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Biographie

Twelve Foot Ninja

Derrière ce nom de groupe étrange se cache 5 jeunes australiens de Melbourne, qui évoluent dans un style de musique un peu particulier : le reggae-métal-mais-pas-que. En effet, Twelve Foot Ninja agrémente très souvent ses compositions de passages techniques djent très apréciables, de salsa, d'électro ou de rock steady. Leur musique est un concentré pur d'énergie, alternant tubes djentisés et reggae rafraîchisant.
Ils sortent un premier EP en 2008 (New Dawn) puis un deuxième en 2010 (Smoke Bomb), tous deux salués par la critique. Leur premier album sort en 2012 (Silent Machine), masterisé par Howie Weinberg (Deftones, Nirvana, Jeff Buckley).

Les 12 compositions de ce premier LP sortent une à une, en 12 semaines, avec à chaque fois une planche de comics mettant en scène le titre (visibles ici).
Quelques guests appréciables viennent donner un coup de main sur Silent machine, notamment Bär McKinnon de Mr.Bungle au Saxophone et Ollie McGill de Cat Empire (Rock Steady) au clavier.

Line up :

Kin - chant
Steve "Stevic" MacKay : guitares
Damon McKinnon : basse
Shane "Russ" Russell : batterie
Rohan Hayes : guitares

Chroniques

Outlier Silent Machine
15.5 / 20
1 commentaire (17/20).
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Outlier ( 2016 )

Avant d'aborder Outlier, mettons les points sur les "i" en ce qui concerne ses auteurs. Pour bien comprendre cette chronique, il est important d'être conscient que Twelve Foot Ninja, c'est au Métal ce que le Kamoulox est à la télé-réalité. Musicalement proche d'un Sikth qui aurait mangé du Korn ou du Disturbed au petit-dèj', le groupe intègre en plus des éléments funky, jazzy, ou reggae avec brio. Là où Skindred apporte ses influences principalement via la voix de son frontman, Twelve Foot Ninja incorpore directement ça à sa musique, pour une fusion des genres toujours surprenante mais aussi toujours réussie. Quant au vocaliste, officiant le plus souvent dans un registre clair et profond, on ne pourra pas s'empêcher de le comparer au chanteur de Fear Factory (en beaucoup plus timbré). 
Voilà à qui on a affaire.

On peut donc maintenant s'atteler à la dernière production du groupe. Qui va encore plus loin dans les délires du Ninja De Trois Metres Et Demi. D'où les avertissements qui précèdent.
Non-contents d'être catalogués "Funk-Reggae-Metal-Progressif", les Australiens se diversifient encore dans Outlier. On y repérera du Funk (intros de Post-Mortem et de Point Of You...), du Flamenco (Post-Mortem), du 8-bits (Dig For Bones), une influence orientale (Monsoon, Collateral), du Reggae (Oxygen...), des solos de claviers ultra jazzy (fin de One Hand Killing, pont de Oxygen...), et même un combo "cuivres + chœurs gospel" dans Point Of You...
Mais on ne peut pas s'arrêter à ça. Car pour rendre homogène un tel mic-mac musical, il faut un liant, et TFN en propose un génial : un Metal efficace, entre Prog djenty et Neo burné. Le riff d'intro de One Hand Killing en est le meilleur exemple : il ouvre l'album, et ouvre des gueules en même temps, à grand renfort de dissonances et d'arythmie dans les gencives. A l'image de cette entrée en matière, l'efficacité de l'ensemble est à toute épreuve. Même dans les passages non-Metal évoqués plus haut, les grosses rythmiques ne sont jamais trop loin, le chant très grave rappelle qu'on n'est pas là pour rigoler, et les musiciens arrivent de toutes façons à être véritablement captivants dans tous les domaines abordés sur Outlier.
Et par dessus le marché, Twelve Foot Ninja se paie aussi le luxe d'avoir un chanteur hors du commun, bien meilleur que sur Silent Machine. Le frontman propose un chant inhabituellement aigu, souple et intime sur les couplets de Invicible, quelques screams bien sentis quand la compo le demande, et même un exercice de style pas piqué des hannetons en plaçant sa voix à chaque fois un demi-ton plus haut dans le pont de Sick

C'est donc une sortie pleine de qualités que nous présente le Ninja. Bien ficelé autant dans sa composition franchement cinglée que dans son exécution pleine de feeling, Outlier est une pépite de créativité loufoque et fantasque. Avec ses 10 titres pour 38 minutes, on reste dans le format supportable, et on en demande même un peu plus... On attend vivement la suite.

