Biographie

The Hives

The Hives s'est formé en 1993 autour de Howlin' Pelle Almqvist, Dr Matt Destruction, Chris Dangerous, Nicholaus Arson et Vigilante Carlstroem. Signé chez Sidekick Records en 1995, le groupe sort son premier Ep Oh Lord! When? How? l'année suivante puis un album Barely Legal en 1997. Rapidement et après un second album Veni Vedi Vicious, le groupe acquiert une popularité qui lui permet d'être diffusé sur MTV, de signer sur le label Poptones et de sortir un best Of Your New Favorite Band en 2001. Les singles s'enchaînent, les tournées aussi, tandis que The Hives sort son troisième album tyrannosaurus Hives, participe à différents duos (dont un avec Timbaland).
En 2007 sort The Black And White Album, s'ouvrant sur de nouvelles sonorités et toujours avec un succès grandissant et différentes apparitions (publicités, jeu vidéo).

The Death Of Randy Fitzsimmons ( 2023 )

On ne l’attendait plus ce nouveau The Hives. 11 longues années pour aboutir à ce The Death Of Randy Fitzsimmons, avec un changement de bassiste, toujours quelques concerts, singles (« Blood Red Moon » ou « I ‘m Alive ») mais rien de probant. Et puis finalement, après une campagne d’annonces comme la bande à Almqvist sait si bien le faire, ce nouvel album déboule et annonce la mort de Randy Fitzsimmons, l’énigmatique sixième membre du combo.

Le combo a repris du poil de la bête : la première écoute ne manque pas de piquant, avec parfois des rappels des premiers opus (le très bon « The Bomb », le final « Step out of the way »), d’autres aux sonorités que l’on a peut rapprocher de certains combos (« The Way the Story Goes » et son côté PUP) ou un titre cuivré bien surprenant (« What Did I Ever Do To You ? »).
L’ouverture clipée en mode Evil Dead de « Bogus Operandi » revient avec cette recette de Garage Rock : larsens, chant nasillard, backing vocals toujours présents. Le son est plus brut, grinçant et faisant écho au chant. Impression confirmée dès « Trapdoor Solution », et par la suite du disque. A première vue, The Hives est de retour comme à ses débuts, les rides en plus.
Ca s’enjaille par exemple sur « Crash Into the Weekend » et on comprend mieux les propos de Howlin’ Pelle Almqvist : « Rock’n’roll can’t grow up, it is a perpetual teenager ». Personne ne veut grandir, on veut juste se déhancher sur The Hives.

Après une série d’écoute, on se prend à rester focus sur certains titres, plus que d’autres. « The Bomb », « Trapdoor Solution », … Tout ce qui avait pu nous manquer sur leurs derniers albums, tout en appréciant les titres hors pistes (« What Did I Ever Do To You ? » évoqué plus haut) ou les quelques passages Hard FM encore présents (« Rigor Mortis Radio », le grandiloquent « Stick Up »).

Les années passent et The Hives continue son chemin. Après quelques écarts (l’amer Lex Hives, l’incertain The Black and White Album), The Death Of Randy Fitzsimmons me plait bien plus. Tout n’est pas parfait, mais c’est déjà bien mieux que les deux opus précédents.

12 / 20
2 commentaires (11.5/20).

Lex Hives ( 2012 )

Un bail que les Hives parcouraient le monde pour défendre The Black and White Album. 5 ans pendant lesquelss le quintet a assuré sur à peu près tous les continents, s'attelant par la même occasion à la composition du Lex Hives. La Loi des Hives, à savoir un album ambitieux (on rajoute les hauts de forme et costumes de soirée à la liste des accoutrements du combo) et au nom qui semble annoncer l'Album, avec un grand "A".
Roulements de tambours, un premier single "Go Right Ahead" lâché en guise d'amuse-gueule au public tandis que le reste du Lex Hives se cache dans l'ombre : "I Want More", "1000 Answers" ou "My Time Is Coming". Les musiciens ont d'ailleurs souvent été des maitres du show, que ce soit en concert ou dans leur visuel, et ce nouvel album ne déroge pas à la règle.
Comme le Cirque Pinder, on retrouve un Howlin' Pell Almqvist en monsieur loyal qui nous propose un spectacle bien rôdé depuis une paire d'années maintenant : Punk un poil Garage, quelques relents de Pop, des riffs entrainants et un certain talent de composition. Du classique pour ceux qui connaissent un peu la discographie et l'évolution de The Hives. Et c'est d'ailleurs à ça qu'on peut reconnaitre ce nouvel album : le sentiment que le groupe fonctionne en roue libre, lancé dans une routine dont ils sortent parfois, mais sans grande motivation. Ou sont les saveurs d'un "Bigger Hole to Fill" ou "You Dress Up for Armageddon" ? La folie un brin égocentrique du "Nasty Secretary" ? L'enchaînement de riffs de "Closed for the Season" ?
Certes pas dans "I Want More" (aux airs de White Stripes) ou dans le revu "Without The Money". Un peu comme si les Suédois étaient revenus en arrière, l'inspiration en moins, sans pour autant lâcher de vulgaires titres sans âme. Les Hives sont là, ils vibrent toujours, peut être moins fortement (l'excellent "These Spectacles Reveal the Nostalgics") mais ont suffisamment d'énergie pour ne pas descendre dans l'imbuvable ou insupportable.

