Biff Byford (Saxon) Download Festival Paris, le 11 juin 2016

Avec Iron Maiden, Saxon est un des plus fidèles représentant de la New Wave Of British Heavy Metal qui avait émergé à la fin des années 70 en Angleterre. 40 ans de carrière plus tard, Biff Byford (chant) et Paul Quinn (guitare) sont les deux derniers rescapés de la formation d'origine et ont réussi à maintenir la flamme. Pour preuve, leur excellent 21ème album, Battering Ram, sorti fin 2015. Lors du Download Festival Paris, nous avons pu rencontrer Biff Byford et Doug Scarratt (guitare - qui se contentera de reformuler quelques unes de nos questions à Biff...) pour aborder rapidement tous ces points.

On entend en fond le concert de Babymetal qui joue sur la Mainstage. Qu'est ce que ce groupe t'inspire ?

Pas grand chose en fait, mais bon elles ne me dérangent pas, ce groupe ne fait de mal à personne quoi. Après nous, nous préférons jouer en live (rires). C'est dingue là le retard qu'ils ont pris avant de jouer. Ce genre de problème technique ne nous arrive jamais.
 
Avec Sacrifice, sorti en 2013, vous avez adopté un son résolument plus moderne que l'on retrouve également sur Battering Ram. Qu'avez-vous changé dans votre manière de faire pour obtenir ce résultat ?

À vrai dire, rien. On utilise le même matos et on n'a pas cherché à modifier quoique ce soit dans notre façon d'enregistrer. La différence se fait peut-être au niveau des compositions, je ne sais pas.

Tes parties vocales sont impressionnantes sur Battering Ram, en particulier sur Destroyer. Es-tu satisfait de la façon dont ta voix a évolué, pendant ces 40 ans de carrière ?

Carrément ! Elle n'est plus aussi douce, aussi lisse que lorsque j'étais jeune, mais maintenant j'arrive à atteindre des notes beaucoup plus hautes, mais aussi beaucoup plus basses, j'ai élargi mon spectre vocal. Donc oui, je suis content et je trouve que ma voix s'est bonifiée.

Kingdom Of The Cross est une chanson intrigante, avec ces paroles parlées, chose unique dans votre discographie. Comment t'est venue cette idée ?

Comme ça ! (rires) En fait j'ai abordé l'écriture de ces paroles comme un poème et je les ai écrites bien avant que la musique ne soit composée. Par contre, c'est Doug qui s'est chargé de l'écriture du refrain et de la mélodie. Et donc, vu la façon dont étaient écrites les paroles, j'ai trouvé ça intéressant de parler sur les couplets, de la même façon qu'on récite un poème. D'autre part, j'ai fait en sorte qu'il y ait plusieurs intonations, plusieurs accents différents sur le chant, j'ai donné à ma voix une sonorité nordique. Ce serait comme si tu comparais la façon de parler d'un Marseillais et d'un Normand (rires).

Est-ce que tu te souviens de vieux groupes que vous auriez croisés à vos débuts, qui n'existent plus maintenant mais qui auraient mérité d'avoir du succès ? (NB : Doug reformule correctement notre question, mais Biff ne la comprend pas comme il faut, merci à Babymetal en fond sonore)

On a rencontré évidemment des tas de groupes, surtout en festival ! Après en festival, c'est moins évident de les voir jouer sur scène. On a toujours été étonnés de voir que beaucoup de groupes américains, comme Slipknot ou Pantera à l'époque, étaient fans de Saxon. On a beaucoup de musiciens qui passaient nous voir dans les loges "putain j'adore Denim And Leather !" Donc oui, on a rencontré énormément de groupes au long de toutes ces années, et en particulier des groupes qui venaient à nous parce qu'on faisait partie de leurs influences. C'était le cas pour Deftones, aussi étrange que cela puisse paraître (rires). Ce mouvement de la NWOBHM dans les années 80 a vraiment été puissant et a permis de dépasser pas mal de barrières/frontières, avec des groupes qui sont devenus légendaires comme Iron Maiden ou Motörhead.



Sais-tu entendre du premier coup d'oreille si tel groupe a le potentiel pour devenir connu ?

Oh non c'est impossible ! Surtout qu'aujourd'hui, les choses ne se passent plus du tout comme avant, avec Internet, Youtube, Facebook... Et cela demande beaucoup plus de travail aux groupes pour se faire connaître, au milieu de toute cette masse ! L'essentiel reste avant tout la musique, peu importe leur look ou leur jeu de scène, ce qui fait la différence ce sont les chansons. Bon, ok il y a des groupes comme Slipknot ou Ghost avec un visuel très original sur scène. Mais leur musique est aussi excellente. Ghost est déjà très connu, mais ils ont le potentiel pour vraiment casser la baraque !

En 1980, vous avez sorti deux de vos albums, considérés comme des classiques de Saxon : Wheels Of Steel et Strong Arm Of The Law. Comment était-ce possible à l'époque de sortir deux albums aussi rapidement ?

On devait être très talentueux (rires). C'est vrai que ces deux albums comptent parmi les préférés des fans. Pour répondre à ta question, à l'époque on ne passait pas encore autant de temps en tournée aux États-Unis, donc on avait pas mal, beaucoup plus en tout cas, de temps libre pour enchaîner quasi directement sur la composition et l'enregistrement de l'album suivant.

