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Biographie

Yuck

Yuck, formation de Metal’n’Roll de Rouen existe depuis un bout de temps, 2002 leur ayant permis de sortir une première démo Miscarriage. Après moult remaniement de line-up, celui-ci devient stable en 2006 avec Jérémie Augé au chant, Sebastien Fercoq à la batterie, Stephane Gouby à la basse et enfin Julien Payan à la guitare.
En Juillet 2008, le groupe fait appel à Postghost Recordings pour enregistrer leur premier album, Do It Yourself, à la croisée des influences de chacun piochant dans le Black, le Thrash ou le Rock des 70's-90's. Toujours dans la même démarche poussée au maximum, leur second effort parait en 2011, intitulé This One Is Good. Début 2014, Yuck jette l'éponge.

This One Is Good ( 2011 )

Les crasseux sont de retour. Gluants et poisseux, avec un second jet dégueulasse nommé This One Is Good. Pas sûr que les normand fassent beaucoup plus dans la finesse cette fois-ci. On pourrait même dire qu'ils ont rajouté une couche de saleté à leur Black'n'roll déjà pas bien soigné.

Après Do It Yourself paru en 2009, aussi original qu'étonnant dans son rendu, il était légitime de se questionner sur l'orientation musicale de ce nouvel album de Yuck. Persévérer dans un Black'n roll cradingue mêlés de multiples influences de l'extrême ou aller carrément tâter des nouvelles contrées? Eh bien il semble il y aie un peu des deux dans ce This One Is Good puisque Yuck a gardé cette patte particulière tout en donnant une impulsion plus Rock à ses compositions. Attention toutefois, cela ne veut pas dire que le groupe s'est assagi, la hargne est toujours présente ajustée de groove et de riffs mortels pour les cervicales. En effet, ce nouvel opus des normands est un véritable volcan en éruption. Et vas-y qu'ils déversent des riffs à la pelle comme autant de torrents de laves qui ensevelissent tout sur leur passage, qu'ils recouvrent tout ça de la voix charbonneuse de Jérémie et de rythmiques tremblement de terre. Les guitares se veulent dans tous les cas furieuses, qu'elles passent d'un registre quasiment Punk (Gimme More), Black-Metal (Legacy) ou se permettent des gammes Blues bienvenues avec notamment cette guitare slide dégoulinante sur I Will Not Close My Eyes. D'autres titres, plus directs, sont d'une efficacité redoutable comme Gimme More et son Heavy-Rock diabolique carrément jouissif ou We Search For Soul pour son Blues de dépravé.

En plus de ça, This One Is Good, se montre assez instable, donc pas évident pour les premières approches car très dense, la faute à des breaks incessants et des changements de plans constants. Donc, outre les nombreux styles abordés et cet amour passionnés pour ceux old school, Yuck se paye le luxe de varier au maximum ses compositions. On notera que le combo maitrise toujours ses ambiances affligées et douloureuses (Alone In Heaven, l'intro dépressive de To Redemption) en gardant bien sûr cette hargne comme fil rouge des compositions. Encore une fois, la production marque vraiment bien l'identité sonore des normands avec ce timbre granuleux et rugueux.

This One Is Good pue la bière éventée, la sueur et le sexe bestial. Ce qu'on appelait le Rock. Parce que Yuck à encore une fois l'audace de ne pas rentrer dans le moule et de ne pas appartenir à une scène précise, parce qu'il sait prendre des risques, parce qu'il livre une œuvre bouillonnante et impétueuse, mes compliments vont à ce groupe qui mériterait tellement plus qu'on parle d'eux.

A écouter : Gimme More

Do It Yourself ( 2009 )

Maquillage, corpse paint, clous, cuirs, poses dans la neige, Black-Metal... Bien, vous y êtes? Dans ce cas, oubliez tout, Yuck n'a rien à voir avec la conception du genre qu'on se fait habituellement.

Pour tout dire, Yuck n'a pas grande similitude avec un groupe de cette scène, se serait même plutôt des Punks qui se seraient mis au Metal, alors la première question qui vient à l'esprit est comment catégoriser la musique des rouennais? Le plus simple pour les définir sans sortir une douzaine d'étiquettes qui nous perdraient plus qu'autre chose, est alors de dire que Yuck serait la rencontre d'un bœuf musical entre Lemmy (Motörhead), Kurt (Nirvana) et Fenriz (Darkthrone), chacun apportant un élément à la musique du combo dans un tout cohérent.

Si de prime abord, Yuck surprend dans sa façon de piocher ici et là dans les influences des musiciens, il étonne également par la maîtrise des instruments que se soit par la voix de Jérémie éructée, grave et rocailleuse noyée dans le whisky pas si loin d'un certain Abbath dans les lignes de chant ou dans les riffs de Julien, mémorables, faisant penser à du Satyricon délavé (The Smell Of Cold), atteint du grunge crasseux d'un fameux Bleach, badinant avec un Rock'n'roll façon Led Zeppelin.
Soulignons aussi le jeu du batteur soutenu par une basse bien présente alourdissant l'ensemble, qui allie la puissance du Metal à des passages plus groovy (Mine Is Bigger et son refrain catchy as fuck). Chaque break est un prétexte pour repartir sur de nouveaux motifs et de nouveaux riffs diversifiant considérablement l'ensemble parfois mid-tempo (Ab Irato), thrashisé (Nunc Umbra, Mox Gloria) ou dissonant (l'intro de Virus rappelant étrangement... Virus).

Parlons également de la production plutôt old-school, tout à fait intéressante qui sied parfaitement à l'opus et apporte un caractère roots à l'ensemble, un peu granuleuse, râpeuse, comme se veut ce Do It Yourself finalement. Do It Yourself n'est pour autant pas exempt de défauts, on pourrait reprocher aux nordistes un chant un peu répétitif à force et des compos qui ne se renouvellent pas autant que voulu en fin de disque, excepté la jolie balade To Redemption et sa voie féminine qui conclue la galette, mais rien qui n'entache réellement le plaisir à l'écoute de l'opus.

Ce qui prime ici c'est la volonté des musiciens de faire cohabiter leurs influences de sortir des morceaux qui sortent des sentiers battus. En ce point Do It Yourself est une réussite, à la fois originale et bien travaillée. Yuck possède toutefois une marge de manœuvre pour faire encore mieux en rectifiant quelques petites choses par la suite. Reste de ce disque une vraie bonne découverte à se mettre dans les oreilles en quête de renouveau.

A écouter : en faisant table rase des �tiquettes
Yuck

Style : Black Metal / Grunge
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