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Biographie

Walls Of Jericho

Originaire de Detroit, ville sinistrée, Walls Of Jericho se constitue en 1998 autour d'anciens membres d'Earth Mover et d'Apathemy. Pour échapper à la grisaille ambiante, le groupe tourne le plus souvent possible, accompagnant des formations telles que Hatebreed, Harvest, ou Another Victim. En avril 1999, Walls Of Jericho enregistre son premier disque, A Day And A Thousand Years sur le label Genet Records. En décembre de la même année, le groupe signe sur le label Hardcore du New Jersey, Trustkill Records, sur lequel sort The Bound Feed The Gagged. Après une interruption de quatre années, Walls Of Jericho réapparaît pourvu d'un nouveau batteur, Alexei Rodriguez (ex-Catharsis). Leur troisième opus, intitulé All Hail The Dead sorti en février 2004, leur permet de franchir un nouveau palier et d'apparaître sur des affiches prestigieuses notamment le Fury Fest 2005Walls Of Jericho reprend la direction des studios en 2006, sous la direction de Ben Schliegel (Chimaira, Zao, Ringworm) et doté d'un nouveau batteur, Dustin Schoenhofer (ex-Premonitions Of War), avec lequel est enregistré With Devils Amongst Us All.

9 / 20
4 commentaires (14.13/20).
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The American Dream ( 2008 )

Voilà deux ans de cela, Candace et sa bande nous avaient laissés groggy des suites de l’écoute d’un Devils Amongst Us All ultra dopé, méchamment énergique et au son tout simplement énorme. De la bonne grosse gâterie Metalcore hargneuse à souhait, des sucres rapide pour plaisir immédiat : en somme une vraie  réussite, même si l’album avait les défauts de ses qualités et qu’il n’aura sûrement pas autant frappé les esprits qu’un All Hail The Dead bien plus proche des racines Hardcore du groupe.

Le groupe a depuis encore gagné en notoriété, est devenu un véritable poids lourd qui ne cesse de tourner en compagnie de grosses pointures outre-Atlantique et nous revient donc avec un The American DreamFuck the american dream ! » nous hurle Candace) au design toujours plus soigné. Sur le papier c’est plutôt alléchant. Reste à voir ce que les américains ont dans le ventre.
Et la réponse est assez claire. WoJ a décidé de faire mal, très mal. Le son est terrible, la prod dantesque et le rendu plus Metal que jamais ("I the hunter", "A long walk home"). Ca cogne, ça brasse et surtout…ça pète le crâne.
La voix de Candace est tellement monstrueuse qu’elle n’a plus rien de celle d’un membre de la gent féminine (à vrai dire on ne serait pas au courant, qu’on peinerait sûrement à le deviner), les moshparts tombent (trop) bien mais sonnent creux et ce à peu près autant que les backing vocals de "Famous last word". L’étalage de forces en présence est impressionnant mais on se demande bien à l’écoute de ce The American Dream où le groupe veut en venir : c’est gras et puissant mais ça ne décolle jamais, les interludes plus mélodiques ("A long walk home", "The slaughter begins") arrivent comme des cheveux sur la soupe. WoJ semble malheureusement être devenu un groupe de Metalcore obèse, empêtré dans sa (sur)production et qui se débattrait quelque peu dans le vide sans pour autant avancer à grand-chose. Le constat est amer, pour ne pas dire navrant. Alors certes il reste bien un ou deux titres sympathiques comme "Discovery of jones" ou, à la limite, "Il the prey" mais il y a finalement bien peu de choses pour sauver cet album de l’ennui. Quarante minutes pour un disque qui passe dans les oreilles comme un courant d’air et parait pourtant assez interminable malgré de nombreux titres entre 2’30 et 3’30… est ce que l’on pourrait appeler un bien triste échec.

Walls Of Jericho a ici manqué la marche vers l’échelon supérieur et l’a malheureusement très bien fait. Visiblement obnubilé par sa course au gros son (trop) bien huilé, le groupe en a oublié ses gammes pour foncer se cracher tout droit sur le mur de l’inefficacité... dur alors de ne pas se mettre à regretter la période "Revival never goes out of style". Là où With Devils Amongst Us All arrivait a faire effet un bon moment avant, il est vrai de finir par s’essouffler, The American Dream n’aura même pas cette chance, la première inspiration étant bien trop vite suivie d’un premier soupir. Rendez vous pour l’examen de rattrapage dans deux ans. En attendant, les américains devraient réfléchir au fait que n’est pas Heaven Shall Burn qui veut.

A écouter : Pas vraiment...
16 / 20
16 commentaires (17.31/20).
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With Devils Amongst Us All ( 2006 )

En 2004 Walls of Jericho confirmait toute la confiance qu'avait placé en eux Trustkill en signant All Hail the Dead, brûlot metalcore ingénieux alliant toute la rapidité de la Bay Area avec l'efficacité du hardcore new yorkais.

