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Biographie

Young And In The Way

Young And In The Way est un groupe originaire de Charlotte aux Etats-Unis. Formé autour de Kable (Chant), Rick (Guitare / Chant), Chris (Basse / Chant) et Randy (Batterie), le combo sort un premier EP Newborn en 2009, puis enchaîne album, EP et split jusqu'à la sortie de I Am Not What I Am chez Swarm Of Nails courant 2011. Le combo décrit sa musique comme un exutoire violent et décrivant leur malaise dans la société actuelle. Le groupe fait quelques dates avec All Pigs Must Die, Narrows, Oathbreaker ou Gaza et après deux splits aux côtés de Moral Void et de Withdrawal en 2013, Young And In The Way revient toujours plus colérique avec When Death Comes To Life en 2014 signé chez Deathwish.

16.5 / 20
5 commentaires (16.6/20).
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When Life Comes To Death ( 2014 )

Les restes d’I Am Not What I Am encore en mémoire, Young And In The Way profite de sa signature chez Deathwish pour lâcher When Death Comes To Life, disque coup de poing alliant toujours Hardcore et Black Metal. Derrière un artwork dans la même série de tons que les précédents opus, le combo enclenche le turbo - grosse prod pour onze titres allant du viscéral au plus intellectuel - et semble aller, au premier abord, plus loin qu’en 2011.

Pour redonner du contexte, Young and in the Way fait partie de la même mouvance que Black BreathKvelertak ou Haust, s’orientant vers un extrémisme moins marqué que Plebeian Grandstand ou Celeste. C’est pourtant dès l’ouverture avec Betrayed By Life que le ton est donné. When Death Comes To Life sera une épreuve de force continuelle : maintenir un flot constant de riffs sombres et une ligne vocale écorchant les mots les uns après les autres sur une quarantaine de minutes alors que que I Am Not What I Am enchainait principalement des titres ultra-courts peut amener à changer radicalement le ressenti de ce groupe. Pourtant, de Be My Blood à Weep In My Dust, rien ne vient faire d’ombre aux musiciens : emportant tout sur son passage, le mur rythmique ne faiblit jamais après de multiples écoutes et renforce le chant haineux (Betrayed By Light).

Même lorsque résonne Embrace Extinction, le titre le plus blackisé du disque assez proche de ce qu’avait pu faire Cobalt (loin de la claustrophobie d’un Celeste), Young And In The Way garde une chaleur Hardcore portée par la prod du disque. L’enchaînement des titres captive, les américains maintiennent leur cap et enfoncent le clou titre après titre (Love And Unwanted ou Take My Hand), en sortant le torse bombé lorsque les aspects Black Metal sont les plus mis en avant. A noter, le petit break apporté par Shadow Of Murder, dans un style plus Post / Acoustique (sans trop savoir pourquoi, j’ai pensé à The Wall de Pink Floyd ou à du Marilyn Manson période Antichrist Superstar). Peut être le seul passage un peu plus aérien du disque, il apporte une légère touche de délicatesse sombre à l’ensemble (et cette prise de position pourra laisser divisé si l’on souhaite un disque misant exclusivement sur un choc sonore).

When Death Comes To Life est viscéral, grandiose sans être grandiloquent. L’étiquette Blackened Hardcore est ici amplement justifiée et méritée. Avec When Death Comes To Life, le combo donne dans le direct, le frontal et violent, plus radicalisé que le récent Blissfucker de Trap Them. Bien plus qu’I Am Not What I Am ou Amen, ce nouvel opus de Young And In The Way s’inscrit comme un incontournable.

A écouter : Embrace Extinction

I Am Not What I Am ( 2011 )

Young And In The Way est une déclaration de haine en 18 actes. Il n'y a qu'à voir la tracklist pour se dire que rien n'égaiera leur journée : "Death is Eager to Hold You" ou "The Chaotic and Bloody World Around Us", rien qu'un aperçu de ce que proposent les 4 musiciens sur ces titres mixant Hardcore et éléments Blackisés. 

On retrouvera cette prédominance Black Metal, autant dans les rythmiques que dans cet extrémisme du frontman qui n'hésite pas à vider ses tripes sur des titres comme "The Chaotic and Bloody World Around Us". Les similitudes avec les derniers Darkthrone sont présentes, notamment par ce mix Hardcore primaire et Black Metal, 2 genres pas si éloignés, même si le tout s'avère plus crade qu'un Kvelertak et moins enfumé qu'un Black Breath. Heureusement, alors que ce style est à la mode actuellement (mixer Hardcore, Black et Death semble être la clef du succès ces derniers temps), YAITW s'en sort très bien même si le dernier opus se révèle plus fin, avec plus de personnalité et surtout des titres qui se démarquent d'entrée de jeu ("The Chaotic and Bloody World Around Us" ou encore "If Only That so Many Dead Lie Round"). YAITW met un point d'honneur à ne pas lâcher prise, ne masquant sa misanthropie Celestienne que derrière une nuée de riffs acerbes et acides ("And We Have Kill Him", "I Am Not What I Am"). 
Peut-être moins étincelant que KvelertakYAITW est plus primaire, direct et moins entraînant. La partie blackisée (pensez à la vague Norvégienne du mouvement pour l'inspiration) est presque prédominante sur la section instrumentale, tandis que le timbre du frontman oscille entre les 2 styles sans discontinuer. La subtilité n'est (heureusement?) pas le point fort de YAITW

En lançant ce disque, on obtient un condensé des 2 albums du combo, mais l'écoute devient plus ardue sur les derniers titres, tant la violence non retenue de YAITW devient éreintante. Trop, jusqu'à saturation, surtout du fait de cette légère différence de qualité entre I Am Not What I Am et Amen se fait sentir. L'ensemble n'est certes pas innovant mais le tempo soutenu des compositions et la qualité d'écriture du quatuor permet aux 4 musiciens de s'en sortir haut à la main. 

Niveau lyrics, c'est classique, basique mais direct. Sombres et empreints d'une noirceur dérangeante ("Love And Terror Laid The Stone" et "Ascending The White Mountain"), les mots cognent et frappent grâce à la voix de Kable qui hurle sans souffler. Mention spéciale aux textes de "Leaving Nothing But The Absence Of Everything" : "in my head I'm dreaming of a different land that would fit you more than the one we roam / this goddamn town where the shadows are demons / more than the life we know". On est peut-être loin de la poésie d'un Baudelaire, mais l'ensemble s'avère plutôt bien écrit. 

Sans un seul temps mort, si ce n'est l'intro de I Am Not What I AmYAITW fout une série de roustes dans le ventre. Seulement, en offrant une galette regroupant I Am Not What I Am et Amen, Swarm Of Nails en met peut-être un peu trop pour pouvoir tenir une écoute complète. Brulot empli de haine, ce disque laisse à bout de souffle, à l'instar de leurs compatriotes Torch Runner.

A écouter : En 2 fois