Zappons le couplet sur la reformation $$$, le pont du "maquillage + imagerie ridicules", et le refrain "Misfits c'est Danzig et rien d'autre". Intéressons nous à ce que le groupe(?) a mis 12 ans à pondre (Project 1950 exclu). Avec ce dilemme: "Est-ce qu'on doit faire du old Misfits que les fans attendent, ou est-ce qu'on se renouvelle?"
Le voila l'ennui: ils ne sont plus capables de plagier l'horror punk des débuts, mais ils essaient tout de même en le modernisant un brin, le tout sur une prod' rétro '90. Inévitablement, ça pouline un sacré Frankenstein.
C'est donc un power trio largement poppy qu'on retrouve, empétré dans des choeurs "ooh oooohh" indigestes de conformisme et d'omniprésence. A un point tel que "Where Do They Go?" ou "Twilight of the Dead" feraient presque passer les Beach Boys pour les pionniers de l'horror punk...
Fraîchement débarqué et déjà modestement tire-au-flanc, Arce prend apparemment son pied à caler le kit en mode pilotage automatique dès qu'il a enchaîné trois roulements. On lui pardonne, il a dû comprendre bien vite le sort réservé aux batteurs dans cette mascarade. Mais que dire de Jerry Only? Se rappelle t-il seulement de l'essence du combo après toutes ces années? Le voilà entamant des couplets guillerets à la gloire de Frankenstein, des zombies ou de Jack l'éventreur... Presque aussi convaincant que Steevy Boulay dissertant philosophie.
Bon, il y a bien deci delà des mélodies ou refrains qui prennent timidement leur envol après plusieurs essais sur la platine, ainsi qu'une maigre poignée de titres déjà plus épiques, early-Misfits style ("Curse of the Mummy's Hand", "Father", "Death Ray"). Mais pour qui est rompu aux premiers méfaits, la majorité des titres se révèleront certainement anecdotiques. Alors quand en plus les papys font de la résistance parodique pendant plus de 50 minutes... Ca tourne à la série B plus cocasse qu'horrifiante.
A écouter : "Curse of the Mummy's Hand", "Father", "Death Ray"