Ce n'est plus courant de nos jours...

Oh, si, mais c'est le format qui a changé ! Il y a quand même pas mal de groupes qui sortent régulièrement des eps. Après, pour revenir à ta question, je ne vois pas d'autre réponse à te donner ! On avait le temps pour le faire, et on a eu l'inspiration quand il fallait. J'ai l'impression que Strong Arm Of The Law est plus connu en France et en Italie, je ne sais pas pour quelle raison.

Je vous ai découverts avec Wheels Of Steel ! (NB : je parlais du disque, mais... Merci encore, Babymetal)

Ce titre est vraiment une chanson anti-système, elle plaît à beaucoup de monde.

Est-ce que ces deux albums seraient ceux par lesquels tu recommanderais de débuter avec Saxon ?

Tout à fait oui, ils sont parmi les meilleurs qu'on ait fait. Après je recommanderais de sauter directement à Crusader et Solid Ball Of Rock, puis à Metalhead ou Lionheart qui sont aussi de bons albums. Voila de quoi commencer !

Ça fait 40 ans que le groupe existe et donc 40 ans que tu joues avec Paul Quinn, vous êtes comme des frères maintenant j'imagine ?

Complètement ! (quelqu'un rentre dans la loge sans frapper) Hé mec, ça va on te dérange pas ? On est en interview là ! (rires) Vas-y prends une bière, attention elles sont fortes et ferme vite la porte, on n'entend rien, merci ! Voilà c'était notre guitar tech, faut l'excuser, il a eu une rude journée aujourd'hui. (rires)

Vous avez rendu hommage à Lemmy sur scène aujourd'hui et vous le faites lors de tous vos concerts depuis sa mort, généralement avec votre chanson Requiem...

Oui !

Avez-vous prévu de lui dédier une chanson sur le prochain album ?

Évidemment ! L'album est actuellement en cours d'écriture.

Cette chanson a déjà un nom ?

Elle s'appellera They Played Rock'n Roll, tout simplement.

Motörhead est un des grands groupes avec lequel vous avez commencé à tourner au début de votre carrière...

Oui, pour notre première tournée en 1979.



Est-ce que tu as quelques anecdotes de cette époque à me raconter ?

Pas vraiment, il ne s'était rien passé d'extraordinaire en fait. Ah si, il y a un truc marrant que je pourrais te dire : Lors de cette tournée, c'était le Bomber Tour, on avait un camion pour transporter le matos des groupes et à l'arrière de sa remorque, il y avait un autocollant qui disait "No Sleep 'til Hammersmith". C'est de là qu'ils ont eu l'idée pour le nom de leur album live (rires) (live sorti en 1981, et qui n'a pas été enregistré au Hammersmith Odeon, NDLR).

Vous serez en tête d'affiche du Sabaton Open Air festival cet été. Ça vous fait quoi de voir ces groupes récents qui renouvellent le Heavy Metal comme Sabaton avec la thématique historique présentes dans toutes leurs chansons ou comme... (Biff me coupe la parole)

Mais c'est pas ce qu'on fait depuis des années avec Saxon ? (rires)

Ok, tu m'as eu, mais je voulais parler d'autres groupes...

Non, mais ne te méprends pas, j'aime énormément Sabaton ! Par contre, ils nous avaient proposé de faire une tournée avec eux mais on a refusé, on a passé l'âge de jouer en première partie ! On l'a fait pour Motörhead, mais c'était différent, c'était des amis et on se marrait trop quand on se retrouvait comme ça ! C'est peut-être à cause de ça que les mecs de Sabaton ont eu l'idée de nous le demander. Mais non, on ne fait plus les premières parties ! Par contre Accept a accepté de le faire pour leur prochaine tournée en 2017.

Vous êtes potes également avec Iron Maiden ?

Oui, on traînait souvent ensemble, mais maintenant ils sont comme AC/DC, impossibles à approcher, rien que pour leur dire "salut", faut passer la sécurité. Je connais bien Bruce et Adrian, et aussi Nicko, de l'époque où il jouait encore avec ce groupe français là...

Trust ?

Oui, Trust ! Donc voilà, on les connaît bien mais c'est que ça fait un bout de temps que je n'ai pas croisé Steve.

Vous aviez joué au Bataclan en novembre 2014, êtes-vous impatients d'y rejouer ?

Tu es sûr pour la date ?

Oui, oui, j'y étais ! (notre live-report, NDLR)

Ok ! Mais sinon, je n'ai rien de particulier à te dire sur le Bataclan, tout les groupes qui jouent à Paris, tous, ont un truc à dire sur le Bataclan. Je préfère rendre hommage à Lemmy plutôt que de repenser à ce qui s'y est passé, si ça ne te dérange pas.

Grum (Juin 2016)


Un grand merci au service de presse du Download Festival et à Replica Promotion.

Saxon sera en tournée en France fin 2016 dans le cadre du The Battering Ram Tour 2016, en compagnie de Last In Line et Girlschool :
- 14.11.2016 : Paris (le Trianon - Event FB / Billetterie : GDP, Digitick)
- 16.11.2016 : Strasbourg (la Laiterie / Digitick)
- 20.12.2016 : Lyon (le Transbordeur / Digitick)
- 21.12.2016 : Lille (le Splendid / Digitick)

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