Le moins que l'on puisse dire est que, deux années plus tard, on était impatient de savoir comment le combo de Detroit allait relever le gant. Dans l'ensemble on peut dire que la mission est accomplie. Walls Of Jericho conserve toujours le cap sur un hardcore brutal, rapide et inspiré, et ce n'est pas "A Trigger Full of Promises" qui introduit With Devils Amongst Us All qui dira le contraire. La cuvée 2006 est explosive de bout en bout, techniquement riche sans pour autant provoquer d'overdose, et démontrant par là même qu'il est possible d'aligner plus de deux accords dans un morceau sans perdre de jus. Car c'est là que Walls of Jericho se démarque de ses congénères. En n'hésitant pas à pousser plus avant ses expérimentations dans le domaine thrash tout en conservant la rudesse du hardcore, le combo de Detroit parvient à construire un mur de son d'une extrême solidité, même pas ébranlé par la présence de "No Saving Me", ballade doucereuse dont on comprend mal la finalité, ou surnage indéniablement l'influence d'un Slayer ou d'un Exodus première époque, composé d'accords étouffés monstrueux et de série de double-pédale cataclysmiques. "And Hope You Die", "Plastic" et surtout l'excellent "Try Fail Repeat", point culminant de l'album, dont le travail de Dustin Shoenhofer sur l'introduction renverrait presque Dave Lombardo à ses chères études, sont là pour en témoigner.

Malgré tout, l'énergie de Walls of Jericho ne serait vraisemblablement pas sans la présence de Candace Kucsulain, pièce maîtresse de la structure, prenant une nouvelle dimension à chaque sortie. Bien que s'égosillant toujours autant, la demoiselle semble davantage maîtriser ses accès de mauvaise humeur en ne restant pas cantonnée dans un registre extrême. Egalement capable d'opérer sur un mode plus clair ("The Haunted", "With Devils Amongst Us All"), voire très clair ("No Saving Me"), la frontwoman de Walls of Jericho fait étalage d'un éventail faisant d'elle une des voix les plus intéressantes de la scène.

A l'instar d'un Terror, Walls of Jericho dresse patiemment un édifice qui le conduit toujours plus haut et qui l'autorise, d'ores et déjà, à venir titiller les plus grands sur leur piedestal.

 Télécharger : "And Hope To Die"

A écouter : Try Fail Repeat, And Hope You Die, Plastic
14 / 20
14 commentaires (16.57/20).
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All Hail the Dead ( 2004 )

Vu l'état d'énervement extrême de Candace Kucsulain, chanteuse de Walls of Jericho, on peut supposer que la vie à Detroit (Michigan) n'est pas des plus folichonnes. Ville économiquement sinistrée, première au championnat des décès violents (en alternance avec Washington), le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle donne envie de voyager. Walls of Jericho a apparemment compris que son salut passait par la zique.

C'est une part de cet énervement que nous livre All Hail the Dead, troisième opus du groupe. Walls of Jericho y assène 13 brûlots à l'intensité redoutable. Mais si l'ambiance générale sonne indéniablement hardcore, All Hail the Dead jongle avec des influences diverses. A l'écoute de "There's No 1 in Fuck You" mais surtout sur "A Little Piece of Me", on ne peut s'empêcher de penser au speed/thrash métal tel qu'il se pratiquait il y a une quinzaine d'années sur la côte Ouest des States. L'impression se confirme sur "Day and A Thousand Years" et "Through the Eyes of a Dreamer" où l'abondance de grosse caisse et d'accords étouffés supersoniques rappelle aisément les grandes heures de la Bay Area avec Slayer, Exodus ou Testament.

En revanche, il semble qu'il faille chercher les influences hardcore de Walls of Jericho du côté de New York. Celle de Madball ne souffre aucune contestation sur "All Hail the Dead" ou "Thanks for the Memories" avec ses parties lentes couvertes par le chant screamo de Candace. Clin d'oeil également à Biohazard ("More Life in the Monitors") et Agnostic Front sur "Revival Never Goes Out of Style", ce dernier résonnant presque comme un hommage tellement la ressemblance est tangible.

Sur le plan pictural, le livret présente un artwork de qualité. On y découvre un univers concentrationnaire essentiellement occupé par des robots effilés, illustration à l'extrême de notre société de consommation. Le coup de patte de Mike Price peut rappeler, par certains côtés, celui de Michel Langevin de Voïvod, notamment son travail sur les albums Dimension Hatross, The Nothingface ou The Outer Limits.

Au total, All Hail the Dead propose un travail sérieux, relativement homogène, auquel il manque, peut-être, un soupçon d'originalité, mais qui respire la sincérité. On sent chez Walls of Jericho une envie d'aller droit à l'essentiel sans s'embarasser de fioritures. C'est un peu sommaire, certes, mais c'est efficace.  

 

A écouter : "Revival Never Goes Out of Style", "Jaded", "A Little Piece of Me"