Ce Lex Hives manque d'entrain. On pourrait même presque dire qu'il s'agit du minimum syndical et malgré l'aspect plus "pop" du précédent opus, j'aurais tendance à le préférer. Non pas que Lex Hives soit mauvais, mais fade si ce n'est "If I Had A Cent" ou "These Spectacles Reveal the Nostalgics". A quand un retour à la grande époque, non pas sur les sonorités, mais simplement sur la qualité ?

A écouter : Midnight Shifert, These Spectacles Reveal the Nostalgics, Come On!
14 / 20
2 commentaires (15.25/20).
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The Black and White Album ( 2007 )

The Black And White Album, un nom peu étonnant quand on regarde les énergumènes de The Hives. Après un Tyrannosaurus Hives moins garage et plus rock, restait à savoir si les cols blancs allaient continuer dans la continuité ainsi initiée. Ceux qui ont composés les tubes "Hate To Say I Told You So" ou "Die, All Right" livrent donc un premier single, "Tick Tick Boom", où l'on retrouve ce qui séduit tant : un rock / punk brut, avec un riff énergique. Pourtant, un disque ne se résume pas à 3 minutes...

The Hives, c'est toujours le groupe qui déborde d'énergie, avec un chant au timbre très rock'n'roll, mais aussi un univers décalé (et égocentrique). On le voit sur leurs clips, leurs artworks, etc... Pour ceux qui ne connaitraient pas, The Hives pratique donc un garage punk avec un tempo oscillant entre rapidité et passages plus posés, mais toujours catchy et avec un refrain facile à mémoriser. Cela semble facile à première vue, mais au final, les compositions sont toujours maitrisées et fraîches. The Black And White Album ne déroge pas à la règle avec des morceaux comme un "Bigger Hole To Fill" aux riffs distordus et Pelle Almqvist aux relents de crooner (timbre que l'on retrouve sur "It Won't Be Long") ou "Return The Favour" qui rappelle les premières sorties de The Hives. The Hives, qui justement, possède cette classe et cette allure soignée qui donne à leur musique un relent de Beatles du froid avec un comportement digne des Rolling Stones. Comparaison qui peut sembler hasardeuse, mais cette manière de maîtriser la musique et de jouer sur l'apparence se retrouve. Musicalement, The Hives offre tous les ingrédients de morceaux détonants : une batterie pleine d'entrain ("It Won't Be Long"), un chanteur qui peut sembler dérangé ("Giddy Up"), une basse bien marquée ("It Won't Be Long") et des riffs que l'on n'oublie pas après une écoute ("Tick Tick Boom").

The Hives s'aventure dans d'autres horizons, là où encore Tyrannosaurus Hives ne sortant guère du domaine du rock garage. De "A Stroll Through Hive Manor Corridors" à "Puppet On A String" en passant par "T.H.E.H.I.V.E.S.", le quintet ose, avec plus ou moins de talent, utilisant piano, chant plus classique (moins éraillé, plus posé) avec une approche plus rock pop. Rien de bien méchant, même si l'on doute de la présence de tels morceaux lors des concerts. Certains apprécieront, d'autres non, mais il est sûr que de telles compositions ne laisseront pas indifférents.

The Black And White Album est donc bien un album double face. Entre les (très) bon "It Won't Be Long" ou "You Got It All... Wrong", les décevants (ou peut être incompris) "T.H.E.H.I.V.E.S." ou "Giddy Up", chacun y trouvera son bonheur. The Hives expérimente, pas toujours avec réussite, mais à le mérite de ne pas s'enchevêtrer dans des riffs répétitifs qui ne seraient que resucées des précédents albums. Pourtant, il leur reste à trouver le juste milieu pour ne pas offrir un nouvel album au dédoublement de personnalité...

"They say the definition of madness is doing the same thing and expecting a different result."

A écouter : Bigger Hole To Fill - Tick Tick Boom