Biographie

Vices

membres : John McAleer
Jake Forrest
Calum Waldegrave
Marcus Tamp
Jai Curtis

Chronique

7 / 20
1 commentaire (11/20).

Now that I know I am Responsible ( 2017 )

Parfois, le hasard fait bien les choses, on cherche quelque chose de nouveau, histoire de tromper le quotidien, d'original, pour satisfaire l'esprit, et on tombe directement sur une pépite de talent insoupçonné, de maestria de talent et de composition, et parfois ce n'est pas le cas. Now that I know I am Responsible en est la démonstration.
Ces faits une fois mentionnés, aussi un cas de conscience se pose, peut-on être critique vis-à-vis d'un (tout) petit groupe ? Du moins sans avoir l'impression de les tuer à peine sortis de l'œuf, provoquant un sentiment d'injustice. Néanmoins, il est impossible pour autant, déontologiquement parlant d'encenser une œuvre qui ne le mérite pas. Surtout qu'au final la production est loin d'être mauvaise, il y a même eu des ajouts de pistes supplémentaires révélant un réel effort de vouloir bien faire les choses. L'album compte treize titres, ce qui est plutôt pas mal de nos jours, et sur le papier, Vices est un groupe montant de la scène australienne avec un deuxième opus extrêmement attendu. Et malgré tout, Now that I have seen I am Responsible peine à convaincre.

Encore une fois tout n'est pas à jeter, la première piste Species est rapide et puissante, et correspond à l'image hardcore que le groupe s'est collée. Il y a même un vent de fraîcheur apporté par une pointe d'influence punk australien qui vient souffler sur cette piste et qui présage du bon pour le reste de l'écoute. Ce sera malheureusement le seul titre qui vaille le coup. Les autres sont une déclinaison fade du même riff faussement insoumis, surement destiné à une frange très jeune, ou féminine, ou sensible de fans et porté par un chant hurlé qui produit une envie irrépressible de vouloir faire taire le chanteur par le premier moyen venu, si possible brutal et douloureux, pourvu que ça s'arrête vite.

Puis à un moment, la musique s'arrête. Dèjà?/ Enfin? Et on se rend compte que les treize pistes durent en tout et pour tout vingt trois minutes. C'est là qu'on se rend compte de la fumisterie et du coup marketing qu'est en réalité ce "LP" et là tout se connecte, le son formaté et tellement usité qu'il en devient impersonnel, tout comme ce style maintes et maintes fois entendu et qui n'a même pas la prétention d'apporter un petit plus. La bio que voici en intégralité : "We are Vices from Sydney Australia" suivi des huit liens de merch, buy on amazon, bandcamp, merch, itunes, buy my stuff, merch … Et sans oublier l'étiquette Hardcore mensongère qui aurait dut être en réalité Emocore/Hardcore Mélodique. S'ils avaient eu une conscience professionnelle, ils auraient sorties un EP 4 titres, Species, Hell, Broken et une compo a peu prêt cohérente avec une sélection parmi le reste des chansons/riffs de l'album et basta.

Si on est vraiment fan de Hardcore Mélo, on peut trouver un intérêt cet opus, ou sinon se contenter d'écouter le premier titre et passer le reste. Le plus dommage est que cela aurait pu devenir une bonne démo pour Vices. Moralité : il faut savoir être à la mesure des ses ambitions et être honnête avec soi-même, sa musique et ses fans.

A écouter : Species