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Biographie

Watain

Formés en 1998 et originaires de Suède, Watain fait partie du fer de lance du Black Metal underground. Leur black metal possède un discours assez classique car traitant de la mort, des ténèbres et du satanisme. Depuis leur première démo intitulée Go Fuck Your Jewish God sortie en 1998, Watain a sortit chaque année soit une démo, un ep, un live ou un album studio. En 2000,  Watain sort son premier album, Rabid Death’s Curse, dans un style Black / Death Metal qui peut rappeler le Dissection de la première époque.
Casus Luciferi, l’album de la maturité, froid et malsain, sort en 2003 et suscite un fort engouement dans la sphère Black Metal underground, ce qui fait de Watain l’un des atouts majeurs de cette scène. Après un silence de quatre ans, Sworn To The Dark voit le jour chez Season Of Mist (le label de MayhemCarpathian Forest, Tsjuder…) et se démarque des productions antérieures par un son plus travaillé et une production plus claire. En 2007, pour promouvoir Sworn To The Dark, Watain fait la première partie de la tournée de Celtic Frost. Durant la fin de cette même année, la tournée Fuck The World avec Impiety rassemble les foules. On peut remarquer la présence lors des concerts de l’ex guitariste de Dissection et d’Aborym, Set Teitan. Leur nouvel abum, Lawless Darkness, sort en 2010 et fait encore plus parler des suédois. En 2013 parait The Wild Hunt, le dernier album des Suédois à ce jour. 

13.5 / 20
2 commentaires (17/20).
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Trident Wolf Eclipse ( 2018 )

Machine arrière toute ! C'est la ligne directrice que semble s'être donné Watain sur ce nouvel album, Trident Wolf Eclipse, après la déception qu'avait apporté The Wild Hunt. Ses tournures mélodiques, son ton plus posé, sa fameuse balade The Rode On qui aura fait coulé beaucoup d'encre... Bref, pas de ça ici car Watain revient aux fondamentaux.

Une intro en... et pas du tout ! Nuclear Alchemy déboule tout riffs dehors directement, sans prévenir. Trois minutes au compteur, expéditif, rageur et pourtant c'est un morceau terriblement accrocheur. Cette batterie de marteau pilon, les guitares carnassières et démoniaques, ce solo méchant et foliesque, la véhémence des vocales d'Erik Danielsson... Tout y est. On sent Watain particulièrement remonté et ce ne sont pas les sept autres titres qui vont nous prouver le contraire. De toute manière Trident Wolf Eclipse s'étend sur de très courtes 34 minutes, donc tu sens bien que les Suédois ont tout balancé à la vitesse de l'éclair et sont prêts à te rouler dessus façon blitzkrieg. Scared Damnation baisse néanmoins (de manière relative) un peu la cadence après le ravage Nuclear Alchemy. Il possède ce feeling Dissection (la mélodie en son sein) et son ambiance noirâtre et mystique. Autre exemple de cette filiation, l'excellent Teufelsreich, ce qui fait plaisir de revoir Watain en forme et n'ayant rien perdu de leur héritage avec le fameux groupe culte suédois.

On n'aura pas trop de surprises à l'écoute de ce Trident Wolf Eclipse car c'est le disque typique de la formule : on connaît la recette et on l'applique à la lettre. Certes, mais le fait qu'ils soient revenus à un Black Metal plus direct et frondeur fonctionne plutôt bien à condition de ne pas attendre Watain sur un autre registre ou sur une évolution de leur son. Le groupe se contente de faire ce qu'il sait faire et le fait assez bien, comme balancer de gros brûlots de haine tel que A Throw Below, ce qui, vingt ans après leurs débuts, n'est pas non plus donné à tout le monde. Le principal problème de l'opus, c'est que, passé l'ouverture en trombe et les bons éléments énumérés qu'il fait plaisir de revoir chez Watain, la plupart des morceaux se ressemblent quand même un peu tous et qu'on ne retient pas non plus masse de choses dans ceux-ci, surtout en avançant au fur et à mesure des titres. Ni mauvais ni franchement bons, Furor Diabolicus, Towards Sanctuary ou The Fire Of Power sont vite oubliables. Même pris dans son ensemble on était en droit d'attendre l'album à un niveau supérieur dans la composition.

On retrouve donc ici un Watain fortifié, rageur et bien décidé à prouver qu'on peut encore compter sur eux et que les successeurs officiels de Dissection n'ont pas les deux pieds dans la tombe. Si l'album n'est ni original dans le genre ni dans la discographie des suédois, il remonte tout de même la pente après The Wild Hunt, mais on est loin de l'excellence d'un Sworn To The Dark.

16 / 20
3 commentaires (16.83/20).
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Lawless Darkness ( 2010 )

Ne vous méprenez pas ! Si Watain joue la carte du grand guignol à fond, ce n'est pas que pour faire joli... Et les interviews, les couvertures de magazines, les grosses tournées, c'est uniquement pour rallier à leur cause toujours plus d'esprits égarés. Car Watain, c'est le blockbuster du Black Metal orthodoxe !

