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Biographie

Velvet Revolver

On peut dire que l'histoire de Velvet Revolver commence en 2002 lorsque les trois ex-Guns N'Roses, Slash (guitariste soliste), Duff McKagan (basse) et Matt Sorum (batterie) participent à un concert en la mémoire de leur ami Randy Castillo (Ozzy Osbourne, Mötley Crüe). Là les trois comparses se rendent compte que l'alchimie fonctionne toujours et décident du coup décident de rejouer ensemble sous le nom de 'The Project'. Peu de temps après Dave Kushner (Wasted Youth, Suicidal Tendencies, Infectious Grooves...), un ancien camarade de lycée de Slash et guitariste de Duff, rejoint l'aventure et la phase de composition débute. Mais le groupe est toujours sans chanteur et entame alors une longue série d'auditions qui ne donnèrent pas grand chose. Plus de 500 chanteurs ont été passés au crible, dont Sebastian Bach (Skid Row), Kelly Shaefer (Neurotica) et même Mike Patton (Faith No More). Tout ceci ne débouchant sur rien Duff rentre alors en contact avec Scott Weiland, fraîchement désintoxiqué et séparé des Stone Temple Pilots. Weiland correspond au leader charismatique que les autres cherchaient en vain, et rejoint le groupe en 2003 qui prend alors le nom de 'Reloaded', autre nom temporaire puisque le groupe changea vite pour Velvet Revolver. Le groupe enregistre alors Money, une reprise de Pink Floyd pour le film The Italian Job. Peu de temps après Velvet Revolver sort le titre Set Me Free pour la bande originale de The Hulk, titre qui figure également sur l'album Contraband sorti en Août 2004. L'album cartonne, atteignant vite la première place des charts un peu partout. Le groupe part alors dans une longue tournée de près de deux ans avant de sortir son second album, Libertad.

Chronique

17 / 20
15 commentaires (11.47/20).
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Libertad ( 2007 )

Si Contraband était un disque de Hard Rock vite composé par les anciens Gunners avant que le line-up ne soit composé, Libertad a inclus Weiland et Kushner dans le processus de création et cela se ressent très clairement vu que le disque s'éloigne de leur premier effort en ratissant bien au delà des frontières du Hard Rock auxquels nous avait habitué le trio McKagan, Sorum et Slash.

Libertad commence sur le titre Rock n'Roll à souhait Let it Roll qui rend vraisemblablement hommage au Roadhouse Blues des Doors dont Weiland reprend le fameux « Let it Roll » l'espace d'un instant sur le même ton que Morrison. Après une petite mise en bouche très Rock on enchaîne avec She Mine et son rythme léger, Get Out The Door et son refrain fumiste au possible à la Prince où Weiland jongle avec habilité dans les graves et les aiguës. On notera le retour de la talkbox si chère à Slash, ce procédé qui permet de modifier la fréquence d'un son avec la bouche et ainsi d'appliquer un effet de chant sur une guitare. Le single She Builds Quick Machines prend le relais et est sans doute le titre le plus « Guns » de Libertad avec un riff Hard Rock rapide, un break tribal mettant en avant Sorum et surtout un solo comme seul Slash sait en faire. Weiland apporte une fois encore une énergie d'enfer sur au titre, énergie par ailleurs renforcée par les choeurs de McKagan et de Sorum. Entraînant à souhait.

Changement de registre avec The Last Fight après un excellent quart d'heure Rock n'Roll. Velvet Revolver lorgne ici du côté du Rock de la fin des années 1960, Beattles en tête. Comme pour contraster avec la précédente, la chanson suivante se rapproche des productions britanniques actuelles dans la lignée des Killers dans le chant et d'un bon Aerosmith dans la musique. On part ensuite du côté de David Bowie avec The American Man, titre mettant de nouveau Weiland sur le devant de la scène, avec notamment un break « zen » précédant un très bon solo et une bonne accélération du rythme pour un final bien bruyant. Dans le principe c'est simple, mais qu'est-ce que c'est efficace !
Velvet Revolver poursuit son tour d'horizon du Rock avec Mary Mary qui rappellera Johnny Was a Simulator sur le disque solo de Weiland de par l'effet mis sur le chant, ainsi que les dernières productions de Stone Temple Pilots. Pour la batterie, impossible de ne pas penser à ZZ Top, curieuse référence ici car on ne peut pas placer cette musique dans la lignée du groupe des célèbres barbus. Puis ultime chanson Hard Rock avec Just Sixteen où, comme souvent, Weiland fait la différence en gémissant de façon très nasale sur le pré-refrain avant de se lâcher sur le refrain, démontrant une bonne maîtrise de ses capacités vocales.

Petite reprise de Can't Get It Of My Head d'Electric Light Orchestra. Très fidèle à l'originale, le titre apporte une nouvelle touche rétro au disque après The Last Fight, mais quitte à mettre une reprise sur le disque on aurait peut-être préféré la reprise de Pyscho Killer des Talking Heads présente sur l'EP Melody And The Tyranny, plus pêchue.
La chanson For A Brother est dédiée au frère de Weiland, décédé récemment. On sent aisément une certaine émotion sur l'accalmie assurée par la basse et la batterie. On passe au Punk après avec Spay qui s'apparente également au Blues de par l'emploi d'un bottleneck, ce fameux tube donnant un certain rendu métallique lors des glissés. L'effet est intéressant et donne un son original pour la chanson.
Deux ballades viennent clore l'album, Gravedancer, et une chanson cachée qui sonne comme la Country de Johnny Cash, ce qui un déroute un peu aux premières écoutes, mais qui devient vite plaisante.

Parmi l'accumulation de bonnes choses on notera surtout la performance de Weiland au chant, véritable caméléon sachant s'adapter à tous les genres et varier son chant comme peu de chanteurs savent le faire. Il vous mettra en tête plus d'un refrain pour la journée. Les musiciens ne sont pas en reste non plus avec le toujours aussi efficace duo  McKagan/Sorum que Slash vient parachever de sa patte personnelle sur ses soli.

Ainsi pour conclure Libertad est un album Rock n'Roll jusqu'à la moelle avec un trouzaine de références prises sur pas moins de quarante années de Rock. Avec ce nouveau disque Velvet Revolver s'éloigne du Hard Rock qui avait fait la renommée de ses musiciens pour taper dans un registre Rock bien plus large, faisant ressortir un savoir faire certain. Assurément la marque d'un grand groupe.

A écouter : Let It Roll, She Mine, Get Out The Door, She Builds Quick Machine, Just Sixteen, Spay...