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Biographie

Triclops!

Triclops! voit le jour en 2005 sous la forme d'un duo guitare+chant+bidouillage entre Christian (Bottles And Skulls) et Johnny (Fleshies). Les 2 amis se font les pieds avec une première cassette déjà très atypique avant d'ajouter à Triclops! une section rythmique basse/batterie digne de ce nom. Phil (Lower Forty-Eight) et Larry (Victim's Family, Hellworms, Saturn's Flea Collar Fame) viennent complèter efficacement le line-up. L'année suivante, Triclops! sort un premier EP, Cafetaria Brutalia, enregistré avec Phil Manley (Trans AM, Golden, Fucking Champs), sur SickRoom et Missing Finger Records. En 2007 c'est le picture disc 7" Too Many Humans qui voit le jour sur Standard Labs (The Locust, The Mars Volta). A partir de là, Triclops! tourne activement et partage l'affiche avec Don Caballero, Big Business, The Melvins, QUI ou encore Comets On Fire. Le 25 mars 2008 c'est sur Alternative Tentacle que Triclops! sort Out Of Africa, un premier album acid-punk tonitruant. En 2010 le combo réitère avec Helpers on The Other Side.

15 / 20
6 commentaires (16.58/20).

Helpers On The Other Side ( 2010 )

2 ans après son premier méfait, Out of Africa, album punk aux racines rongées par l'acide, Triclops! remet le couvert. Même recette chimique, même trip erratique, mêmes effets hallucinatoires. Helpers on The Other Side n'est rien d'autre que le prolongement, par les mêmes moyens, de la croisade entamée sur Out of Africa. La pochette, toujours classe, de Lee Harvey Roswell, qui ne dit pas autre chose, ne trompera pas.

On reprend donc la même poudre, celle qui manipule les rythmes à la manière d'un kaléidoscope. En 42 minutes, pour 6 pistes seulement, Triclops! offre un joyeux bordel de riffs et de mélodies, de celles qui s'enchaînent sans laisser le temps de comprendre où s'arrêtait la précédente. Une seule règle : pas de temps mort et place à l'esbrouffe; le but avoué étant d'en foutre plein les mirettes. 42 minutes peuvent paraître longues pour un album de punk; nenni! L'inventivité du combo de San Francisco met à mal les principes du genre en mitraillant l'auditeur de riffs quasi-progressifs endiablés, à l'aide de ses guitares déglinguées ("Brown Summer") et d'un batteur sous speed, dont les changements de plans font tourner la tête plus vite que la musique.

A l'inverse de Out of Africa, l'effet de surprise n'est plus et Helpers on The Other Side joue constamment sur la corde raide, entre postures kitschs et pauses lyriques, comme sur "Homage to Monte Cassino (Red)" ou la voix de Jared Warren (Big Business) vient prêter le ton au chant enfiévré de Johnny Geek, maniéré, infatigable et insupportable - donc génial.
Pour le moment encore, le groupe évite encore l'écueil de se mordre la queue grâce; surtout, à l'alternance bien sentie de courtes pièces punk noisy rafraichissantes ("Brown Summer", "Until All The Threads Are Stripped") qui semblent courir contre la montre, et de titres alambiqués parsemés de morceaux de bravoure qui font mouche ("Glaciers (Cry of The Modern Neandertal)", "Send Conan Home"). Le baroud d'honneur final, sur la deuxième partie de "SARS", empêche d'ailleurs le groupe de terminer sa chevauchée sur un goût amer - sorte de dernier soubresaut avant la phase descendante du trip.

Arrête ton char Ben Hur? Peut-être; mais, ces réserves mises à part, c'est sans concession que Triclops! revient à la charge. Le groupe ne compte certainement pas faire taire ses détracteurs, pour tout avouer on s'en fout, mais il envisage sérieusement de prolonger les coups de fouet pour nous faire cravacher. Un plaisir maso qui doit passer impec sous LSD.

A écouter : Brown Summer - Send Conan Home - Glaciers (Cry of the Modern Neandertal)
16 / 20
3 commentaires (16.83/20).

Out Of Africa ( 2008 )

Out Of Africa est un disque totalement dingue, Triclops!, un groupe qui n'a peur de rien, même pas de se tirer une balle dans le pied avec un premier morceau extravagant au chant ridiculement ridicule. Bourrée d'effets old school early 90's et de delay, englobée dans un autre espace temps que les 3 autres dudes derrière qui envoient un putain de free punk progressif, la voix fait basculer Triclops! dans un Ailleurs musical.
 
Dès le second morceau, Johnny pousse moins sur les manettes. Sa performance vocale reste caricaturale certes, mais devient également FOUTREMENT efficace. Pour ce rendre vraiment compte de la chose, il ne fallait pas les rater sur les quelques dates françaises post-release. Ce mec est une vraie pile au plutonium qui foudroie du regard tout ce qui bouge. Il est vain de compter le nombre de plans sauvages et jouissifs que contient Out Of Africa. Il n'y a que ça, du début à la fin. De l'énergie positive balancée dans toutes les directions et dans toutes les gueules, avec une finesse dans l'interprétation qui en devient presque inquiétante ("Lovesong For The Botfly"). Il est également vain de s'essayer au jeu des rapprochements ou autres comparaisons. Triclops! est tout simplement Over The Top et sonne comme une vieillerie terriblement actuelle et novatrice : acid-punk-progressive-rock, ou appelle juste ça comme tu le sens, et surtout comme tu le ressent. Sache juste qu'une fois les lions lâchés, pas sûr que tu puisses les dompter et les remettre en cage. Et puis, le voudras-tu vraiment ? Quoi qu’il en soit, ce fantastique (dans tous les sens du terme) artwork signé Lee Harvey Roswell te restera longtemps sous les yeux, et la musique de Triclops! dans les oreilles. Alternative Tentacles ne s’y est pas trompé.

A écouter : Iraqi Curator - Secret 93 - Lovesong For The Botfly