"Black metal orthodoxe", oh la jolie expression... C'est le terme hype dans la jet-set black metal pour designer les groupes partisans d'un satanisme religieux très sérieux (qui par définition s'opposent à toute cette masse crotteuse de formations plastiques qui utilisent l'imagerie du Diable pour poser). Et il est vrai que quand on se penche un peu sur ces formations occultes, on y trouve des références très poussées, que ce soit dans l'imagerie, dans les textes ou même la musique, qui se fait plus solennelle.
Et c'est ça qui est merveilleux, écouter des artistes qui croient réellement être la voix des enfers ! Bon d'accord... On ne vas pas entamer le débat, mais ils en sont tellement persuadés que tout ça devient crédible !
Mais maintenant que Watain est devenu la nouvelle attraction phare du grand royaume du black metal, le plus gros vendeur de black metal orthodoxe qui plus est, peuvent-ils garder leur aura si mystique, leur crédibilité luciférienne, en gros, cet ultime opus du trio impie est-il bon pour la fosse sceptique ou pour trôner sur le piédestal du black metal qui se respecte ?

Je ne serais pas aussi radical que le satanisme de nos bisounours suédois. Lawless darkness est clairement un bon album, mais il possède bien sa faiblesse.
Une faiblesse qui pourrait se traduire par la durée colossale de l'album (quatre-vingt minutes), et plus globalement, la durée des titres. Comme toujours, le groupe s'amuse à nous trimballer dans des méandres sinueux et informes, ceux des ténèbres. Si au début on est fasciné, la ballade devient ennuyeuse quand certains riffs peu inspirés tournent trop longtemps. Le côté hypnotisant ne prend pas toujours, d'autant plus sur les mid-tempos un peu balourds vers la fin de la messe. Amputer certains titres de quelques minutes aurait rendu le propos moins pompeux.

Mais rassurez-vous, à côté de ça, l'album regorge de plans tellement efficaces que ça donne envie d'invoquer Satan dans sa chambre et de déverser du sang de cochon (enfin de mouton... on sait jamais) sur les murs, d'aller étriper son chat, sa mère et ! Hum hum...
Le combo continue de faire ce qu'il sait faire de mieux, c'est à dire un enchevêtrement de mélodies maléfiques au possible avec des riffs redoutablement efficaces et agressifs qui donnent envie d'heabanger à la mort.
Ça break intelligemment et de manière surprenante parfois, les solis mettent en transe et si les compos du groupe ont tendance à être de plus en plus mélodiques, Watain reste pur et sans artifice aucun. La production dantesque aura eu raison de cet équilibre entre traditionalisme et évolution typiquement suédoise et ... allez oui, on peut le dire, le spectre de Dissection est bien présent. Rien d'étonnant quand on sait que les gars de Watain sont les héritiers certifiés de Jon Nödtveidt (sans parler de l'acoquinement avec le Misanthropic Luciferian Order).
Mention spécial à Erik pour les pavés de textes sulfureux vomis avec un débit impressionnant et d'une voix éraillée, possédée d'un charisme infernal.

Watain perdra peut-être quelques voix chez les plus true que true mais c'est pas grave. Watain c'est une bande d'artistes talentueux un peu barges qui proposent du grand spectacle, aussi bien sur scène (quiconque a déjà tenté l'expérience live ne dira pas le contraire) que sur album. Malgré nombre de gimmicks clichés au possible, le groupe reste crédible dans sa démarche et on n'hésite pas à se passer en boucle ces quelques hymnes qui suintent le souffre.

15 / 20
4 commentaires (17.13/20).
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Sworn To The Dark ( 2007 )

Watain a toujours frappé les esprits, que ce soit par son discours "classique" à travers un Black Metal anti-chrétien et pro-satan, ou par son utilisation d’artifices plus ou moins douteux lors de ses concerts (des cadavres d’oiseaux cloués sur des croix renversées sur scène ou, plus récemment, une souris morte accrochée au chanteur via une chaine). Néanmoins, Watain propose un Metal noir de qualité, alliant des éléments Thrash (comme Temple Of Baal par exemple) et ce, depuis deux albums. Et ce n’est pas pour rien qu’on les surnomme volontiers les nouveaux Dissection : de plus la participation de Set Teitan, ancien guitariste de Dissection, vient apporter ce coté mystique au groupe.

Et donc, le plus simplement du monde, Sworn To The Dark commence par Legions Of The Black Light, titre écrit par Set Teitan, en hommage à son ancien frère d’arme Jon Notveidt, décédé en aout dernier. L’ambiance est malsaine malgré la clarté de la production. Ce coup-ci, Watain n’a pas décidé de jouer la carte du pur produit underground qu’il est. Le chant est vicieux et assez proche du leader de Dissection.
Satan’s Hunger (il n’y a pas plus cliché qu’un titre pareil pour un groupe de Black Metal) constitue une des pièces maîtresses de l’album, avec sa construction crescendo au niveau du refrain. S’ensuit, à la façon Dissection, un petit break instrumental assez macabre, pour revenir dans le mélange Black / Thrash des familles (Storm Of The Antichrist) vaguement Nifelheim. La suite reste assez typique des suédois, pour arriver à la perle de l’album : Underneath The Cenotaph  avec son intro à la Thorns Of Crimson Death de Vous-Savez-Qui et ses multiples breaks. Déboulent The Serpent Chalice et Darkness and Death, titres accrocheurs mais pas transcendants. Puis les quelques lumières sur l'instrumental Dead But Dreaming, lancinant et planant, presque astral, sorte de bouffée d'air pur dans cette atmosphère viciée. Etait-ce pour annoncer l’incantation finale Stellarvore ? Huit minutes de chaos et de haine déversés à la face du monde ! Comment finir d’une autre façon de la part de Watain de toute manière ?

Sans réinventer le style, les suédois nous délivrent une œuvre de Black Metal très efficace, le tout dans une ambiance malsaine. Dissection est mort mais Watain prend la relève. N’est-ce pas un signe aussi si Gabriel Fischer de Celtic Frost les a choisis pour effectuer leur première partie lors de leur tournée européenne ?