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Biographie

Enablers

Originaire de San Francisco, Enablers est la fusion des spoken words de Pete Simonelli, auteur underground perpétuant la beat generation, et de musiciens issus de la scène post rock version Slint et June Of 44. On y retrouve Kevin Thompson (Touched By A Janitor, Morning Champs) et Joe Goldring (Swans, Toiling Midgets) à la guitare, ainsi que Yuma Joe Byrnes à la batterie, qui sera remplacé par Doug Scharin (June Of 44) après le deuxième album du groupe, Output Negative Space. Outre son essence singulière, Enablers se caractèrise par des prestations de hautes volées, intensifiées par l'énergie vocale et gestuelle de Pete Simonelli.

Chroniques

Tundra end note
16 / 20
1 commentaire (18/20).

Tundra ( 2008 )

Il semble que les Enablers, sous certains aspects, perpétuent ce qu’ont initié les beats de San Francisco ; de Kerouac et ses descriptions de nuits endiablées de jazz et lecture à l’épuisement d’Enablers sur la route, dans l’ombre, à travers le monde, en Amérique comme sur le Vieux-Continent. Comme ces illuminés d’Amérique, Enablers est déchiré entre extase, colère et tristesse, comme eux ils fondent musique et poésie.

Entre l’introspection contemplative d’une instru posée et les coups de sang noise, façon Slint, avec par dessus tout la voix profonde de Pete Simonelli qui se fond dans la musique. Pas de chant, Simonelli parle. Les textes sur la musique, la musique dans les textes, un dialogue constant l'un avec l'autre. Aussi le pendant littéraire et la violence cathartique des guitares noise (New Moon, Tundra) rappellent un lointain Oxbow que les arpèges quasi post rock (Februaries) feront aussitôt oublier.
Au-delà de ces gratifiantes comparaisons, force est de constater que la musique d’Enablers est unique, simple sans être simpliste, mais que par-dessus tout elle vit, elle est sincère. Si la compréhension de la langue est un plus non négligeable, ce n’est - me semble-t-il - pas une barrière à l’émotion.
L’album se termine sur reprise de Four Women de Nina Simone à la beauté frappante, dans la droite lignée de la sobriété de Tundra.

Comme les autres disques des Enablers, Tundra respire profondément la classe. Mais de tout ce qu’ils ont écrit, c'est peut-être l’œuvre la plus poignante.


PS : Les deux versions LP et CD se trouvent respectivement chez Lancashire and Somerset Records et chez Majic Wallet Records. Les deux brillent par leur sobriété, quoi de mieux pour accompagner Tundra.

A écouter : The Destruction Most of All, Tundra, Four Women... Tout
16 / 20
1 commentaire (16/20).
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end note ( 2004 )

end note n’est pas un album qui s’aborde comme tous les autres, car balafrées de poèmes déclamés avec une froideur et une lourdeur saisissantes mis en musique par post-rock de grande classe. Sachant murmurer pour laisser un large espace à la voix, ce dernier sait également tout faire voler en éclat dans des passages littéralement chaotiques où se mèlent saturation, tourments et obscurité glaciale. Si Pete Simonelli use d'images souvent abstraites, la totale compréhension de ses spoken words n'est pas indispensable. Le ton de la voix et les nuances de la musique suffisent à traduire en ressentis une grande partie du contenu des textes, sombres et révalateurs d'une grande tristesse.
La musique s’enroule autour des mots, les lèche, les gifle ou les catapulte vers l'avant, directement aux creux de nos âmes, pour s’insinuer au plus profond de nous. Peu de groupes peuvent se targuer d'un tel niveau de song writting. Enablers y excelle, encore davantage que le projet solo de Steve Von Till (Neurosis), dans lequel on retrouve Joe Goldring derrière la console de mixage. Enablers perpetue le spleen de Slint, tout simplement.
Tout le monde peut trouver son compte sur end note. Enablers s’écoute avec la main sur le cœur, confortablement installé, le livret de paroles à la main, de la première à la dernière goutte.

A écouter : Pauly's Days In Cinema - Manly - Glimpses Audio Driving Late