) ? Un LP est-il plus cher à produire qu'un CD ?

Tu as raison, pendant quelques années, nous n'avons produit que des cds. La raison est simple, nous n'avions pas les finances pour. Le fond de roulement du label à augmenté chaque année grâce aux bénéfices que nous pouvions faire avec les ventes.  Aujourd'hui, notre budget annuel est 25 fois plus important qu'à nos débuts, c'est pour cela que nous nous permettons de plus en plus de sorties. Un vinyle nous coûte environ six fois plus à produire qu'un CD pour un simple LP et 10 à 13 fois plus pour un double LP. Clairement, c'est à chaque fois, un vrai investissement, mais c'est tellement tripant... Et puis, comme tu le dis, c'est un support dont on ne peut dignement pas se passer car notre clientèle est très friande de ce genre de support. En terme de vente, nous vendons environs deux fois plus de CDs que de LPs. A titre personnel, je ne pensais pas que nous vendrions autant de LP à vrai dire. Je n'ai pas l'impression que les ventes de cds soient en déclin, nous vendons à peu prêt la même quantité de CDs qu'à nos débuts sur des premiers albums, et forcement d'avantage sur des second et troisième album.

Quelles sont les meilleures ventes du label de manière générale ?

Si tu me demandes en terme de notoriété, Regarde Les Hommes Tomber, Au Dessus et Déluge sont les groupes actuellement sur notre roster qui remportent le plus de succes. Chacune de leur release à été réédité une ou plusieurs fois, et ils parcourent l'Europe grâce à des tournées toujours plus intéressantes. Nous pouvons aussi parler de The Great Old Ones qui sont depuis leur troisieme album chez Season Of Mist et pour lequel nous vendons encore pas mal les deux premiers albums.



LADLO est ton travail à temps plein ? Peux-tu nous décrire une journée type dans ton organisation ? Quels sont les inconvénients et au contraire les choses que tu trouves le plus gratifiantes ?

LADLO n'est le travail à temps plein, ni même partiel, pour aucun d'entre nous. Comme je le disais précédemment, nous sommes tous bénévoles pour l'instant. Cela sous entend que nous sommes tributaires les uns des autres en fonction de nos disponibilités puisque nos tâches s'imbriquent, mais aussi de nos emplois du temps respectifs d'un point de vu professionnel, familial, ect... Ce n'est pas toujours évident à gérer, mais ca reste ma plus grande satisfaction. Avoir réussi à fédérer une équipe de passionnés qui se sont  appropriés le label et qui s'investissent comme si c'était leur projet originel. Nous avons réussis à garder un état d'esprit très familial, nous sommes proches les uns des autres et de nos groupes, en ce sens, notre mode de fonctionnement est un peu unique dans l'univers des labels je pense. Il nous permets de garder la foi et la passion. Il y a de nombreux inconvénients à travailler ainsi, et l'un d'eux est que nous sommes quelques fois en retard sur les délais que nous nous fixons et cela peut s’avérer problématiques car nos prestataires sont des professionnels eux... Mais nous travaillons actuellement sur une amélioration de notre organisation interne à travers des fiches de poste par exemple. Je vais également dégager du temps l'année prochaine sur ma profession afin de prendre du recul et jouer davantage le rôle de label manager car notre activité s'intensifie et cela devient nécessaire. Aussi, ma journée type va être pareille à n'importe qui ayant un métier et une famille. Je m'adonne à ma passion le soir, après avoir couché ma fille. C'est beaucoup de sacrifice car ça demande beaucoup de temps... mes nuits sont courtes et les weekends détentes peu nombreux... Ma vie sans LADLO aurait certainement été autre et j'ai toujours eu ce sentiment de passer à coté de beaucoup de choses, à côté d'une vie normale, mais je ne regrette rien.

Vous avez aussi une grosse partie promotion pour le label. C'est quelque chose que vous avez axé dès le début ? Peu de sorties, mais les promouvoir à fond ? Vous travailliez avec beaucoup de media ?

La promotion a toujours été une part importante du label, qui est aussi un outil de promotion pour nos groupes. Notre rôle est de les faire grossir et cela passe forcément par un investissement financier, que ce soit en terme de prise de pub ou d'envoi de CDs physiques pour chroniques. Je pars du principe que plus on fait parler de nos groupes, plus le fan lambda sera tenté d'y jeter une oreille. C'est un peu comme un matraquage publicitaire, une chronique par-ci, une interview par là, un pub par-ci, une diffusion radio par là... Aussi, notre budget pub peut parfois paraître démesuré comparé au budget global d'une sortie, mais c'est notre manière de fonctionner. C'est un peu comme un investissement sur l'avenir, un pari à chaque fois, en sachant que nous ne retenons aucun de nos groupes. En fait, nous travaillons avec tous les medias qui veulent bien collaborer avec nous. Pour cela, nous envoyons une newsletter régulièrement à plusieurs milliers de medias. Nous leur proposons à tous de recevoir nos CDs, mais ce n'est pas forcement évident de susciter l'intérêt voir même d'attirer l'attention dans la multitude de sorties lorsqu'on est un petit label. En règle générale, pour chaque sortie, nous envoyons 200 CDs physiques et 100 albums numériques directement aux médias qui se sont manifestés suite à nos différents démarchages.

Vous avez organisé deux soirées / concerts LADLO en 2014 et 2015 avec des groupes du label au Ferrailleur de Nantes. Pensez-vous refaire la même chose pour les dix ans du label, ou même de manière annuelle ?