A écouter : Point Of You, One Hand Killing, Post-Mortem
15.5 / 20
1 commentaire (16/20).
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Silent Machine ( 2012 )

Quelque part entre un Periphery, un Textures et un Ninjapsy (reggae metal), les australiens de Twelve foot ninja ont bossé, bien bossé même, pour preuve ce premier album qui a bénéficié d'un soin tout particulier : sorti en 12 semaines de travail d'abord sous le nom de "project 12", soit un nouveau titre toutes les semaines et une planche de BD illustrant la chose (visibles ici), voilà une bien originale façon de concevoir, ou plutôt de proposer au public un album au public. Ça n'est peut être pas du jamais vu mais le tout a le mérite de mettre en scène l'album de bien belle manière.

Pêchu et mélodique à l'extrême, Silent machine regorge de belles surprises à tous points de vue, et même s'il est parfois un peu trop "mielleux", sous entendu un peu trop de "beau gossitude" dans le chant (Luna, Ain't that bitch, Liberation) et un peu trop de gros son teenager, il réussit toutefois à capter l'attention et l'ensemble passe plutôt bien.
C'est qu'en repassant l'album plusieurs fois, on s'aperçoit que les australiens sont certes jeunes mais pas du tout dénués de talent, en attestent des titres comme Mother Sky ou Coming for You, qui dans deux registres assez différents (djent tubesque pour le premier, fusion avec ce qu'il faut de débile pour le deuxième) représentent assez bien le ton général de l'album : un gros son typé "djent" débordant de technique, du reggae remplaçant les traditionnels riffs et breaks souvent imbuvables qu'a très vite imposé le genre, et une tendance à ne pas se prendre au sérieux aussi bien dans les paroles que dans les breaks, bien souvent imprévisibles. Bien fait, bien ficelé, l'album surprend par une certaine maturité et audace affichées, le djent c'est à la mode, et même si peu de groupes réussissent à sortir leur épingle du jeu, à sortir des carcans très complexes du genre, Twelve Foot Ninja réussit un petit tour de force : garder un son moderne, et le sublimer, avec humour, en assaisonnant le tout de reggae, de rock steady, de salsa, d'électro ou encore de dub step.

Le mariage est heureux, et c'est ça le principal. On peut leur reprocher de tourner assez vite en rond, de s'embourber souvent dans des refrains trop faciles (mais toujours plaisants) et si les cinq premières compositions sont, disons le, les plus réussies, le reste de l'album se révèle très agréable, le petit refrain qui fait mouche, la petite perle "popisante" ou le gros riff qui fait plaisir ne sont jamais bien loin.

Les australiens s'en sortent très bien avec ce premier album, et prouvent qu'avec un peu de talent, une paire de couilles pour sortir un peu des habitudes et une volonté de bien faire, on peut faire de la fusion originale qui ne ressemble à rien de connu. Un début d'album simplement énorme, une ambiance loin de ce que vous avez l'habitude d'écouter, et autant de technicité que de refrains mélodiques léchés qui séduiront autant les aficionados de djent que les amateurs de mélodies percutantes.

Ne boudez pas la bonne humeur du ninja, prenez le temps de vous approprier leur univers. Kowabunga !

A écouter : Au moins les 5 premières...
Twelve Foot Ninja

Style : Reggae Metal
Tags : - - -
Origine : Australie
Site Officiel : twelvefootninja.com
Soundcloud :
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