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Biographie

Wino

Robert Scott "Wino" Weinrich est un chanteur guitariste ayant joué dans des formations de Doom reconnues comme The Obsessed, Saint Vitus, Spirit Caravan, Place Of Skulls, Shrinebuilder et The Hidden Hand.
Il fonde notamment The Obsessed a la fn des années 70s, qu'il quitta au milieu des années 80 pour partir en Californie chanter dans Saint Vitus (Born Too Late, Mournful Cries et V). Courant 90, à l'occasion de la sortie d'une compilation de The Obsessed, Wino quitte Saint Vitus et reforme son premier groupe, avec lequel il sort quelques 7" et 2 albums avant de mettre à nouveau fin à la formation en 1994.
A peine The Obsessed enterré, il forme Shine, renommé en Spirit Caravan pour 2 LPs et un EP avant de jeter l'éponge en 2002. Il crée ensuite avec l'ancien guitariste de Pentagram le groupe Place Of Skulls, puis après le premier album sorti, change à nouveau son fusil d'épaule pour aller créer The Hidden Hand. En  2009 il doit également sortir un album avec le All Star Band Shrinebuilder (avec Al Cisneros de OM et Sleep, Scott Kelly de Neurosis et Dale Crover des Melvins).

Son premier album solo Punctuated Equilibrium voit le jour en 2009 che Southern Lord avec le batteur de Clutch et le bassiste de Rezin.

Chronique

Punctuated Equilibrium ( 2009 )

  Il aura fallu attendre 2009 pour que le sieur Wino daigne finalement réparer ce qui restait comme une sorte d’anomalie, avec la sortie de ce Punctuated Equilibrium, tout premier album solo d’un personnage devenu mythique au sein de la scène underground, après plus d’un quart de siècle passé à traîner sa peine de salle en salle et de groupe en groupe, toujours avec un feeling reconnaissable entre mille.
  Pas évident de rester objectif quand une sommité telle que celle-ci décide d’envoyer en solo. Pour beaucoup, Wino n’est ni plus ni moins que « Mr. Doom », celui qui aura contribué à offrir à un genre musical ses lettres de noblesse, genre dont il fut un des pionniers avec The Obsessed, et dont il écrivit plus tard un des plus beaux chapitres en rejoignant Saint Vitus. Pour autant, il ne faut pas occulter le fait que, depuis 1996 et la naissance de Spirit Caravan, le sieur a mis ses talents de guitariste au service d’un autre univers, le Stoner ; un nouveau monde qui, bien que pas vraiment différent du Doom sur le fond, tient plus du cousin éloigné que du frère siamois.
  Normal donc de retrouver un album partagé entre ces deux périodes de la vie de Wino. Ainsi ceux qui espéraient un retour aux sources typiquement Doom Metal seront forcément déçus, même s’ils parviendront quand même à trouver à quoi se raccrocher, avec des titres plombés et rampants, tels qu’Eyes of the Flesh ou Punctuated Equilibrium. Ici, Wino donne dans une sorte d’hybride Stoner qui sent bon les 70s et qui sait donc parfois ralentir le tempo, le tout avec un groove irrésistible et un chant usé mais quand même toujours habité d’une force indéniable, genre le mec meurtri par la vie mais qui n’est pas encore prêt à tirer sa révérence. On sent même une sacrée hargne qui dénote vachement du désespoir qui suintait de Saint Vitus, avec un Wino réveillé et engagé, qui aborde des sujets divers qui semblent lui tenir à cœur (Gods, Frauds, Neo-Cons and Demagogues, quoi).
  Ainsi Wino lâche-t-il ici une dizaine de titres vraiment sympas, on sent qu’il a clairement décidé de se faire plaisir en assumant la totalité du processus créatif, ce lui permet de pondre des petits trucs délicieux comme Secret Realm Devotion ou Silver Lining, sur lesquels il déploie tout son savoir faire et prouve qu’il tient encore bien la route. Par ailleurs, la grande force de l’album réside dans ses pistes instrumentales magistralement exécutées, sur lesquelles Wino prouve une fois encore sa légendaire science du riff – plutôt carrément Sabbathien d’ailleurs, étonnant hein – sans jamais sombrer dans la démonstration sans âme type shred. A ce titre, Water Crane ou Wild Blue Yonder valent le détour.
  Bon, bien sûr, l’album ne révolutionnera rien et il a même des temps faibles comme sur la fade Smilin’ Road ou Release Me, sorte de single qui manque singulièrement de punch et qui ne joue pas son rôle de titre d’ouverture. On pourrait même reprocher au gars de la jouer un peu trop facile en utilisant globalement la même structure simpliste pour chaque titre. On pourrait carrément aller jusqu’à dire que c’est un disque finalement mou, assis le cul entre deux chaises, pas assez Doom, pas assez Stoner, juste le délire d’un mec resté bloqué en ‘77. Cependant, il y a quelque chose de rafraîchissant ici, à voir un type qui en a autant bavé s’offrir une escapade tout seul de son côté et être toujours animé de la même passion et d’une sincérité de chaque instant... même si la plupart ne verra qu'un vieux gars qui s'accroche lamentablement.
  Ainsi, Wino a enfin réussi à sortir un truc tout seul. Ce Punctuated Equilibrium ne marquera pas l’histoire de la musique, mais il mérite d’être apprécié à sa juste valeur, ne serait-ce que par respect pour cette patte inimitable, ce talent pas des plus impressionnants mais dont l’influence est au moins aussi considérable que celle d’un certain Tony Iommi. Et puis merde, Wino, le mec de Dying Inside, qui arrive à diffuser autant de bonne humeur !? C’est juste pas croyable.

Tracklist: 01. Release Me, 02. Punctuated Equilibrium, 03. The Woman in the Orange Pants, 04. Smilin' Road, 05. Eyes of the Flesh, 06. Wild Blue Yonder, 07. Secret Realm Devotion, 08. Water Crane, 09. Gods, Frauds, Neo-Cons and Demagogues, 10. Silver Lining. L'album est en écoute intégrale ici.

A écouter : Sans attendre le Messie