Oui, pour célébrer l'occasion comme il se doit, nous pensons organiser un festival sur deux jours et ainsi réunir tous les groupes qui sont ou ont été sur le label depuis 10 ans. Nous aimons créer ce climat de proximité avec nos groupes... Que nous les rencontrions de temps en temps et qu'eux aussi se fréquentent entre eux, comme une petite famille en somme.

Ces dernières années, il y a(vait) une partie distro complémentaire au label. Mais il me semble que vous avez décidé de l'arrêter. Pourquoi ce choix ?

Jusqu’en 2015, pour nous aider à faire rentrer de l’argent rapidement et distribuer nos releases le plus largement possible, le trade était la manière la plus efficace. Mais cela demandait un temps faramineux car outre toutes les étapes inhérentes au trade qui sont déjà assez longues, il faut ensuite revendre les cds (tenir les listes à jour, faire les inventaires et classer, préparer et tenir des stands dans les concerts et festival…). On imagine pas, mais ça monopolise la moitié de notre temps. En plus, à nos débuts, nous étions tellement désireux de placer nos artistes dans le maximum de distro possible que nous n’étions pas trop regardant quant à la qualité du matériel échangé et nous nous retrouvions avec certaines choses invendables. Mais nous ne refusons pas du trade très occasionnel sur des coups de cœur, matériel que nous mettrons sur notre shop et notre stand en festival. Depuis plusieurs années, nous sommes distribués internationalement par Plastichead et Season Of Mist. Cela compense largement notre arrêt de la distro, et même plus puisque notre fond de roulement a progressé sans cesse et représente aujourd'hui 25 fois celui de nos débuts.

Que penses-tu de l'étiquettes Post Black Metal ? Je te pose la question parce qu'une bonne partie des groupes de LADLO sont souvent catégorisés en tant que tel. Est-ce que le Black Metal va continuer à se diversifier ?

Pour moi, le Black Metal reste le Black Metal des années 90 et les étiquettes n'ont pas trop de sens si ce n'est pour aider les gens à avoir une idée du style de groupe que nous développons. En réalité, ce que nous produisons n'est pas du Black Metal, mais une branche de metal extrême influencé autant par le Black Metal que par d'autres styles de musique. Quand on voit les choses ainsi, alors oui, on peut penser que la musique va continuer à se diversifier autant d'un point de vue musical qu'esthétique. Certains pensent que nous dénaturons le Black Metal et ainsi que nous lui faisons perdre sons essence. Je me demande même si nous n'avons pas une image de trendies auprès des haters les plus virulent, mais je préfère que l'on parle de nous en mal, plutôt que d'être invisible dans le paysage Metal. Nous faisons les choses avec sincérité et simplicité, que ceux qui veulent faire mieux ou autrement le fasse.

Questions difficiles :
Quelle est la signature dont tu es le plus fier ?

Probablement la signature de Arkhon Infaustus pour les raisons évidentes que tout le monde peut imaginer. Mais sincèrement, je suis extrêmement fier de chacune de nos signatures car aucune d'elle n'est faite part défaut. Comme je l'expliquais, nous sommes hyper sélectif, alors quand nous disons oui à un groupe, c'est déjà en soit une petite victoire, et nous savons que nous allons vivre à chaque fois une aventure incroyable.

Quel est ton album préféré sorti chez LADLO ?

Franchement, je ne saurais dire... Je leur porte tous une affection particulière... Je nommerai donc simplement l'album que j'ai écouté le plus de fois, il s'agit de l'album Grotesque de Pensées Nocturnes. Pour la petite anecdote, il faut savoir que je m'endors quotidiennement avec une release LADLO dans les oreilles. Oui je sais, j'ai un problème... Mais pour te donner une idée, en 2013, alors que l'album de Pensées Nocturnes était sorties depuis moins de trois ans, mon téléphone affichait prêt de 300 écoutes pour la plus part des chansons de l'album. Je m'en souviens car j'avais moi même été surpris par le nombre de lectures alors que j'avais regardé ça par pur hasard...

Quelles sont les sorties hors label qui t'ont marqué cette année ? Je sais que tu es un grand fan de Black Metal mais est-ce que tu écoutes autre chose de temps à autre ?

J'écoute un peu de Doom mais sinon effectivement, j'écoute surtout du Black Metal. Quelques sorties qui ont retenues mon attention :
Blut Aus Nord - Deus Salutis Meae
The Ruins Of Beverast - Exuvia
Amenra - Mass VI
Katla - Móðurástin
Pallbearer - Heartless

Encore merci pour ta disponibilité. Que peut-on souhaiter de bons pour les dix prochaines années de LADLO ? Je te laisse également le mot de la fin si tu as des informations supplémentaires à communiquer.

Nous pouvons seulement espérer que nous pourrons continuer à nous épanouir au travers de notre passion commune qu'est le label. L'année 2018 s'annonce très chargée car elle sonne les 10 ans du label. A cette occasion, nous aimerions organiser un festival sur deux jours rassemblant la plus grande partie de nos artistes. Nous travaillons actuellement sur la mise en place de la distribution sur le continent Nord Américain. Nous avons pas mal de sorties programmées: MonolitheAorlhacHyrgal, Moonreich, Maieutiste, Pensées Nocturnes, Pénitence Onirique et Clouds Of Dementia ainsi que des réeditions: Maieutiste, Pensées Nocturnes, The Great Old Ones et Au Dessus. Et comme d'habitude, nous écumerons les festivals estivaux avec notre stand et nos samplers LADLO.

Pentacle (Janvier 2018)

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